lundi 2 décembre 2013

UN DIEU QUI MARCHE

    Lorsque les Israélites voyaient que Moïse tardait à descendre de la montage, ils demandaient à Aaron : «Allons ! fais-nous un dieu qui marche devant nous, car ce Moïse, cet homme qui nous a fait sortir du pays d’Égypte, nous ne savons ce qu’il est devenu.» (Ex 32,1) Aaron leur fit donc un «veau en fonte» (Ibid., 4), une idole, telle les dieux des autres nations. La Colère de Dieu s’enflamma contre ce peuple «au cou raide»,  non à cause de leur demande d’avoir un dieu visible, palpable et compréhensible, mais à cause de l’idole qu'ils se sont fabriquée. 
    Des siècles après, le Seigneur-Dieu réalisa enfin cette demande en S’incarnant, en S’abaissant à notre niveau afin de nous élever au niveau de Dieu. Il est devenu un Dieu qui marche. «Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de vie,» dit l’apôtre Jean dans sa première lettre (I Jn 1,1)
    Le Sauveur a assumé toutes nos faiblesses et S’est chargé de nos péchés. Quand on est tombé une fois malade on sait compatir aussi avec les autres malades, tandis que Celui qui n'a jamais été malade ne sait qu’abstraitement ce qu’est la maladie. Notre Dieu n’est donc pas devenu seulement «un Dieu qui marche» mais aussi le Dieu compatissant qui a éprouvé dans sa Chair toutes nos souffrances. «Regardez et voyez s’il est une douleur pareille à ma douleur, à celle dont j’ai été frappé !» (Lam 1,12) 
Celui qui «forme avec les eaux le faîte de sa demeure; prend les nuées pour son char, s’avance sur les ailes du vent,» (Ps 104,3) – images pour exprimer la Gloire et la Splendeur du Très-Haut – dans son Abaissement, «fatigué du voyage, était assis au bord du puits.» (Jn 4,6)
Qu’est-ce que le Christ aurait pu faire de plus pour nous ? Comment aurait-Il pu exprimer et montrer davantage son Amour infini pour sa créature ? «Quel Dieu est semblable à Toi, qui pardonnes l’iniquité, qui oublies les péchés du reste de ton héritage ? Il ne garde pas sa colère à toujours, car Il prend plaisir à la miséricorde.» (Michée 7,18) 
    Même si le Christ n’est plus en sa Chair, visiblement, parmi nous, Il Se fait contempler dans ses icônes et se communique dans les saintes Espèces sous forme du pain et du vin, tenant compte de nos faiblesses, en attendant son Retour glorieux, quand nous Le verrons éternellement dans son Humanité et que notre humanité sera délivrée de ses entraves et sera déifiée.


archimandrite Cassien

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