lundi 26 juin 2017

Programme

Plaise à Dieu, le dimanche prochain, (4 e de Matthieu) il y aura une liturgie à la chapelle de sainte Marie Madeleine. Normalement, de Mirabeau, je continuerai vers la Grèce, pour un séjour indéterminé. 
En Grèce, j'aurai parfois accès à internet et mon téléphone là-bas c'est le même qu'en France.

en Christ, 
archimandrite Cassien

samedi 10 juin 2017

HOMÉLIE POUR LA FÊTE DE TOUSSAINT



Je n’ai pas souvenance d’avoir déjà prêché sur la fête d’aujourd’hui, mais, comme dit le proverbe allemand, «deux fois cousu tient mieux.»
Nous fêtons aujourd’hui tous les saints, c’est-à-dire tous ceux qui se sont sanctifiés pour le Christ, – «ceux qui ont lavé leur robe» – non seulement ceux que l’Église a canonisés mais aussi les myriades de saints ignorés, que Dieu seul connaît. L’Apocalypse donne symboliquement le nombre de : «cent quarante-quatre mille, qui avaient été rachetés de la terre.» (Apo 14,3)
Tous les saints attendent le dernier Jugement, mais je pense que ceux que l’Église a canonisés sont déjà passés par la seconde résurrection et ne seront plus jugés. «Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection ! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux.» (Apo 20,6) Le Seigneur ratifiera le jugement de l’Église, à qui il a donné le pouvoir de lier et de délier.
Lors des «noces de l’Agneau», les saints seront de nouveau réunis à leur corps, qui sera, cette fois-ci, glorifié et transfiguré. Seule la Toute Sainte est déjà montée au ciel avec son corps, selon la pieuse croyance dans l’Orthodoxie. L’Église n’en a jamais fait un dogme, comme les catho-latins, mais garde le mystère.
Le synaxaire dit : «Aujourd'hui, dimanche après la Pentecôte, nous célébrons la mémoire de tous les saints qui ont vécu dans le monde entier, en Asie, en Afrique, en Europe, dans les terres Boréales et Australes.» Il faudrait encore ajouter l’Amérique car depuis l’écriture du synaxaire, la terre d’Amérique fut également sanctifiée pas des 
nombreux saints, comme saint Germain d’Alaska, saint Pierre l’Aléoute et tant d’autres.
Les saints ne sont pas nés tels, mais chacun a du lutter et porter sa croix, comme nous autres. Au lieu de gémir sous le poids de notre petite croix, qui est taillée juste à notre mesure, regardons un peu ce que les saints ont souffert et supplions-les de nous assister sur notre chemin terrestre qui finira aussi un jour.
La fête d’aujourd’hui est, pour ainsi dire, la récolte de ce que l’Esprit Saint a semé lors de la Pentecôte.
Chaque saint s’est sanctifié dans un contexte et des circonstances qui lui étaient  propres, comme le Christ lui-même, qui est né à Bethlehem, fut élevé à Nazareth et a vécu en Terre sainte. Pour nous aussi, Dieu, dans sa sagesse, nous a mis sur un chemin qui nous est propre et nous a octroyé des épreuves bien particulières.
Nous ne serons pas fusionnés dans un Nirvana, – pas plus que les saints qui ont vécu avant nous, et dont chacun a une sainteté particulière – mais notre personnalité s’épanouira et sera unique. 
L’Apocalypse dit : «A celui qui vaincra je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n’est celui qui le reçoit.» (Apo 2,17)
Terminons avec un chant de la fête : «Célébrons par des cantiques sacrés sur toute la terre le peuple saint des apôtres, des martyrs, des hiérarques, des saintes femmes, comme il se doit, car les mortels unis aux célestes esprits grâce au Christ ont reçu pour leur passion l'immortalité; comme des astres ils nous éclairent brillamment et pour nos âmes ils intercèdent maintenant.» (Vêpres)

archimandrite Cassien


Dieu daigne être le Dieu de ceux qui, grâce à leurs mérites, s'élèvent, à l'instar des montagnes, vers les hauteurs et les régions supérieures, c'est-à-dire de tous les saints. Montagnes, les patriarches, montagnes, les prophètes, montagnes aussi, les apôtres, montagnes, les martyrs. Notre Dieu nous est présenté comme le Dieu de tous ces saints. D'où nous lisons cette parole du Seigneur : «Je suis le Dieu d'Abraham, et le Dieu d'Isaac, et le. Dieu de Jacob.» Et il ajouta : «Ce n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants.»(Mt 22,32)  Au contraire, Dieu se refuse à être le Dieu des vallées, c'est-à-dire des hommes pêcheurs et sans foi, qui, comme les vallées, sont enfoncés dans les bas-fonds. Car impies et pécheurs ne méritent pas que notre Dieu soit dit leur Dieu, lui dont ils méprisent ou ignorent la foi et la connaissance. Selon la  puissance de sa divinité, Dieu est le Dieu de toute créature, puisqu'il est le créateur de toute chose; mais, selon sa faveur et sa grâce, il est désigné comme le Dieu de ceux qui gardent ses commandements et sa foi.
Chromace évêque d’’Aquilée
sermon 5

dimanche 4 juin 2017

HOMÉLIE POUR LA PENTECÔTE


Pentecôte est l'une de trois grandes fêtes de l’année liturgique. C’est pour ainsi dire l’achèvement de l’économie du salut. La Résurrection du Christ nous a potentiellement apporté le salut, mais c’est Esprit saint qui l'accomplit, par l’effusion de ses dons. Nous fêterons le dimanche suivant, – dimanche de Toussaint, – cette réalité que nous avons vue achevée dans les saints.
Nous avons dit, lors de l’Ascension, que la Toute Sainte était présente aux milieu des apôtres. Sur l’icône de Pentecôte, – je ne parle pas de l’imagerie pieuse de l’Occident dont certaines icônes de la décadence se sont inspirées, – la Vierge bénie n’est pas présente car l’Esprit saint l’avait déjà sanctifiée entièrement lors de l’Annonciation. Historiquement, bien sûr, elle était là au cénacle, mais théologiquement, la peindre sur l’icône n'a pas de sens. L’icône transcende toujours l’événement historique pour devenir théologique. C'est pour cela que l’apôtre Paul y figure, alors qu'il n'était encore historiquement que le persécuteur Saul.
Les apôtres sont assis en cercle, symbolisant, pour ainsi dire, leur collégialité. Au milieu, il y a une place vide, où préside le Christ invisiblement. Y mettre la Vierge Marie est également une aberration occidentale. Elle n’a jamais présidé le collège des apôtres, tout en étant la plus sainte des saints.
Au premier plan, on voit le "cosmos" à évangéliser, sous forme d’un vieillard tenant douze rouleaux en main. Parfois, c’est le prophète Joël qui prophétise : «Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair. Vos fils et vos filles prophétiseront. Vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens des visions.» (Joel 2,28)
Des langues de feu se voient aussi, comme relatent les Actes des Apôtres, se posant sur les têtes des apôtres. C’est bien de cette manière qu'à la Pentecôte l’Esprit saint s’est manifesté, et non sous forme de colombe, comme lors du Baptême du Christ. Dès lors, le peindre sur l'icône de Pentecôte sous forme de colombe, c’est encore une bourde, mais quand on n’a pas l’Esprit saint tout égarement peut se produire.
Je n’insiste pas, car ce serait trop facile de démonter complètement l’art religieux de l’Occident, où l'on n’a jamais rien compris de l’art sacré orthodoxe.
Les bâtiments, au fonds, rappellent le cénacle, où a eu lieu la sainte Pentecôte, et symbolisent l’Église apostolique.
Demain, l’après-fête, nous célébrerons la Sainte Trinité, car ce sont les trois Personnes qui ont agi de concert lors de la Pentecôte – à travers le saint Esprit.

archimandrite Cassien