vendredi 24 août 2012

Grèce


Depuis quelques jours je suis de nouveau en Grèce dans mon petit monastère de sainte Marina. Dimanche prochain je reprendrai les offices dans les deux paroisses de Keratéa et de Peristeri comme avant. 
A part la chaleur aride, rien de nouveau ici en Grèce. J'attends la visite de plusieurs de nos clergés d'Afrique.

Mon téléphone ici : 0030 6949577884

En Christ, 
archimandrite Cassien

mercredi 15 août 2012

JUSQUES A QUAND


JUSQUES À QUAND

L'Écriture dit de Noé : «Noé fut un homme juste et parfait», et elle ajoute : «dans sa génération.» (Gn 6,9) Pourquoi dit-elle : «dans sa génération ?» Parce que c’était une «génération perverse et corrompue», comme dirait l’Apôtre. (Phil 2,15)
Perverse et corrompue est également notre génération actuelle, et pire qu’au temps de Noé ou de Lot, car la notion du péché a complètement disparu aujourd’hui et tout est permis. Comment peut-on attendre encore une pénitence, comme au temps de Jonas, où les Ninivites se repentirent ?
Y a-t-il encore des hommes justes et parfaits comme Noé ? Dieu seul le sait. L’Apôtre nous dit : «que vous soyez irréprochables et purs, des enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d’une génération perverse et corrompue, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde.» (Phil 2,15) C’est cela qui doit nous préoccuper !
L’apôtre Paul dit également : «Les hommes seront égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force.» (II Tim 3,2) Si cela était vrai de tous temps, il est vrai plus particulièrement à notre époque.
Quand je pense aux gens de Sodome, qui voulaient s’introduire de force dans la maison de Lot, afin de violer les deux voyageurs, cela me fait penser aux gens d’aujourd’hui qui cherchent à piétiner et à traîner dans la boue tous les mystères de notre foi chrétienne. Lot barricada les portes.
Parfois notre seul recours est de nous taire, afin que les porcs ne piétinent les perles de notre foi.
L’apôtre Pierre n’est pas non plus tendre dans ses mots : «s’Il a délivré le juste Lot, profondément attristé de la conduite de ces hommes sans frein dans leur dissolution, car ce juste, qui habitait au milieu d’eux, tourmentait journellement son âme juste à cause de ce qu’il voyait et entendait de leurs oeuvres criminelles; le Seigneur sait délivrer de l’épreuve les hommes pieux, et réserver les injustes pour être punis au jour du jugement.» L’apôtre Jean complète dans l’Apocalypse : «Ils crièrent d’une voix forte, en disant : Jusques à quand, Maître saint et véritable, tardes-Tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ?» (Apo 6,10)

Archimandrite Cassien

samedi 4 août 2012

SANS TITRE


          Le contexte dans lequel nous vivons (être marié ou non, vivre dans tel pays plutôt que dans tel autre, exercer tel métier etc.) influence, certes, notre vie mais n’est que secondaire. L’essentiel, c’est notre ouverture à Dieu : sommes-nous tournés vers Lui ou ne tournons-nous qu’autour de nous-mêmes ? Tant que mon petit ego occupe toute ma vie je ne fais que me heurter partout. Rien ne me va car je rêve d’un idéal qui ne peut exister dans cette vie terrestre. Au lieu de vouloir m’installer confortablement dans cette vie dont je rêve, ne vaudrait-il pas mieux accepter l’inconfort dans lequel Dieu m’a mis afin de me pousser en avant ? En avant vers quoi ? Bien au-delà de mes ambitions, mes rêves, mes désirs, mais vers Celui en qui seul je pourrai trouver la paix et le repos.
            Si je prends nos fidèles un par un, chacun a ses problèmes et soupire vers une solution. Ces problèmes ne sont que des symptômes pourtant. Au lieu de les étouffer, il vaudrait mieux en chercher la racine. Le vrai problème – la racine – se trouve bien plus en profondeur. La racine de nos maux une fois soignée, les symptômes disparaîtront ou plutôt ne feront plus mal. Alors nous ne serons plus serrés par notre ego mais mis au large et nous chanterons : «Il m’a mis au large, Il m’a sauvé, parce qu’Il m’aime …» (Ps 17,19) Il faudra lire tout le psaume car il indique la solution.
            Je laisse cette ébauche inachevée, imparfaite, afin de stimuler la recherche de la solution. Quand on aura trouvé cette solution, toute parole deviendra superflue et il suffira de se regarder dans les yeux en silence pour tout comprendre.
Archimandrite Cassien

mercredi 1 août 2012

BÂTI SUR LE ROC



«… Il est semblable à un homme qui, bâtissant une maison, a creusé, creusé profondément, et a posé le fondement sur le roc. Une inondation est venue, et le torrent s’est jeté contre cette maison, sans pouvoir l’ébranler, parce qu’elle était bien bâtie.» (Lc 6,48)
Quelle est cette maison ? C’est bien l’Église, dans d’autres termes l’Orthodoxie qui, à travers les siècles, est restée inébranlable malgré les tempêtes, c’est-à-dire les persécutions, hérésies et schismes. Chaque fidèle qui a construit sur ce même roc, qui a pour fondement et centre de gravité l’Orthodoxie, tiendra bon à toute épreuve de la vie, si dure qu’elle soit. Les tempêtes ne font que l’enraciner plus profondément comme un arbre qui jette ses racines plus profondément en terre quand les intempéries s'abattent sur lui.
Le psalmiste dit : «Je préfère me tenir sur le seuil de la maison de mon Dieu, plutôt que d’habiter sous les tentes des pécheurs.» (Ps 84,11) Le seuil symbolise la stabilité tandis que les tentes signifient l’instabilité, la versatilité. Le seuil aussi indique l’entrée et il vaut mieux avoir la dernière place dans l’Église que d’avoir un rang élevé dans une des ces assemblées des pécheurs, c’est-à-dire dans une pseudo-Église qui n’a pas de stabilité.
Le Christ dit à Pierre : «Et moi, Je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre Je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle.» (Mt 16,18) Cette pierre, ce roc, c’est la confession orthodoxe de Pierre selon l’interprétation des pères, et non la personne de Pierre qui, elle, était fragile.
Le roc signifie aussi la dureté. Pour ceux qui sont habitués à une vie molle, certes, l’Orthodoxie semble dure. Le Christ ne disait-Il pas au sujet de Jean : «Qu’êtes-vous allés voir au désert ? un roseau agité par le vent ? Mais, qu’êtes-vous allés voir ? un homme vêtu d’habits précieux ? Voici, ceux qui portent des habits précieux sont dans les maisons des rois …» (Mt 11,7) ? Et un peu plus loin : «Depuis le temps de Jean-Baptiste jusqu’à présent, le royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s’en emparent.» (Mt 11,12)
L’apôtre Paul disait : «Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables.» (II Tim 4,3)
«Cette parole est dure; qui peut l’écouter ?» (Jn 6,60) disaient, déjà au temps du Christ, certains qui dans leur égocentrisme, n’étaient pas prêts à suivre le Christ jusqu’au bout. «Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n’allaient plus avec Lui.» (Ibid., 66) Simon Pierre, de son côté, disait : «Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.» Ce qui fut pour les uns un scandale, fut pour les autres la vie éternelle.
En résumé : l’Église, bâtie sur le roc, qui est le Christ, offre à chaque fidèle la même stabilité.
Archimandrite Cassien