mardi 27 août 2019

HOMÉLIE POUR LA DORMITION

Les pères de l’Église ont amplement écrit sur la fête de la Dormition de la Toute Sainte, comme par exemple, saint Denys l’Aréopagite, saint Dimitri de Rostov ou saint Germain de Constantinople. Ma médiocrité ne peut donc rien rajouter de plus, mais seulement résumer ce qu’ils ont dit et le dire d’une manière plus simple afin que tout le monde puisse le comprendre, à notre époque, où le soleil de la connaissance est au plus bas.
L’Écriture sainte n’en parle que d’une manière voilée, mais la Tradition en est riche d’enseignement : les écrits des pères nous en parlent, – comme je l’ai déjà dit – les textes liturgiques de la fête la chantent, et l’iconographie l’illustre.
Après l’Ascension du Christ, la Toute Sainte vécut encore quelques années. Les apôtres étaient dispersés dans le monde à prêcher la Bonne Nouvelle. Lorsqu'il plut au Christ notre Dieu de rappeler à lui sa Mère, Il envoya un ange, trois jours à l'avance, pour lui annoncer son départ pour l’autre vie.
Lors de sa dormition, les apôtres furent miraculeusement réunis à son lit, comme elle l’avait demandé dans ses prières à son Fils. La maison fut ébranlée par un bruit semblable à celui du tonnerre, et elle se trouva remplie de nuées qui amenaient les apôtres, rassemblés de toutes les extrémités du monde. Parmi les apôtres s'étaient joints certains des saints Hiérarques, tels que saint Hiérothée, saint Denys l’Aréopagite, et saint Timothée. Il ne manquait que l’apôtre Thomas, comme pour l’apparition du Sauveur après la résurrection.
«Enfin le Fils vint lui-même et se joignit à tous, escorté de la foule des puissances d'en haut. Et de même qu'après avoir conçu sans volupté, elle enfanta sans douleur, ainsi elle remit sans douleur à ce Fils son âme tout à fait pure, étant la seule même par rapport à lui, et sans doute à cause de lui, à être séparée du corps sans souffrance.» (Premier discours du bienheureux Germain de Constantinople) Le même saint continue plus bas : «L'âme incorruptible, comme nous l'avons dit, déposée entre les mains de son Fils, monta avec lui aux cieux; le corps absolument sans souillure attendait d'être enseveli par ceux qui étaient rassemblés là. »
«En se retirant dans l'Église du ciel, elle rassemble miraculeusement auprès d'elle les représentants suprêmes de l'Église dispersés sur la terre, et, par là, elle montre que son alliance avec les fidèles de la terre, non seulement n'est pas rompue par sa retraite, mais encore, dès ce moment, devient plus forte, plus large et plus efficace, et que la grâce qui vit en elle, si longtemps cachée sous son humilité, doit se manifester dès son cercueil et remplir l'Église universelle de sa gloire, selon la prédiction qu'elle en fit jadis, qui put paraître autrefois incroyable, mais qui était parfaitement exacte : Toutes les générations m'appelleront bienheureuse.» (saint Philarète de Moscou; 5e homélie sur la Dormition)
«En raison de la victoire du Christ, la mort n’allait pas posséder le corps endormi de celle dont elle n’avait pas su posséder l’âme. La Toute-Pure allait s’assoupir pour un court moment, et se relever, comme d’un songe, pour secouer l’engourdissement du tombeau, comme on chasse la somnolence de ses yeux. Elle allait goûter la vie éternelle et la gloire, dans la lumière de la face du Seigneur. Elle allait passer au son des voix joyeuses.» (Saint Dimitri de Rostov)
«Après le premier effroi, les disciples s’inclinèrent devant le Seigneur qui enlevait au ciel l’âme de sa Mère. Entourant la couche et versant des larmes, ils virent le visage de Marie la Toute-Sainte rayonner comme le soleil. Le corps très pur exhalait un indicible parfum surpassant toutes les senteurs de ce monde. Ce parfum, aucune langue humaine ne saurait le décrire. Tous embrassèrent le saint corps avec crainte et révérence, …» (saint Dimitri de Rostov)
Le même saint continue : «Tout d’abord, saint Pierre, saint Paul et saint Jacques, suivis des autres coryphées, soulevèrent la couche sur leurs épaules. En tête, saint Jean le Théologien portait le sceptre rayonnant et royal. Le reste de l’assemblée marchait autour des saints apôtres avec des cierges et des encensoirs, rythmant le chant funèbre.»
Lors du transport au sépulcre à Gethsémani, eut lieu l’épisode du Juif incrédule, que je passe sous silence, comme d’autres faits merveilleux. Je relate juste l’épisode de l’apôtre Thomas qui arriva en retard. Les apôtres eurent le dessein d’ouvrir le sépulcre afin que Thomas puisse se prosterner à son tour. Lorsqu’ils soulevèrent la pierre, ils furent effrayés, car la tombe était vide. Le corps de la Mère de Dieu n’y reposait plus. La suite, l’Église l’enveloppe de silence et garde le mystère. 
Citons aussi quelques chants de la fête :
«Les apôtres divins, sur un signe de Dieu des quatre coins de l'univers portés sur les célestes nuées, recueillirent ton corps très-pur qui avait mis au monde notre Vie, et pieusement l'entouraient de respect. Les plus hautes puissances des cieux, présentes ainsi que leur Seigneur, saisies de crainte, accompagnaient le corps qui fut de Dieu même le temple très-saint; elles s'avançaient dans les cieux et criaient, sans être vues, aux chefs des armées célestes : «C'est la Souveraine de l'univers, la Vierge divine qui s'avance; élevez les frontons pour accueillir de merveilleuse façon la Mère de l'intarissable Clarté. Par elle aux hommes est advenu le salut, sur elle nous ne pouvons porter nos regards, et nous ne pouvons lui offrir l'hommage qui convient à son rang, car sa précellence dépasse l’entendement». 
«Vierge sainte et très-pure Mère de Dieu, toujours vivante avec ton Fils, le Roi de la vie, sans cesse prie le Christ pour qu'il sauve de tout danger de toute atteinte de l'Ennemi ce nouveau peuple qui est tien. Nous tous, nous sommes sous ta protection et te magnifions dans les siècles.» (Grandes Vêpres)
«Les anges dans le ciel étaient frappés d'étonnement, voyant que dans Sion leur propre Seigneur tenait une âme dans ses mains; car à la Femme qui très purement l'avait mis au monde il s'adressa filialement et déclara : Viens partager la gloire de ton Fils et ton Dieu.» (canon de Matines)
«Saints apôtres du Christ revenus des confins de l'univers pour vous réunir en ce lieu, portez mon corps au jardin de Gethsémani et le mettez dans le tombeau; et toi mon Fils et mon Dieu, reçois mon souffle et mon esprit.» (Exapostilaire)
Dans l'exposition de la Foi orthodoxe de saint Jean Damascène, on trouve le raisonnement suivant sur les saintes icônes : «Comme tous ne connaissent pas l’écriture, ou même ne s'adonnent pas à la lecture, pour suppléer à ce défaut, les saints Pères ont pensé qu'il était bon que ces évènements (ceux qui se rapportent à l'incarnation du Fils de Dieu), comme étant très glorieux, fussent représentés dans des images, afin d'en rappeler plus facilement le souvenir» (Liv. 4 chap. 16). 
Tout ce que nous venons de dire se trouve représenté sur l’icône de la Dormition : La Vierge sur sa couche, les apôtres et hiérarques qui l’entourent, Pierre qui encense, le Christ qui porte dans ses mains l’âme de la Toute Sainte, figurée par un enfant en habit blanc, les apôtres qui arrivent sur les nuées, les armées célestes, et même le juif incrédule à qui l’ange coupe la main sacrilège.

a. Cassien


samedi 10 août 2019

HOMÉLIE POUR LE 8e DIMANCHE DE MATTHIEU

En ce temps-là, Jésus vit une grande foule et, pris de compassion, il en guérit les infirmes. Le soir venu, les disciples s'approchèrent et lui dirent : L'endroit est désert et l'heure est déjà passée; renvoie la foule, pour qu'elle aille dans les villages acheter des provisions. Mais Jésus leur dit : Ils n'ont pas besoin d'y aller; donnez-leur vous-mêmes de quoi manger. Ils répondirent : Nous n'avons ici que cinq pains et deux poissons. Jésus leur dit : Apportez-les moi ici ! Alors il fit asseoir la foule sur l'herbe, prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux au ciel et dit la bénédiction; puis, rompant les pains, il les donna aux disciples, qui les donnèrent à la foule. Tous mangèrent à satiété, et l'on remplit douze corbeilles avec les morceaux qui restaient. Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille, sans compter les femmes et les enfants. Aussitôt après il ordonna à ses disciples de remonter dans la barque et de le précéder sur l'autre rive, pendant qu'il renverrait la foule.  Mt (14,14-22)

Ce qui montre la foi de ce peuple, c’est que malgré la faim qu’il éprouve, il persévère avec le Sauveur jusqu’au soir. «Le soir étant venu, ses disciples s’approchèrent de lui et lui dirent : Ce lieu-ci est désert.» Notre Seigneur, qui a le dessein de donner à manger à cette multitude, attend cependant qu’il en soit prié. C’est ainsi que jamais Il ne s’empresse de faire des miracles, mais qu’il attend toujours qu’on lui en fasse la demande. Mais pourquoi donc n’en est-il pas un seul dans toute cette multitude pour s’approcher de lui ? C’est par un profond sentiment de respect, et le désir ardent d’être toujours avec lui leur fait oublier le besoin de la faim. Les disciples eux-mêmes ne viennent pas lui dire : Donnez-leur à manger, car leurs dispositions étaient encore trop imparfaites; mais ils lui représentent que le lieu est désert. Ce que les Juifs avaient regardé comme un miracle impossible dans le désert, lorsqu’ils disaient : «Est-ce qu’il pourra nous dresser une table dans le désert ?» (Ps 77) c’est ce que Jésus se propose de faire. Il conduit ce peuple dans le désert, afin que ce miracle ne laisse aucune place au doute et que personne ne puisse penser que c’est un des bourgs voisins qui a fourni le pain qu’il distribue à ce peuple. Ce lieu est désert, il est vrai, mais celui qui nourrit tout ce qui respire le remplit de sa présence, et quoique l’heure soit passée, comme le font remarquer les apôtres, celui qui parle ici n’est pas soumis aux heures dont se composent nos journées. Bien que pour préparer ses disciples à ce miracle il eût commencé par guérir un grand nombre de malades, ils étaient encore si imparfaits qu’ils ne pouvaient soupçonner le miracle qu’il devait opérer en multipliant les pains, et c’est pour cela qu’ils lui disent : «Renvoyez le peuple,» etc. Remarquez la sagesse du divin Maître : il ne leur dit pas immédiatement : «Je les nourrirai,» car ils ne l’auraient pas cru facilement, mais il leur répond : «Il n’est pas nécessaire qu’ils s’en aillent, donnez-leur vous-mêmes à manger.» 
Cette réponse du Sauveur ne suffit pas pour donner aux disciples de plus hautes idées; ils continuent de lui parler comme s’il n’était qu’un homme : «Et ils lui répondirent : Nous n’avons ici que cinq pains,» etc. Cependant les disciples nous donnent ici une preuve de leur sagesse dans le peu de souci qu’ils prennent de la nourriture. Ils étaient douze et n’avaient que cinq pains et deux poissons. Ils méprisaient les besoins du corps, et ils étaient tout entiers aux choses spirituelles. Mais comme leurs pensées se tramaient encore sur la terre, le Sauveur les amène insensiblement au miracle qu’il veut opérer : «Et il leur dit : Apportez-moi ces pains.» Pourquoi donc n’a-t-il pas tiré du néant ces pains avec lesquels il doit nourrir la foule ? C’est pour fermer la bouche à Marcion et aux Manichéens, qui soutiennent que les créatures sont complètement étrangères à Dieu, et pour montrer par ses oeuvres que toutes les choses visibles sont sorties de sa main et ont été créées par lui. C’est ainsi qu’il prouve quel est celui qui produisit les fruits et qui a dit au commencement : «Que la terre produise les plantes verdoyantes.» (Gn 1) Le miracle qu’il va faire n’est pas moins grand, car il ne faut pas une moindre puissance pour nourrir une grande multitude avec cinq pains et quelques poissons que pour faire sortir les fruits de la terre, et du sein des eaux les reptiles et les animaux qui ont la vie et le mouvement, double création qui le proclame le Seigneur de la terre et de la mer. L’exemple des disciples nous apprend que le peu même que nous possédons nous devons aimer à le verser dans le sein des pauvres. En effet, aussitôt que le Seigneur leur ordonne d’apporter leurs cinq pains, ils obéissent sans songer à répondre : «Comment pourrons-nous apaiser notre faim ?» «Et après avoir commandé au peuple de s’asseoir sur l’herbe, il prit les cinq pains et, levant les yeux au ciel, il les bénit,» etc. Pourquoi lever les yeux au ciel et bénir ces pains ? C’était pour déclarer qu’il venait du Père et qu’il était son égal. Il prouvait qu’il était égal à son Père en agissant en tout avec puissance, et il montrait qu’il venait du Père en lui rapportant tout ce qu’il faisait et en l’invoquant avant toutes ses oeuvres. C’est comme preuve de cette double vérité que tantôt il opérait ses miracles avec puissance, tantôt il priait avant de les faire. Il faut de plus remarquer que pour les miracles moins importants il lève les yeux vers le ciel, et que pour les plus éclatants, il agit avec une puissance absolue. Ainsi, lorsqu’il ressuscite les morts, quand il met un frein à la fureur des flots, quand il juge les pensées secrètes des cœurs, quand il ouvre les yeux de l’aveugle-né, oeuvres qui ne peuvent avoir que Dieu pour auteur, nous ne le voyons pas recourir à la prière; mais lorsqu’il multiplie les pains (miracle inférieur à ceux qui précèdent), il lève les yeux au ciel pour vous apprendre que même dans les prodiges moins importants il n’agit point par une puissance différente de celle de son Père. Il nous apprend en même temps à ne jamais prendre nos repas avant d’avoir rendu grâces à Celui qui nous donne la nourriture. Notre Seigneur veut en outre opérer un miracle avec ces cinq pains pour amener ses disciples à croire en lui, car ils étaient encore bien faibles dans la foi. C’est pourquoi il lève les yeux vers le ciel. Car s’ils avaient déjà été témoins d’un grand nombre de miracles, ils n’en avaient pas encore vu de semblable. 
Il veut en cela non seulement leur faire honneur, mais rendre impossible et l’incrédulité, et l’oubli à l’égard d’un miracle auquel leurs mains elles-mêmes rendaient témoignage. Il permet que la multitude éprouve d’abord le besoin de la faim, que les disciples s’approchent de lui, l’interrogent et lui remettent les pains entre les mains pour multiplier les preuves de ce miracle et les circonstances qui devaient en conserver le souvenir. En ne donnant aux peuples que des pains et des poissons, et en les leur distribuant d’une manière égale, il leur enseigne l’humilité, la tempérance et la charité qui devait leur faire regarder toutes les choses comme communes entre eux. Le lieu même où il les nourrit, l’herbe sur laquelle il les fait asseoir, contiennent un enseignement, car il ne veut pas seulement apaiser leur faim, mais aussi nourrir leur âme. Or, les pains et les poissons se multipliaient entre les mains des disciples, comme l’indique la suite du récit : «Et tous en mangèrent,» etc. Le miracle ne s’arrêta pas là et la multiplication s’étendit au delà du nécessaire, de manière qu’après avoir multiplié les pains entiers, il permit qu’il restât une grande quantité de morceaux. Le Seigneur veut prouver ainsi que ce sont vraiment les restes des pains qu’il a multipliés, convaincre les absents de la vérité du miracle et montrer à tous que ce n’est pas un prodige imaginaire : «Et ils emportèrent douze paniers pleins des morceaux qui étaient restés.» 
Il voulut qu’il restât douze corbeilles pleines, afin que Judas pût aussi porter la sienne. Il fait aussi emporter ces restes par ses disciples, et non par la foule, dont les dispositions étaient moins parfaites. 
Un trait à la louange de ce peuple, c’est que les femmes comme les hommes suivaient Jésus Christ quand le miracle fut opéré. 
Notre Seigneur, voulant livrer à un examen sérieux le miracle qu’il vient d’opérer, ordonne à ceux qui en ont été les témoins de se séparer de lui; car en supposant que lui présent, on pût croire qu’il n’avait fait ce miracle qu’en apparence, on ne pourrait en porter le même jugement lorsqu’il aurait disparu. C’est pour cela que l’Évangéliste ajoute : «Et aussitôt Jésus obligea ses disciples d’entrer dans une barque et de le précéder.» 
Remarquons que toutes les fois que le Seigneur a opéré de grandes choses, il renvoie le peuple, et nous enseigne ainsi à ne pas rechercher la gloire qui vient des hommes, et à ne pas attirer le peuple après nous. Il nous apprend aussi à ne pas nous mêler continuellement à la multitude et à ne pas la fuir non plus toujours, mais à fréquenter tour à tour le monde et la solitude. «Après avoir renvoyé la foule, il monta seul sur la montagne,» etc. Il nous enseigne ici les avantages de la solitude, lorsque nous voulons nous entretenir avec Dieu. Jésus se rend dans le désert, et il y passe la nuit en prières, pour nous apprendre à choisir les temps et les lieux où nous pourrons nous livrer dans le calme à la prière. 

Saint Jean Chrysostome. (hom. 49)


mardi 6 août 2019

Mieux sur le seuil de la maison de mon Dieu …

«Un seul jour dans vos parvis est meilleur qu'un millier de jours;  j'ai mieux aimé être humble (ou sous le seuil, selon d’autres traductions) dans la maison de Dieu que d'habiter sous les tentes des pécheurs,» dit le psaume 83.
Qu’est-ce que le seuil de la maison de Dieu et les tentes des pécheurs ? La maison de Dieu, c’est bien l’Église qui est bâtie sur le roc inébranlablement et les tentes des pécheurs, ce sont les assemblées instables et versatiles des schismatiques et hérétiques.
Il vaut donc mieux se tenir sur le seuil, – juste à l’entrée de l’Église humblement, – et être à l’abri, que d’être à l’intérieur de ces tentes fragiles que n’importe quelle intempérie peut détruire. Mieux vaut être un simple fidèle humble, mais dans l’orthodoxie, qu’un évêque arrogant dans l’hérésie ou le schisme !
«Nous ont appris qu'autrefois les tentes étaient légères, fragiles et faites de branchages secs et éphémères, comme celles que, de nos jours, nous avons l'habitude de faire pour éviter la chaleur, en nous mettant à l'abri de la chaleur et des brûlures du soleil grâce à l’ombre qu'elles donnent.» saint Hilaire de Poitiers (Commentaires sur les psaumes 14)
«Pour mériter de monter jusqu’au repos en Dieu (c’est-à-dire se tenir sur le seuil en question), il faut vivre dans la vérité exprimée par les mots et la langue, afin que les paroles qui traduisent notre pensée ne soient pas en porte-à-faux avec la réalisation des actes,» selon le même saint (traité sur le psaume 14) 
«Éloignez-vous des tentes de ces méchants hommes, et ne touchez à rien de ce qui leur appartient, de peur que vous ne périssiez en même temps qu’ils seront punis pour tous leurs péchés.» (Nom 16,26)
Les tentes signifient aussi le provisoire, ce qui est périssable. La fête des Tentes (tabernacles) que les Juifs célèbrent rappelle la sortie d’Égypte et plus précisément les quarante années au cours desquelles les Hébreux vécurent dans le désert en route vers la Terre promise, guidés par Moïse. «Vous demeurerez dans des souccot (= tentes, huttes, cabanes, tabernacles) durant sept jours; tout indigène en Israël demeurera sous la tente.» (Lev 23,42) Une fois installés dans la Terre promise, les Israelites construisirent des maisons. 
Mais laissons les Juifs avec leurs usages périmés et voyons ce que ce passage du psaume veut nous dire. Il est aussi question d’un seul jour dans les parvis du Seigneur plutôt qu’un millier ailleurs. Ce seul jour n’a pas de fin et s’étend dans l’éternité tandis que les mille ailleurs s’écoulent et disparaissent comme tout ce qui est temporel. Donc tenons-nous fermement dans l’Église, malgré les épreuves et difficultés que cela nous apporte, au lieu de jouir d’avantages éphémères dans ces assemblées qui n’ont pas de durée !


a. Cassien

vendredi 2 août 2019

174

Un nouveau bulletin est prêt :
http://orthodoxievco.net/bul4/174.pdf

Dimanche 22 (4/8) nous célébrerons la fête de sainte Marie Madeleine à Mirabeau, plaise à Dieu.

a. Cassien