samedi 27 octobre 2018

Homélie

HOMÉLIE POUR LE DIMANCHE DES SAINTS PÈRES 
du 7e concile œcuménique de Nicée

Le Seigneur dit cette parabole : Le semeur est sorti pour semer sa semence. Tandis qu'il semait, une partie du grain est tombée le long du chemin : on l'a foulée aux pieds et les oiseaux du ciel l'ont mangée. Une autre est tombée sur le roc où, à peine levée, elle s'est desséchée faute d'humidité. Une autre est tombée au milieu des épines, et les épines, croissant avec elle, l'ont étouffée. Une autre est tombée dans la bonne terre, a poussé et donné du fruit au centuple. Les disciples lui demandèrent ce que signifiait cette parabole. Il répondit : A vous il est donné de connaître le mystère du royaume de Dieu; aux autres il est proposé en paraboles, «afin qu'ils regardent et ne voient pas, qu'ils entendent et n'écoutent pas !» Voici donc ce que signifie la parabole. La semence est la parole de Dieu. Ceux qui se trouvent le long du chemin sont ceux qui ont entendu; puis le diable survient et enlève la parole de leur cœur, de peur qu'ils ne croient et soient sauvés. Ceux qui se trouvent sur le roc sont ceux qui écoutent la parole et la reçoivent avec joie, mais ils n'ont pas de racines : ils croient pour un temps, et au moment de l'épreuve ils font défection. Ce qui est tombé dans les épines, ce sont ceux qui ont entendu, mais en cours de route les soucis, la richesse et les plaisirs de la vie les étouffent, et ils n'arrivent pas à maturité. Et ce qui est dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant écouté la parole avec un cœur bien disposé, la conservent et par leur constance produisent du fruit. Ayant ainsi parlé, Jésus s’écria : Entende qui a des oreilles pour entendre ! Luc (8,5-15)



«Autant nous devons parler sans trêve, autant vous devez écouter volontiers, afin que nous ne paraissions pas, nous, jeter la semence dans un champ d’épines, et que vous ne souffriez, pas, vous, d’être condamnés pour vous être montrés une terre stérile. Que la joie soit commune : pour nous de semer, pour vous de réaliser, afin qu'à la venue du Maître de la moisson universelle, à la fois la terre puisse se glorifier de sa fécondité et le cultivateur de sa récolte.»  Concile de Tours (567)
Aujourd’hui nous célébrons les saints pères du 7e concile œcuménique, ceux qui nous ont devancés, tracé le chemin, et transmis le dépôt sacré que notre Seigneur a confié aux apôtres et à leurs successeurs.
L’évangile du jour nous parle de la semence, que précisément nos pères ont semée, et, que nous devons prêcher et transmettre également. Cette semence, pourtant, est piétinée, altérée plus que jamais à notre époque. On pourrait dire qu’elle est devenue un OGM. Ce n’est plus l’évangile dans sa pureté mais une évangile selon les conceptions humaines – humaniste. Bien sûr, le profit immédiat est impressionnant, mais à la longue il ne reste que désolation, car «le diable survient et enlève la parole de leur cœur.» – «Car la fin de ces choses, c’est la mort,» comme dit l’Apôtre. (Rom 6,21)
«Les oiseaux du ciel,» c’est bien le Malin, «les épines,» nos passions déréglées, «le roc», notre dureté de cœur. «La bonne terre,» c’est un cœur bien disposé, qu’il faudra encore bien labourer, défricher, arroser, cultiver afin qu’il porte des fruits au centuple. Il va de soi que cela ne se fait pas sans peine, car «c’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain.» (Gen 3,19)
Nos pères, que nous vénérons aujourd’hui, n’ont-ils pas lutté pour sauvegarder la foi, pour se purifier et tenir ferme contre les iconoclastes ? Combien furent mutilés ou tués par les suppôts du diable ? À nous de tenir ferme dans la confession de notre foi orthodoxe, contre vents et marées, dans ce temps d’apostasie. Alors «par leur constance,» dit l’évangile, nous porterons des fruits pour la vie éternelle. Les OGM-istes, – qui n’ont d’orthodoxie que le nom, – récolterons ici-bas ce qu’ils ont semé.
«En considération de notre faiblesse, nous arrêtons notre parcours à peu de distance, autant par manque de confiance en notre médiocre intelligence que par crainte de la profondeur du livre sacré.» Saint Grégoire le Grand (explication du Livre de Rois, préface)

a. Cassien

lundi 15 octobre 2018

Dormition de la sœur Ignatia

"J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi."
 (2 Tim 4,7)


La moniale, sœur Ignatia, connue par les plupart de nos fidèles, et fille de nos fidèles Pountney, vient de nous quitter vers la vie sans tristesse, sans peine ni douleur.

Voici une ancienne photo d'elle :


vôtre,
a. Cassien

mardi 9 octobre 2018

Programme

Plaise à Dieu, nous aurons une liturgie à la chapelle de sainte Marie Madeleine à Mirabeau  au 8 oct. (21 civil)
et une autre en Suisse (Saxon) le 4/nov. civil 

en Christ,
a. Cassien

lundi 8 octobre 2018

IL N’Y A PLUS …

 Les pères disent que la dernière génération aura des ailes bien faibles. Je ressens cela, hélas, en voulant écrire quelques lignes édifiantes. C’est en me forçant que les mots sortent, en les juxtaposant péniblement et en recommençant maintes fois. Bref.
     Juste quelques mots sur les paroles de l’Apôtre : «Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus Christ.» (Gal 3,28)
     L’Apôtre aurait pu ajouter encore : Ni handicapé, ni en bonne santé, ni riche ni pauvre, car la vraie santé et la vraie richesse ce sont celles de l’âme.
     Il ne sert à rien de se glorifier d’être grec et il ne faut pas non plus se chagriner d’être noir. En Christ nous sommes tous égaux et un;  ce sont les fruits de l’Esprit, que celui-ci nous octroie, qui 
donnent de la valeur. Les conditions dans lesquelles nous vivons sont secondaires et neutres même. Dieu tient compte des conditions défavorables et cela nous procure plutôt de la gloire en les supportant. Naviguer sur une mer calme ne demande pas une grande expérience et connaissance, mais tenir bon quand les vents se déchaînent montre l’habilité du pilote.
     Dans l’autre vie, toutes ces conditions, en lesquelles le Seigneur nous a posés dans sa sagesse, ou bien là où nos faux pas nous ont amenés, n’existeront plus. Il est bien écrit : «Car, à la résurrection des morts, les hommes ne prendront point de femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges dans les cieux.» (Mt 12,25)
     L’Apôtre dit bien : «Il n’y a plus ni… » et non : «Il n’y aura … » en parlant des chrétiens vivants sur terre. C’est bien dans cette vie ici bas que nous sommes tous égaux dans l’Église. Ce ne sont que les gens du dehors qui considèrent comme importantes ces conditions terrestres : l’avoir, et non l’être selon Dieu.
     Dans une autre épître, l’apôtre Paul dit presque pareillement : «Il n’y a ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre; mais Christ est tout et en tous.» (Col 3,11) Il dit bien «ici», c’est-à-dire sur terre, dans cette vallée de larmes qui ne prendront fin que dans l’autre vie, quand Dieu «essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu» (Apo 21,4).  Ces «premières choses», ce sont bien nos conditions terrestres avec leur cortège de souffrances et de misères, qui constituent notre croix.

a. Cassien