mardi 19 février 2019

LES ÉVANGILES DU PRÉ-CARÊME

Je commence par les mots de saint Grégoire le Grand : «… les hommes spirituels, simples quant au savoir, mais brûlants d’amour pour Dieu et le prochain. Bien qu'ils ne sachent pas tenir des propos élevés et spirituels, ils s'efforcent tout de même d'embraser de l'amour du Créateur ceux qu'ils peuvent en leur montrant ce qu'ils savent…» (explication du Livre des Rois 4,52,2)
Les trois évangiles du pré-carême sont riches de sens et s’enchaînent par leurs contenus.
L’évangile du pharisien et du publicain, que nous avons entendu le dimanche passé, nous met en garde contre l’autosuffisance et la confiance dans nos bonnes œuvres qui entraînent le jugement et le mépris du prochain. 
«Frères, ne prions pas à la manière du Pharisien, car celui qui s'élève devra s'humilier; humilions-nous plutôt devant Dieu, à la manière du Publicain, et disons comme lui : Seigneur, aie pitié du pécheur que je suis.» (lucernaire du samedi soir)
Nous avons tous un peu du Publicain, en regrettant nos manquements, mais aussi, hélas, notre part non négligeable du Pharisien, confiants dans nos œuvres de justice, – puisqu’on a fait la prière du soir, qu’on n’a pas mangé de fromage le vendredi (juste un peu d’huile, ce que notre conscience élastique tolère, etc.)… Comme disent les russes : «La rigidité de la loi est compensée par le laxisme de sa mise en œuvre.» 
L’évangile du Fils Prodigue, de dimanche prochain, nous prêche le repentir, le retour dans les bras du Père. Leurrés que nous sommes par les suggestions du malin, comme Ève dans le paradis, ou comme le fils prodigue, qui est l’image de nous tous, Dieu attend notre conversion. «Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés !» (Ac 3,19) Le Christ le disait déjà en commençant sa mission, et avant lui, le Précurseur Jean. 
Le troisième évangile traite du Jugement à venir quand nous serons jugés. Ce jugement est inévitable comme le grand Carême après le pré-carême. Quand cela arrivera t-il ? Dieu seul le sait. À nous d’être prêts. Que nous sera t-il demandé lors du jugement ? L’amour du prochain : J’étais affamé, nu, étranger etc. et vous ne m’avez pas reconnu dans le prochain, dira le Christ. Et qui est ce prochain ? L’évangile du bon samaritain nous le dit clairement : celui qui est tombé dans les mains des brigands, c’est-à-dire des esprits malins qui nous ont dépouillés et laissés à demi-mort spirituellement. 
«En considération de notre faiblesse, nous arrêtons notre parcours à peu de distance, autant par manque de confiance en notre médiocre intelligence que par crainte de la profondeur du livre sacré.» (Saint Grégoire le Grand : explication du Livre des Rois)


a. Cassien