mercredi 28 décembre 2011

NOUVELLES


Je suis toujours en France, partageant mon temps entre l’hermitage et le foyer, en attendant le feu vert pour retourner en Grèce afin d’y aider. Plaise à Dieu nous célébrerons donc la Nativité du Sauveur à l’hermitage.


Je continue de mettre sur notre site les écrits de saint Jean Chrysostome.


Vôtre en Christ,

archimandrite Cassien

mercredi 14 décembre 2011

JUSTICE ET MISÉRICORDE

Dieu est juste et miséricordieux, l’un ne va pas sans l’autre. On peut aussi dire, la justice de Dieu est miséricordieuse et la miséricorde divine est juste. En d’autres termes : La justice divine est miséricorde et la miséricorde divine est justice. Je m’exprime à la façon humaine, selon des concepts qui nous sont familiers car Dieu est incompréhensible et tout ce qui émane de Lui ne se laisse pas enfermer dans des mots.

Une justice sans miséricorde c’est de la cruauté et la miséricorde sans justice c’est de la mollesse. L’Écriture nous en donne, comme exemple, pour le premier cas, les scribes et le pharisiens et pour le second cas, le prêtre Héli. Les premiers n’avaient que la loi devant les yeux sans se soucier de la personne fautive et le deuxième ne pensait qu’à ses fils impies sans se soucier de la loi divine.

Les lois et canons de l’Église sont là afin de nous aider à avancer et à marcher droit sur notre chemin spirituel et il faut les appliquer selon les circonstances, qui peuvent être atténuantes ou aggravantes ou même rendre les canons et lois, dans certains cas, hors d'usage. Nécessité n’a pas de loi, comme on dit et on le voit dans l’Écriture sainte quand les disciples, qui avaient faim, ramassèrent et mangèrent des grains de blé le jour du sabbat alors que cela était interdit (Mc 2,23) ou quand David avec sa suite entra dans le temple et mangea les pains de proposition, qu'il n’était permis de manger qu’aux seuls prêtres. (I Sam 21,4).

Le jeûne institué par l’Église sert à humilier le corps. Imposer pourtant, sans discernement, le jeûne à un malade devient nocif car la maladie fait déjà ce que le jeûne envisage et au lieu d’humilier le corps on l’accable outre mesure. En cas de maladie, la loi du jeûne doit trouver un adoucissement ou même être suspendue.

Si on applique les lois rigoureusement sans tenir compte des circonstances, sans user d’économie là où il faut, alors ces lois deviennent obstacle et non aide dans l’Église.

C’est donc le discernement qui doit tenir l’équilibre entre la justice et la miséricorde et qui tient l’aiguille de la balance bien au milieu sans pencher ni d’un côté ni de l’autre.

Lois et canons sont généraux et il faut les appliquer, non seulement par rapport aux circonstances, mais surtout en considérant la personne fautive. Il faut agir autrement devant un pécheur qui se repent et autrement en face d’un pécheur qui reste endurci. Chaque fois que Dieu voit un repentir sincère il agit avec miséricorde et l’évangile en est plein d’exemples : La femme adultère (Jn 8,3), qui selon la loi devait être lapidée mais à qui le Christ, qui est venu pour nous sauver, à remis son péché. Le père du fils prodigue, (Lc 15) dont l’amour paternel n’avait pas d’arrières pensées, mais qui ne voyait que son fils, qui était perdu, fut sauvé. Dans la parabole du pharisien et du publicain, on voit le publicain repentant, – qui est pourtant plein de péchés –, justifié, et le pharisien, qui garde scrupuleusement la loi, condamné. L’apôtre Pierre qui renia par trois fois le Christ et qui pleura amèrement ensuite, et à qui le Sauveur, après la résurrection, ne demanda que s’il L'aimait sans lui faire le moindre reproche. Dans l’Ancien Testament on voit David commettre l’adultère et ensuite faire tuer même le mari de Bathschéba (II Sam 11). Face au repentir de David, le Seigneur ne le rejeta pas mais il en fit son bien-aimé. Les Ninivites repentants trouvèrent miséricorde devant Dieu et seul Jonas pensa à la façon humaine et attendit leur punition. (Jonas 3 et la suite) La Bible est pleine d’exemples et si on commence avec le Synaxaire on n’en finit pas.

Cependant, quand Dieu voit le pécheur endurci, sa miséricorde devient comme un glaive qui tranche : Les protoplastes, qui se justifièrent au lieu de se repentir, furent chassés du paradis. Au temps de Noé, le déluge engloutit presque toute l’humanité. Sodome et Gomorrhe, où les péchés débordaient toute limite, – comme le monde actuel –, furent consumés par le feu. Le Seigneur employa des paroles dures en face de scribes et de pharisiens endurcis.

En bref : La justice doit être pleine de miséricorde envers le pécheur qui se convertit et la miséricorde doit être juste en punissant le pécheur qui s’endurcit dans son péché.

mardi 6 décembre 2011

Amen

L’Église doit être un phare dans le monde et non un feu arrière de cette société. Elle ne doit pas toujours dire «Amen» à toutes les excroissances de cette société mais courageusement prêcher la bonne Nouvelle même si ces mots sont parfois durs à entendre.


Archimandrite Cassien

mercredi 30 novembre 2011

Grèce


Mes chers,
je viens de rentrer de Grèce où j'étais finalement deux semaines. Voilà où on en est là-bas :

En Christ, archimandrite Cassien

vendredi 4 novembre 2011

ÉGLISE EN MOSQUÉE


L’administration turque vient de transformer en mosquée l’église de Sainte Sophie à Nicée. Dans cette église eurent lieu les Conciles oecuméniques en 325 et en 787. La décision de l'administration turque a soulevé de vives contestations, et on se demande si elle a le droit de transformer cette église, qui servait depuis 1934 comme musée, en mosquée. En 2007, la ruine fut restaurée et elle attirait surtout des pèlerins chrétiens.

lundi 17 octobre 2011

LA PAUVRE VEUVE



«Jésus, s’étant assis vis-à-vis du tronc, regardait comment la foule y mettait de l’argent. Plusieurs riches mettaient beaucoup. Il vint aussi une pauvre veuve, elle y mit deux petites pièces, faisant un quart de sou. Alors Jésus, ayant appelé ses disciples, leur dit : Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a donné plus qu’aucun de ceux qui ont mis dans le tronc; car tous ont mis de leur superflu, mais elle a mis de son nécessaire, tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre.» (Mc 12,42-44)


Qui est cette pauvre veuve, pourquoi avait-elle fait ce geste et pourquoi le Seigneur en fait-Il mention ? Autant de questions auxquelles nous allons chercher une réponse.

C’était certes une pauvre veuve juive, dont les évangélistes ne mentionnent pas le nom et qui leur était probablement inconnue. Le Seigneur pourtant savait son nom comme Il savait le nom de Zachée, le publicain (cf. Lc 19,5). Peu importe, pour nous, de savoir son nom; son geste reste en mémoire pour les siècles, et son nom est inscrit dans le livre de Vie.

Avait-elle écouté le Christ prêcher et ses Paroles salvatrices lui avaient-elles touché le cœur ? C’est fort probable, mais les évangélistes le passent aussi sous silence. Le Seigneur lui avait-Il parlé après qu’elle avait fait son offrande ? C’est possible, mais les témoins n’en sont plus de cette vie.

Ce qui est sûr, c’est qu’elle était pauvre comme tant de veuves en Israël en ce temps-là. Elles n’avaient ni pension, ni retraite et elles vivaient juste de ce que les parents ou voisins leur donnaient par charité, en plus de ce que le Temple leur donnait, précisément de l’offrande que tout le monde y faisait.

«C'était une coutume louable chez les Juifs que ceux à qui leur fortune le permettaient déposaient volontairement leur offrande dans le trésor du Temple destiné à nourrir les prêtres, les pauvres et les veuves.» (Théophylacte)

L’offrande de la veuve ne valait pas grand-chose, juste le prix d’un pain peut-être, mais c’était tout ce qu’elle avait et, sans se soucier du lendemain, elle le donnait de tout son cœur.

«Ce n’est pas la modicité de l’offrande, mais la richesse du cœur que Dieu considère ici.» (Chrysostome : Hom. 1, sur l’Ép. Héb.)

«Dieu pèse les intentions bien plus que l'objet même de nos offrandes, Il considère moins la matière de notre sacrifice que la disposition généreuse de celui qui l'offre», dit Bède le Vénérable.

Cette offrande, elle l’a retrouvée dans l’autre vie, augmentée par sa générosité, qui en a donné le prix, et surtout par la Générosité de Celui dont la Générosité n’a pas de limite.

Pourquoi Jésus observait-Il, «assis vis-à-vis du tronc», ce que chacun y mettait ? Par curiosité ? Certes pas ! Mais afin de donner ensuite une leçon à ses disciples, qui attribuaient peut-être plus d’importance à la somme que chacun offrait qu’à la disposition du cœur. Cette disposition peut être d’ailleurs mauvaise : on peut donner par vanité, ou d’une manière forcée, par exemple. L’offrande peut aussi être mal acquise, ce qui est parfois, – pour ne pas dire souvent, – le cas chez les riches. Dieu rejette ces dons-là comme celui de Caïn.

Parfois on n’a rien pour donner, comme l’apôtre Pierre. «Alors Pierre lui dit : Je n’ai ni argent, ni or; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ de Nazareth, lève-toi et marche.» (Ac 5,6) Si nous ne pouvons faire un miracle, faisons au moins une prière pour le demandeur ou un geste charitable.

Dans un sens plus large, il ne s’agit pas seulement d’offrande d’argent, mais d’offrande de nous-mêmes, de nos possibilités d’aider autrui ou l’Église. Là se vérifie la parole : «Celui qui sème chichement moissonnera chichement, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment.» (II Cor 9,6)

Elle était veuve. Le Seigneur le savait, comme Il savait que la Samaritaine avait eu cinq maris. (cf. Jn 4,18) Probablement on le voyait aussi à son habillement, qui n’était pas pareil à celui d’une femme qui avait encore son mari ou à celui d’une vierge. Qu’elle était pauvre, cela se voyait certes aussi à ses vêtements.

Elle était cependant riche, car elle avait pour protecteur le Seigneur, qui «soutient l’orphelin et la veuve» (Ps 146,9).


lundi 10 octobre 2011

NOTRE DIEU


Chaque fois que le prêtre dit l’ecphonèse : «car Tu es notre Dieu, et nous Te rendons grâce …», ce «notre Dieu» me touche profondément. Il ne s’agit pas d’un dieu abstrait, philosophique, mais bien du Dieu qui nous est proche, qui nous est intimement lié. C'est comme lorsqu'une mère dit : «C’est mon enfant», de cet enfant avec qui elle n’a fait qu’un, pour lequel elle a souffert et pleuré.

L’apôtre Thomas, l’incrédule, disait après la résurrection : «Mon Seigneur et mon Dieu.» (Jn 20,28) Marie Madeleine disait : «Parce qu’ils ont enlevé mon Seigneur.» (Jn 20,13) Chaque fois s’exprime ce lien intime, chargé d’une histoire que seule la personne connaît.

Parmi les appellations de Dieu, je préfère : "Christouli" (petit Christ), qui n’est nullement la même chose que de dire : "Petit Jésus". "Christouli" c’est toujours le Christ – Dieu-Homme, pour lequel je sens plein de tendresse et d’affection et non ce petit Jésus qui exprime de la sentimentalité.

Ce dernier est le bambin qu’on voit sur les images pieuses. Autre chose un tableau à sujet religieux de Raphaël, par exemple, et autre chose une icône byzantine, comme la Vierge de Vladimir. Le premier est charnel et sentimental, alors que l’icône est pleine d'une tendresse où la passion n’a pas de place. Ce n’est pas pour rien que ce type d’icône s’appelle : Vierge de tendresse. Il y a d’autres types d’icône de la Toute-Sainte, qui expriment d’autres aspects (mais jamais de la sentimentalité, qui est une passion) : Qui montre le chemin, Joie de tous les affligés, Qui attendrit les cœurs durs, Apaise mes peines, ou encore : Refuge des pécheurs.

Ce n’est pas de l’austérité, mais l’impassibilité d'où la sentimentalité est bannie et qui est remplie d’affection et de tendresse. Quand on voit le Christ qui prend les enfants dans ses Bras et les bénit, ou un saint Séraphim, qui se dérobait devant les visiteurs mais ne savait le faire devant les enfants…

L’air des montagnes n’est pas austère mais pur. Il n’est austère que pour celui qui est assis, en pantoufles, devant la cheminée, mais pas pour celui qui est plein de santé et de vie.

Il y a un aspect important dans la spiritualité de l’Église : le penthos (le deuil spirituel). Quand on y est avancé, les larmes coulent toutes seules, provoquées par la Grâce dont le cœur attendri est rempli.

Le deuil semble, certes, morbide pour le pécheur, mais pour celui qui s’est défait de ses passions viciées, c’est la résurrection, car il est passé par la croix qui y amène, et son Dieu n’est plus un dieu devant lequel il tremble mais «son» Dieu pour lequel il a tout sacrifié et avec lequel il ne fait plus qu’un pour l’éternité.


mercredi 28 septembre 2011

HISTOIRE DE LA FÊTE DE L’EXALTATION DE LA VIVIFIANTE CROIX


La vénération de la sainte Croix fut introduite au 4ème siècle sous le saint roi Constantin et sa sainte mère Hélène. Pendant sa vie, par trois fois le roi eut la vision de la sainte Croix.

La première fois, il vit la Croix lors de la guerre contre l’abject Maxence, le roi de Rome, qui versait beaucoup de sang pour des prédications et qui sacrifiait un grand nombre d’enfants, de filles et de femmes enceintes afin de rendre propices ses dieux. Maxence menait une vie sans retenue et tout Rome le détestait.
Quand Constantin avança contre Maxence il mit tout son espoir en Dieu. Il n’avait que 25.000 soldats et Maxence à peu près 200.000. Comme Constantin savait que Maxence avait Satan de son côté, il commença à prier le Dieu qui a créé le ciel et la terre et que tous les chrétiens vénèrent. Il demanda à Dieu un signe pour savoir si la guerre contre Maxence serait victorieuse.
Lors de sa prière intense, apparu, vers midi, une croix plus claire que le soleil, formée par des étoiles. En même temps il vit une écriture dans le ciel : «Par ce signe tu vaincras» c’est-à-dire : par la croix viendra la victoire. Cette vision, tous les soldats la virent et ils furent étonnés et la crainte les saisit. La plupart étaient des païens pour lesquels la croix était un signe de malheur et de mort, car en ce temps les criminels étaient crucifiés. Les guerriers craignaient que la croix leur apportât malheur. Même Constantin fut troublé. Pendant la nuit le Christ lui apparut et dit : «Fait faire une croix et que les soldats la portent comme étendard, alors tu vaincras non seulement Maxence mais tous tes ennemis.»
L’empereur raconta ce songe à ses confidents et ordonna qu’une croix fut forgée en or et ornée de perles et de pierres précieuses. Il ordonna à tous ses soldats de mettre une croix sur leurs armes et leurs vêtements.
Malgré son avantage, Maxence fut vaincu. Après l’entrée à Rome, Constantin remercia Dieu pour la victoire, et ordonna d’ériger au centre de la ville une croix sur une colonne de pierre. On érigea sur la place publique une statue de Constantin qui tenait une croix dans sa main droite. Constantin fit inscrire dessus en latin : «Par ce signe salvateur, vrai témoin de courage, j’ai délivré votre ville du joug des tyrans et après la libération j’ai redonné au sénat romain et au peuple la splendeur d’antan.»
Pour la deuxième fois, Constantin vit la croix dans le ciel quand il assiégeait la ville de Byzance, la future Constantinople. La troisième fois cela arriva quand il faisait la guerre contre les
Scythes. Tous ces apparitions éclatantes incitèrent Constantin à suivre l’exemple de sa mère, la reine Hélène, et à se faire baptiser.

La pieuse Hélène décida d’aller à Jérusalem, munie d’une somme d’argent importante, afin de chercher la Croix du Sauveur. Sur la route, Hélène visita beaucoup de lieux saints, la purifia du culte des faux dieux et découvrit les reliques de beaucoup de saints. Le patriarche de ce temps, Macaire, reçut la reine avec beaucoup d’honneurs. La bienheureuse Hélène, lors de la recherche de la croix, fit venir des juifs afin de leur demander où la croix se trouvait cachée. Tous se dérobaient en prétextant ne rien savoir. Finalement on lui désigna un vieux juif, du nom de Judas, fils d’un prophète considéré, en lui disant que lui risquait de le savoir. Judas refusa longtemps de désigner le lieu recherché, mais à la fin il amena tout le monde sur une colline de terre et de pierres, sur laquelle le roi romain Adrien avait fait construire un temple païen en l’honneur de la déesse Venus. Il affirma que la croix se trouvait sous ce temple.
Hélène commanda tout de suite que le temple fut détruit et les gravats enlevés. Le patriarche Macaire lut une prière et une odeur suave se répandit dans l’air. Sur ce lieu, un peu plus loin, à l’est, on trouva le sépulcre du christ, le Golgotha, trois croix et aussi les clous de la crucifixion. Tout le monde fut surpris; personne ne savait laquelle des trois était la vraie croix du Christ. Il arriva qu’on portait un mort pour l’enterrer. Le patriarche Macaire ordonna aux porteurs de s’arrêter et on posa les trois croix l’une après l’autre sur le mort. Quand la croix du Christ fut mise sur le mort, celui-ci se réveilla. L'impératrice Hélène, en joie, toucha la croix, la baisa et la vénéra. Les militaires, les dignitaires, les guerriers et le reste du peuple en firent de même. Puisqu’il y avait beaucoup du monde qui voulait voir la Croix, l’impératrice Hélène ordonna de la montrer à tous. Le patriarche Macaire se mit sur l’endroit le plus élevé, éleva la croix et la montra à tous. Tous acclamèrent : «Kyrie eleison !»
Depuis, le 14 septembre, on célèbre la fête de l’Exaltation de la Croix.
Hélène emporta une partie de la croix et les clous et donna la croix restante au patriarche afin de la garder pour les générations futures.
Judas, qui avait montré l’endroit de la croix à l’impératrice Hélène, et une foule de gens se convertirent au Christ. Il fut baptisé du nom de Cyrique, c’est-à-dire «appartenant au Seigneur.» Plus tard il devint patriarche de Jérusalem et fut martyrisé sous Julien l’Apostat.

Sainte Hélène ordonna que des églises soient bâties sur les lieux saints de Jérusalem. Tout d’abord l’église de la Résurrection, qui fut construite au lieu du sépulcre du Christ et où sa croix fut découverte. Elle ordonna aussi qu’une église fut construite à l’endroit où se trouve le tombeau de la Toute Sainte. L’église fut consacrée en l’honneur de la Dormition. Ensuite la pieuse Hélène laissa encore construire dix-huit autres églises, les orna avec magnificence, les dota des ustensiles nécessaires pour le culte et ensuite rentra à Byzance en emportant une partie de la croix et les clous.
Il reste encore à mentionner comment la croix fut volée par les Perses au 7ème siècle et retourna plus tard à Jérusalem pour la joie des fidèles. En ce temps régnait en Perse Chrosrau, un bon guerrier et victorieux dans ses combats. Chosrau s’empara de l’Egypte, de l’Afrique, de la Palestine et prit Jérusalem où il massacra beaucoup de chrétiens. Ses guerriers spolièrent la ville et emportèrent les trésors des églises. La chasse avec la Croix du Christ fut également volée. Les rois byzantins essayèrent de vaincre Chosrau mais subirent des revers. Le roi Herakleios demanda la paix à Chosrau mais celui-ci la refusa hautainement. Herakleios fut fort attristé et demanda secours à Dieu. Il demanda aux chrétiens de jeûner, de prier et de veiller, afin que le Seigneur les délivrât de l’ennemi, qui se vantait d’anéantir tous les chrétiens et qui blasphémait le Nom de Dieu. Tous prièrent afin que les païens comprissent qu’il n’y a qu’un seul Dieu et qu’ils ne pussent plus dire : «Nous et nos dieux sommes forts». Ils devaient comprendre que personne ne pouvait résister à la puissance de notre Dieu. Le roi lui-même pria en larmes et jeûna. Ensuite il rassembla tous ses soldats et se mit en marche contre les Perses, avec l’aide de Dieu. Herakleios vainquit Chosrau, le mit en fuite et l’emporta pendant sept années contre les restes de son armée. Peu après Chosrau fut assassiné par son propre fils, qui devint roi et qui envoya immédiatement après un messager à Herakleios afin de lui demander la paix. La paix fut conclue et le roi Herakleios rentra comme vainqueur et rapporta les restes de la Croix que les Perses avaient emportés. La croix resta 14 ans chez eux. Le roi Herakleios fut en joie et loua Dieu.
En entrant à Jérusalem, habillé de vêtements de pourpre et richement orné, il prit les morceaux de la Croix sur ses épaules afin de les déposer à leur ancien lieu. Sur sa tête, il mit la couronne royale. Arrivé devant le portique qui mène au Golgotha, à sa surprise Herakleios ne put plus avancer. Le roi était accompagné par le patriarche Zacharie, lui-même accompagné du peuple portant des rameaux de figuiers. Tout à coup il vit un ange du seigneur qui se tenait au portique et empêchait le roi d’avancer.
L’ange dit au patriarche :
«Ce n’est pas de cette manière que notre Créateur porta la croix.»
Le patriarche trembla à ces mots et dit à Herakleios :
«Sache que celui qui est habillé richement ne peut porter la croix que porta le Christ qui s’est fait pauvre et humble pour nous.» «Si tu veux porter la croix, porte-la comme le Sauveur !» Le pieux roi ôta ses vêtements royaux et revêtit un habit de pauvre. Ensuite, il put entrer sans obstacle par le portique et porta la croix dans l’église, où les Perses l’avaient volée, et la remit à son ancienne place.

jeudi 22 septembre 2011

Paris


Je viens de passer la Nativité de la Mère de Dieu à Paris avec nos fidèles là-bas. Voici sur le photo quelques fidèles, «sans compter les femmes et les enfants».

En Christ, archimandrite Cassien

vendredi 16 septembre 2011

Jésuites

J'ai pu enfin terminer l'Histoire des Jésuites, écrit par le père Guettée.

Vôtre archimandrite Cassien

samedi 10 septembre 2011

LA DECOLLATION DU PRECURSEUR


Malgré la solennité du dimanche, c’est aujourd’hui un jour de jeûne à cause de l’importance de la fête qui tombe ce même jour : la Décollation de saint Jean le Précurseur. C’est un jeûne mitigé. Ainsi l’Eglise a mis sous le même dénominateur les deux fêtes – le dimanche et la Décollation.

Quelle est l’importance de cette fête de la Décollation ? Il y a tant de martyrs qui ont laissé leur vie pour le Christ mais auxquels on ne donne pas tant d’importance. D’abord, le Précurseur fut le plus grand parmi les enfants nés de la femme, comme dit l’Ecriture. Ce n’est que la Toute-Sainte qui le dépasse en sainteté. Ensuite, librement il s’est présenté au martyr. Il aurait pu l’éviter en étant plus accommodant, plus diplomatique. Il fut la charnière entre l’Ancien et le Nouveau Testament. A la fois prophète et apôtre, Jean fut déjà sanctifié dans le sein de sa mère lors de la Visitation. Il a vécu comme moine et il est considéré comme modèle pour la gente monastique. Toute sa vie il a vécu dans le désert comme ascète, se nourrissant des sauterelles et du miel des abeilles sauvages. J’ai eu la chance de vivre deux semaines dans la grotte, à En Karim, où Elisabeth se réfugia avec son enfant. Selon la Tradition, jamais il n’a péché, même pas en pensée, comme la Mère de Dieu. Voici en très bref, les mérites et les exploits de saint Jean.

Quelques mots concernant la Décollation. Pour sa franchise, le saint fut emprisonné. Comme j’ai déjà dit, Jean aurait pu se taire concernant la vie dissolue d’Hérode et garder ainsi les faveurs de celui-ci. La vérité et les commandements de Dieu pourtant lui étaient plus chers, et même les seules valeurs auxquelles il ne sacrifiait rien.

Hérodiade, cette femme dissolue n’avait que ses ambitions égoïstes en vue pour lesquelles elle était prête de tout sacrifier. A l’opposé de saint Jean, elle ne reculait devant rien pour faire le mal, comme Jean ne reculait devant rien pour le bien.

Lors de cette anniversaire d’Hérode, on mangeait et buvait, et comme généralement au-dessus de la mesure (Jean de son côté ne buvait jamais de boisson fermentée), ce qui a entraîné d’autres maux : la promesse insensée d’Hérode de donner jusqu’à la moitié de son royaume à cette fille sensuelle. Pour ne pas renier son serment, il sacrifia, à regret, la vie du Précurseur. Ainsi fut enlevé tout obstacle aux desseins pervers de ces deux femmes corrompues. Le choix entre le bien et le mal ne pouvait être plus clair : Jean récoltait pour toute l’éternité gloire et honneur et les autres trois, honte et damnation. Pour son renoncement et sa vie agréable à Dieu, Jean a été jugé digne de festoyer maintenant dans l’autre vie, tandis que cette triade perverse a été punie pour son festin sacrilège. Que nous faut-il d’autre comme exemple et leçon ?

Que saint Jean nous rende digne de marcher dans ses traces et nous accorde quelques miettes du festin qu’il célèbre dans l’autre vie avec les anges et ceux qui ont vécu comme lui !

Archimandrite Cassien

dimanche 4 septembre 2011

visite


Nouvelles

Aujourd’hui, dimanche, nous avons célébré la divine Liturgie, à l’hermitage. L’après-midi j’ai eu la visite de deux prêtres de catacombes : le père Maxime de Suisse et un higoumène des Indes.

Ce soir je partirai pour l’Allemagne et plaise à Dieu,, dimanche prochaine nous célébrerons la Liturgie en Suisse.


En Christ, archimandrite Cassien

mardi 23 août 2011

Jean

Je viens de mettre sur le site un écrit de saint Jean, évêque de Carpathe.
Voici un extrait :

Ne vous étonnez point si quelquefois des gens qui ne peuvent avoir du repos avec eux-mêmes, veulent troubler le vôtre et vous contrarier : ne vous irritez point non plus contre eux, et opposez-leur une parfaite soumission à la volonté de Dieu.


Jean de Carpathes (sentence 38)


samedi 20 août 2011

SUR L’AMOUR

L’amour sans sacrifice n’est que de la sentimentalité. C’est à travers le sacrifice que l’amour se montre et se purifie. Celui qui est l’Amour a donné l’exemple sublime en donnant sa Vie pour nous sur la croix. Nos petites croix quotidiennes sont là pour montrer si notre amour est véritable et elles nous aident à le purifier. Le jeûne, qui nous est pénible, la prière qui nous fatigue, la lecture spirituelle qui nous ennuie, l’habillement correct qui nous gêne etc. sont autant d’occasions – en plus, bien sûr, des travers de la vie qui ne manquent pas, et qui ne sont pas purement matériels mais ont généralement une raison plus profonde –, qui reflètent ce qui est en nous et ce que nous cherchons vraiment.


Je ne dis pas que la vie spirituelle soit facile, non, car le vieil homme se révolte en nous; mais sans effort, sans sacrifice, notre amour ne deviendra jamais pur. L’or et l’argent sont éprouvés sept fois, comme dit l’Écriture, et notre amour doit l’être aussi. «Un argent éprouvé sur terre au creuset, et sept fois épuré.» (Ps 12,6) «C’est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable qui cependant est éprouvé par le feu, …» (I Pi 1,7)


Pourquoi sept fois (un chiffre symbolique) ? Parce que ce n’est pas en une seule fois que notre purification se fait, mais à travers toute notre vie – si on y arrive, car beaucoup tournent en rond, piétinent sur place, et quand ils arrivent au terme de cette vie, se grattent la tête (autrement dit : se mordent les doigts). D’autres, hélas, relâchent sur le parcours et retournent à ce qu'ils ont vomi : l’amour égocentrique, le repliement sur soi, l’hédonisme etc.


Il est facile d’aimer le repas pascal, mais, s’il n’est pas précédé par le Carême, on ne peut l’apprécier. Celui que ne sait se priver de nourriture, – dont le ventre est toujours repu, – comment peut-il goûter cette douceur que seule la privation donne ? Celui qui aime son prochain dont la compagnie est agréable n’aime finalement que le plaisir que cette compagnie procure, mais pas nécessairement le prochain. L’amour doit se montrer aux moments difficiles, avec des personnes souffrantes, que la vie a marquées. C'est cela, la pierre de touche qui montre alors au grand jour si notre amour est pur ou non.


Le vrai amour suppose donc sacrifice, renoncement, continence, ascèse. Sans larmes, sueur et sang, quel prix l’amour peut-il avoir ? «Donne ton sang et reçois l’Esprit», disent le Pères. Certes, cela vaut aussi pour l’amour.


«L’amour ne périt jamais,» dit l’Apôtre (II Cor 12,8) en parlant de l’amour véritable et non de l’amour de soi qui est pourri et ne portera jamais de fruits.

Pourquoi l’amour suppose-t-il le sacrifice ? En deux mots : cela est dû à la chute de l’homme. L’amour s’est replié sur soi-même et il est devenu narcissique.

Résumons : Qu’est-ce que l’amour finalement ? Il ne peut être ni défini, ni raisonné, mais expérimenté partiellement dès cette vie et entièrement à la fin de l’éternité.


jeudi 28 juillet 2011

À L’HEURE DE L’ÉPREUVE

Sans la Permission de Dieu, le diable ne peut nous tenter, comme nous voyons, par exemple, dans l’histoire de Job. «Le Seigneur dit à Satan : Voici, tout ce qui lui appartient, Je te le livre; seulement, ne porte pas la main sur lui.» (Job 1,12) S’étant attaqué à tout son avoir, le malin finalement demanda aussi à pouvoir attenter à sa vie : «Le Seigneur dit à Satan : Voici, Je te le livre, seulement, épargne sa vie.» (Job 2,6)

Dieu permet ces épreuves afin de mettre au grand jour ce qui est vraiment au fond de nous-mêmes. Notre foi, notre amour, notre générosité etc. sont-ils véritablement purs ou n’est-ce pas en réalité une recherche égocentrique de nous-mêmes ? L’épreuve le montrera.

Avant sa Passion, le Tentateur demanda aussi à tenter les apôtres : «Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment.» (Luc 22,31) Un peu avant, le Seigneur dit : «Vous, vous êtes ceux qui avez persévéré avec Moi dans mes épreuves.» (Luc 22,28) Cela montre que les apôtres avaient supporté certaines épreuves mais quand le vent souffla plus fort, au moment de la Passion, leurs faiblesses furent mises à découvert : Pierre renia par trois fois le Christ, les autres s'enfuirent de peur et seul Jean le bien-aimé et quelques femmes restaient fidèles.

Déjà bien avant la Passion, certains apostasiaient et trouvaient les paroles du Messie durs car elles ne correspondaient pas à leurs attentes. «Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n’allaient plus avec Lui.» (Jn 6,66)

Quand je vois comment le Malin tente l’Église à l’heure actuelle, je ne m’étonne pas de la réaction de chacun. Triste, mais nullement scandalisé, je constate la chute de l’un et le trébuchement de l’autre. Espérons qu’une fois la tempête passée, tout rentrera dans l’ordre comme au temps des apôtres. Qu’il y ait aussi des Judas, qui renient et trahissent le Sauveur, cela n’est nullement exclu. Ce qui se passe dans l’Église est encore plus fort dans le monde. Il y a eu les faiblesses des apôtres et il y a eu la populace qui criait : «Crucifie-Le». Les pires crimes et perversions se commettent dans le monde actuel, «car, si l’on fait ces choses au bois vert, qu’arrivera-t-il au bois sec ?» (Lc 23,31), au bois sec, où il n’y a plus aucune sève, c’est-à-dire où la Grâce fait défaut.

Sodome et Gomorrhe étaient peu de chose à côté de ce qui se passe actuellement.

Je sais qu’il est difficile de prophétiser, surtout quand il s’agit du futur, comme disait quelqu’un, mais je me demande s’il y a encore cinquante justes qui sauront détourner la punition inévitable sur ce monde du péché, «parce que le cri contre ses habitants est grand devant le Seigneur.» (Gen 19,13)

L’Apôtre parle clairement de tout cela dans le second Épître aux Théssaloniciens : «Que personne ne vous séduise d’aucune manière; car il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, … car le mystère de l’iniquité agit déjà … avec toutes les séductions de l’iniquité pour ceux qui périssent parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés …» (II Th 2,7-12)

«Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-Il la foi sur la terre ?» (Lc 18,8)

Les Anciens prophétisaient qu’aux dernières générations ne seront données que des ailes faibles et que ceux qui seront sauvés arriveront à l’autre rive avec beaucoup de peine.

De mon côté, mon rôle n’est pas de juger et d’analyser ce qui se passe actuellement, mais de lutter moi-même pour mon salut et de prier pour ceux qui sont tentés, comme le Seigneur l’a fait pour ses disciples : «Mais J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point.» (Luc 22,32)

C’est l’heure où l’Église, l’Épouse du Christ, dit également : «Je m’adresse à vous, à vous tous qui passez ici ! Regardez et voyez s’il est une douleur pareille à ma douleur, à celle dont j’ai été frappée ! Le Seigneur m’a affligée au jour de son ardente Colère.» (Lam 1,12)


La tombe de l'apôtre Philippe découverte


La tombe de l'apôtre Philippe a été retrouvée à Pamukkale en Turquie. "Cette découverte est d'importance majeure pour l'archéologie et le monde chrétien", s'est félicité l'équipe d'archéologues.


Une équipe d'archéologues dirigée par l'Italien Francesco d'Andria a affirmé avoir retrouvé à Pamukkale, l'antique Hiérapolis, dans l'ouest de la Turquie, la tombe de Saint Philippe, l'un des douze apôtres de Jésus Christ, rapporte l'agence Anatolie.


"Nous tentons de retrouver depuis des années la tombe de Saint Philippe (...) Nous l'avons finalement trouvée dans les décombres d'une église (de la zone) que nous avons mis au jour il y a un mois", a souligné l'archéologue qui travaille depuis plusieurs années en Turquie, cité par l'agence.


Il a précisé que la tombe n'avait pas encore été ouverte. "Un jour elle le sera sans doute. Cette découverte est d'importance majeure pour l'archéologie et le monde chrétien", s'est félicité l'archéologue.


Originaire de Galilée, l'actuel Israël, Philippe fut l'un des disciples du Christ. Il serait parti évangéliser des régions d'Asie Mineure et aurait été lapidé puis crucifié par les Romains à Hiérapolis, en Phrygie.


L'actuelle Pamukkale est un site touristique connu surtout pour ses eaux thermales et ses roches sédimentaires, les travertins blancs, d'où son nom qui signifie "château de coton" en turc. (afp)


mardi 26 juillet 2011

LE CINQUIÈME SCEAU



L’Apocalypse parle de six ou de sept seaux selon le passage de l’Ecriture. Ces sceaux concernent les malheurs qui se répandront sur la terre. Il est également question des sept anges qui sonnent de la trompette. C’est la même réalité, qui est annoncée, sous deux images différentes, comme pour les songes du Pharaon au temps de Joseph : «Les sept vaches belles sont sept années : et les sept épis beaux sont sept années : c’est un seul songe.» (Gen 41,26) «Si Pharaon a vu le songe se répéter une seconde fois, c’est que la chose est arrêtée de la part de Dieu, et que Dieu se hâtera de l’exécuter.» (Gen 41,32).

Il y a sept seaux et sept anges. «Un livre écrit en dedans et en dehors, scellé de sept sceaux.» (Apo 5,1) Sept est le chiffre de la plénitude et veut donc dire que tous les fléaux sont accomplit. «Aux jours de la voix du septième ange, quand il sonnerait de la trompette, le mystère de Dieu s’accomplirait.» (Apo 10,7) « Le septième versa sa coupe dans l’air. Et il sortit du temple, du trône, une voix forte qui disait : C’en est fait !» (Apo 16,17)

Le sixième seau concerne l’Antichrist, quand l’homme de la perdition apparaîtra en personne. Le cinquième seau, quand le cinquième ange sonnera de la trompette, annonce la destruction de la grande Babylone. «Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a abreuvé toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité !» (Apo 14,8) Pourtant la bête (un autre nom pour Babylone), réapparaîtra encore à la fin des temps. «… bête, parce qu’elle était, et qu’elle n’est plus, et qu’elle reparaîtra.» (Apo 17,8) «La bête que vous avez vue était et n'est plus. Cependant un jour elle reviendra et sortira de l'abîme, pour être de nouveau exterminée.» Il s’agit de cette «petite corne», dont parle Daniel (Dan 8,9) « Elle s’éleva jusqu’au chef de l’armée, lui enleva le sacrifice perpétuel, et renversa le lieu de son sanctuaire.» (Dan 8,11)

La bête, Babylone, la grande prostituée, c’est toujours la même réalité sous des images différentes.

Les sceaux et les anges qui sonnent de la trompette, sont liés. Quand un seau est ouvert l’ange correspondant sonne de la trompette. Qui ouvre ces seaux ? «Et l’un des vieillards me dit : Ne pleure point; voici, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux.» (Apo 5,5) Quand donc le Christ, Celui qui est «digne de prendre le livre, et d’en ouvrir les sceaux» (Apo 5,9) ouvre un de ces sceaux, un ange sonne de la trompette et ce qui était caché et cacheté s’accomplira.

Il me semble que nous sommes au temps du quatrième sceau et que bientôt le cinquième ange va sonner. Quand sera ce bientôt ? Dieu seul le sait. «Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul. Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l’avènement du Fils de l’homme. Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche; et ils ne se doutèrent de rien, jusqu’à ce que le déluge vînt et les emportât tous : il en sera de même …» (Mt 24,36-39)

Pourtant tous ces malheurs, dont l’Écriture parle, auront un issu heureux, pour ceux qui seront sauvés. «Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l’heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre.» (Apo 3,10) «Vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie.» (Apo 2,10) «Saints, soyez-en dans la joie, et vous aussi, saints apôtres et prophètes, parce que Dieu vous a fait justice d'elle.»


Archimandrite Cassien


samedi 16 juillet 2011

NOUVELLES



Pour les friands des nouvelles : Hélas, il n’y a que peu. Je partage mon temps paisiblement entre l’hermitage et le foyer à Clara. Parfois j’y vais en Suisse y célébrer la divine Liturgie.


Sur notre site, je continue avec des textes des pères. Le prochain bulletin est presque prêt.


En Grèce il devrait avoir un synode des évêques semaine prochaine.

Voilà j’ai fait l’horizon.


En Christ, archimandrite Cassien

lundi 4 juillet 2011


Nous venons de mettre sur le site les Stromates de saint Clément d'Alexandrie et de saint Justin “Le dialogue avec le Juif Tryphon”. D'autres textes patristiques ont enrichi également la page.

en Christ, archimandrite Cassien

samedi 18 juin 2011

HOMÉLIE POUR LE DIMANCHE DE TOUS LES SAINTS


Aujourd’hui s’achève l’œuvre du salut d’une manière liturgique. Après la crucifixion, la résurrection et l’envoi de l’Esprit saint, c’est finalement la sanctification de l’homme. L’homme retrouve de nouveau l’état paradisiaque qu’il avait perdu après la chute, et plus que cela, il accède à l’état qui était destiné à nos premiers parents – le paradis céleste.

«Ô Maître de tout l'univers, ineffable Créateur du ciel et de la terre, par ta Passion sur la croix Tu nous libéras de nos passions, par le tombeau où Tu daignas être mis et ta glorieuse Résurrection Tu as tendu ta Main toute-puissante pour ressusciter Adam; gloire à ta Résurrection le troisième jour : par elle Tu nous accordas l'éternelle vie et dans ta Miséricorde le pardon de nos péchés.» (Apostiches des vêpres)

Le cycle liturgique mobile du Triode et du Pentecostaire, qui gravite autour de Pâques, est donc clos. Je dis mobile car chaque année les dates se déplacent selon la fixation de la Pâque, qui dépend de la lune. Voyons maintenant qui sont tous ces saints que nous célébrons aujourd’hui. Ces sont tous ceux qui se sont sanctifiés sur cette terre, «ceux qui viennent de la grande tribulation; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le Sang de l’Agneau.» (Apo 7,14) L’Apocalypse parle de la tribulation car sans passer par cette tribulation aucune sanctification n’est possible. Et c’est le Sang de l’Agneau de Dieu qui nous procure cela et non nos propres efforts. C’est l’homme qui transpire mais c’est Dieu qui fait le travail, comme disent les pères. Cette synergie est nécessaire : seul on ne peut rien faire et, sans notre consentement, Dieu ne peut non plus nous sauver.

Qui sont tous ces saints que nous commémorons ce dimanche ? Ils ne sont pas tous pareils mais ils se sont sanctifiés de différentes manières. Il y a des martyrs, des apôtres, des hiérarques, des vierges, des prophètes, des moines etc. Il y a aussi de différents degrés de sanctification selon l’effort que chacun a fait. Le point culminant c’est la toute-sainte Vierge, qui, elle, est arrivée au plus haut degré que l’homme puisse atteindre, non parce qu’elle a enfanté le Christ, mais plutôt à cause de sa sanctification, de son humilité et de ses autres vertus insurpassables.

«Resplendissant de la première beauté et brillant comme des astres non errants, de l'Église du Christ vous avez fait sur la terre un ciel étoilé par la diversité de vos saintes vies.» (Matines, ode 3)

Ces saints sont les «cent quarante-quatre mille» dont parle l’Apocalypse dans le chapitre 14. Ce chiffre est symbolique, bien sûr : 12 fois 12, mais le nombre exact, Dieu seul le connaît. Il est question également dans l’Apocalypse d’une grande multitude que personne ne peut compter. Ce sont ceux qui sont sauvés par la Miséricorde divine. Espérons que nous ferons au moins partie de ceux-là, si à cause de notre lâcheté nous n’arriverons pas à être comptés parmi les saints.

Ces saints, nos aînés, ce sont eux qui nous ont tracé le chemin à suivre, qui nous guident, nous donnent l’exemple à imiter et nous entourent de leur protection et de leurs prières.

À l’instant, lors de cet office dans la chapelle ici, ces saints ne sont pas seulement présents parmi nous spirituellement mais aussi d’une manière matérielle dans leurs icônes et reliques. Cela suppose la foi, certes, car pour un athée il n’y a que peinture et ossements et rien de plus.

Malheureusement, notre foi bascule entre les deux extrêmes et nous avons du mal à entretenir la faible flamme. Que tous les saints que nous glorifions ce jour-ci, nous prennent en pitié et nous rendent dignes d’être un jour en leur compagne pour toute l’éternité !


Archimandrite Cassien



Célébrant la sainte mémoire de tous les saints, ancêtres, pères, patriarches, apôtres et martyrs, hiérarques, prophètes, justes, ascètes et bienheureux, et de tous ceux dont le nom est inscrit au livre de vie, invoquant leur universelle protection, Christ notre Dieu, nous Te supplions : par leurs prières donne au monde la paix afin que tous ensemble nous puissions Te chanter : Ami de l’homme, Tu es en vérité le Seigneur Dieu glorifié au conseil des saints, Toi qui glorifias leur mémoire sacrée. (Matines, cathisme, mode 8)


lundi 30 mai 2011


Je viens de mettre sur le site le prochain bulletin :

Bonne fête de l'Ascension !
Vôtre, archimandrite Cassien

mercredi 4 mai 2011

Voitures

Pour aider notre mission en Afrique nous avons recommencé d'acheter des voitures en Allemagne et de les vendre en France.
Pour les admirer et acheter, suivez le guide.

Vôtre archimandrite Cassien

dimanche 24 avril 2011

Pâque en Suisse


Nous venons de fêter Pâque à Saxon avec les fidèles francophones - ceux qui ont pu venir.
Voici une photo après les agapes dans la nature.

Christ est ressuscité !

Archimandrite Cassien

mardi 19 avril 2011

MONOPHYSISME


Ces jours-ci j’ai vu dans une émission à la télé un «évêque» copte, Anba Damian, qui fut interrogé sur sa croyance. Les monophysites croient que le Christ n’a qu’une seule nature – la nature divine.

À un moment donné, on lui a demandé ce qu’était que le monophysisme. Selon lui, dans le Christ la nature humaine n’existe plus, mais seulement la nature divine.

Cela voudrait dire que le Sauveur n’est homme qu’en apparence, puisqu’Il a bien gardé la forme humaine. C’est ainsi que les disciples L’ont vu même après sa Résurrection. Il n’aurait donc pas souffert sur la croix, car Dieu est impassible et logiquement notre salut ne serait alors qu’apparente. Si Dieu était passible, cela voudrait dire que le Seigneur n’a pas seulement assumé la nature humaine, mais aussi les passions qui sont la suite du péché.

Nous orthodoxes confessons en revanche que le Christ a assumé la nature humaine sans le péché. Il faudrait aussi réviser sinon notre Crédo, car nous y confessons : «qui a souffert et a été enseveli».

L’Incarnation du Christ-Sauveur ne serait qu’une formule sans contenu. Quand le Ressuscité dit à Thomas : «Avance ici ton doigt, et regarde mes Mains; avance aussi ta main, et mets-la dans mon Côté; et ne sois pas incrédule, mais crois» (Jn 20,27), cela voudrait dire quoi ? Que l’apôtre n’a pas réellement touché les Plaies du Sauveur, mais que le tout n’était qu’une comédie, qu’une mascarade, qu’une duperie ? Quel triste spectacle alors, notre salut !

Si en Christ il n’y a que la Nature divine, cela veut dire que nous non plus n’aurons plus la nature humaine dans l’autre vie mais que nous serons des parcelles divines. On tombe donc dans la panthéisme. Dans d’autres termes, ce sera le «nirvana». Il y a certes d’autres absurdités, qui résultent de cette croyance, qui fut condamnée par l’Église comme hérésie.

Nous orthodoxes confessons que le Christ est entièrement Homme et entièrement Dieu et qu’en Lui les deux natures, humaine et divine, étaient unies sans mélange ni confusion.

L’homme est appelé à s’unir à Dieu, et nous serons, par grâce, ce qu’est le Christ par nature – des Dieux hommes ! La déification, c’est notre véritable but et tout le reste doit s’y inscrire. L’homme qui n’y arrive pas a raté sa vie.

Si les soi-disant orthodoxes ont trouvé maintenant une formule vague pour satisfaire également les monophysites, en vue de l’union avec eux (dans la confusion), c’est leur affaire. Ils ont, depuis longtemps déjà, bafoué la croyance de nos pères et quand on commence à boutonner de travers, tous les boutons qui suivent le seront aussi, inévitablement.

L’appellation miaphysisme

, actuellement en cours, n’est qu’une acrobatie intellectuelle afin de réaliser l’union dans la confusion et aplanir ainsi le chemin vers l’Antichrist.

Les monophysites, on les appelle «préchalcédonienne», parce qu’au Concile œcuménique de Chalcédoine fut défini que le Christ, dans son Incarnation, avait assumé entièrement les natures humaine et divine, sans confusion ni mélange. Mais les monophysites ne sont pas «préchalcédonienne», pas plus que les Juifs actuels ne sont les fils d’Abraham.

Les chrétiens avant le Concile de Chalcédoine ont implicitement cru ce que le Concile a défini explicitement et Abraham a cru au Messie, qui devrait venir, qui est venu et qui reviendra !

Gardons donc notre foi orthodoxe sans le mélanger avec l’erreur car une nourriture saine qui se mélange avec du poison devient entièrement poison !


Archimandrite Cassien

lundi 11 avril 2011

téléphone et internet

Mes chers,
je viens enfin d'avoir internet et le téléphone fixe au foyer :
(0033) (0) 468056336

En Christ,
archimandrite Cassien

jeudi 7 avril 2011

Dernières nouvelles

Mes chers,
depuis deux semaines je suis de retour à Clara et j'ai décidé de rester de nouveau en France. Plaise à Dieu, Pâque sera célébrée en Suisse et nos fidèles francophones s'y rendront dans la mesure du possible.
Je n'ai pas encore internet au foyer ni le téléphone fixe, juste le portable : 0616804541

En Christ,
archimandrite Cassien

jeudi 17 mars 2011

Suisse

Depuis quelques jours je suis en Suisse chez nos fidèles et plaise à Dieu nous célébrerons la divine Liturgie ici le dimanche de saint Grégoire Palamas. Ensuite je continue sur la France, plaise à Dieu. J'irai certainement voir nos fidèles à Paris mais j'ignore combien de temps je resterai en France et si, ou quand, je retournerai en Grèce. Donc pas des questions dont Dieu seul sait la réponse !

Votre archimandrite Cassien

dimanche 6 mars 2011

synode


«Les hommes se soumettront à l’esprit de l’époque. Ils diront que s’ils avaient vécu en notre temps, il leur aurait été simple et facile d’être fidèles. Mais à leur époque, diront-ils, les choses sont complexes; l’Église doit être mise à jour et rendue éloquente aux problèmes du jour. Quand l’Église et le monde seront un, alors ces jours seront imminents [la fin des temps].»

Saint Antoine le Grand (4 e siècle)

Jeudi passé il y a eu enfin le synode (réunion) tant attendu. Le problème, que j'avais déjà évoqué, fut résolu, au moins en surface. Depuis la situation s'est calmé un peu. On va voir …

Je ne tarderai pas de faire une tournée en Suisse et en France (pour faire rentrer un peu les brebis dans le bercail).

Une bonne relance pour ce Carême qui débute demain !

Vôtre en Christ, archimandrite Cassien

mercredi 5 janvier 2011

MESSAGE DE NOËL


On aimerait que tout dans notre vie marche comme sur des roulettes, sans encombre ni heurts. Le message de la Naissance du Sauveur contredit pourtant notre attente.

Depuis la Naissance jusqu’à la Mort, notre Seigneur a vécu le contraire de ce que nous désirons :

Pour naître, ses parents devaient quitter leur village Nazareth et aller à Bethléem. Là nulle place pour se loger et mettre l’enfant au monde. À peine né, dans une grotte, il leur fallait fuir en Égypte et attendre la mort d’Hérode. Ainsi a commencé la vie du Christ sur cette terre et ainsi elle a continué.

L’Église de son côté a vécu à travers les siècles le même drame : persécutions, schismes, trahisons etc. Quel saint en a échappé aux souffrances ?

Si notre nature s’y oppose, cela est humain, mais notre foi doit surmonter tous ces obstacles.

Le message de Noël est un message de paix, mais une paix acquise à grand prix.

Lors de la Naissance du Sauveur dans une pauvre crèche, les anges étaient présents et visibles aux bergers. Lors de notre vie terrestre, avec ses épreuves et difficultés, ces mêmes anges nous accompagnent et nous protègent, même si nous ne les voyons pas avec nos yeux corporels. Ces deux dimensions : terrestre et céleste, sont inséparables dans notre vie – la foi nous le confirme.


Que Celui qui n’a pas dédaigné de naître dans une vile grotte, daigne aussi naître dans nos cœurs souillés par le péché !

Vôtre,

archimandrite Cassien


Le nouveau bulletin 131 vient de sortir.