samedi 25 avril 2020

Mon Seigneur et mon Dieu !

La semaine lumineuse vient de se terminer avec le dimanche de Thomas, et le temps pascal continue jusqu’à l’Ascension. Ce dimanche aujourd’hui s’appelle également Antipâque. «Anti» peut avoir différents sens : «contre», comme dans «Antichrist» (non «Antechrist». «Ante» veut dire «avant»). «Anti» peut aussi signifier «à la place», «au lieu», comme pour : Antidore (le pain bénit) qu’on donne à la place de la sainte communion. «Anti» peut aussi signifier : «en face», «à l’opposé», ce qui est le sens pour la fête d’aujourd’hui.
Je voudrais me focaliser sur ce que dit l’apôtre Thomas quand le Sauveur lui montra ses mains et ses pieds en disant : «Avance ici ton doigt, et regarde mes mains; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté; et ne sois pas incrédule, mais crois.» (Jn 20,27) «Mon Seigneur et mon Dieu,» répliqua l’apôtre incrédule. 
Jusqu’à la passion du Christ, les apôtres voyaient le Christ comme Fils de Dieu, comme Messie, sans être conscient qu’il est Dieu par nature. Thomas maintenant dit clairement «mon Dieu», après avoir pris conscience que le Seigneur est (et non fut) ressuscité par sa propre force. L’ange dit bien aux myrophores : «qu'il est ressuscité des morts», (Mt 28,7) et non qu’il fut
L’hypakoï de Pâque dit bien également : «Devançant l’aurore, Marie et ses compagnes trouvèrent la pierre roulée devant le sépulcre, et entendirent l’ange leur dire : Pourquoi cherchez-vous parmi les morts comme un homme Celui qui est dans la lumière éternelle ? Voyez le suaire. Courez donc annoncer au monde que le Seigneur est ressuscité, qu’Il a tué la mort, car Il est Fils du Dieu qui sauve le genre humain.» 
Ce n’est que Dieu lui-même, – qui est la Vie, – qui peut ressusciter par sa propre force. Nous autres seront ressuscités au dernier jour. L’exclamation de Thomas «mon Dieu,» peut suffire pour confondre tous les hérétiques et sectaires qui nient la divinité du Christ, et ne le considèrent que comme un dieu crée dans le meilleur cas.
Jésus répliqua à Thomas : «Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru !» (Jn 20,29) Nous qui n’avons pas vu de nos yeux de chair le Christ ressuscité, ni touché ses plaies, nous sommes donc heureux si nous croyons à la Résurrection du Christ qui nous a ouvert de nouveau les portes du paradis.
Une dernière question : Est-ce que Thomas a finalement touché les plaies du Ressuscité, après que celui-ci l’eut invité à le faire ? L’évangile n’en dit rien mais sur les icônes de la fête on voit bien que l’apôtre touche le corps du Christ.
Terminons avec une citation de saint Grégoire le Théologien : «Notre Seigneur offre au toucher cette même chair, avec laquelle il était entré les portes demeurant fermées. Nous voyons ici deux faits merveilleux et qui paraissent devoir s'exclure, à ne consulter que la raison; d'un côté, le corps de Jésus ressuscité est incorruptible, et de l'autre cependant, il est accessible au toucher. Or, ce qui peut se toucher doit nécessairement se corrompre, et ce qui est impalpable ne peut être sujet à la corruption. Notre Seigneur, en montrant dans son corps ressuscité, ces deux propriétés de l'incorruptibilité et de la tangibilité, nous fait voir que sa nature est restée la même, mais que sa gloire est différente.» (Homélie 20) 

a. Cassien


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