mercredi 15 juin 2022

LA FÊTE DE TOUSSAINT


    Le dimanche après la Pentecôte nous célébrons la fête de Toussaint, avec laquelle s’achève le cycle pentecostaire qui commence avec Pâques. Pourquoi cette fête suit la Pentecôte ? Avec elle culmine l’économie de notre salut. Le Christ, par sa mort et sa résurrection, nous a sauvés et remis dans l’état paradisiaque. L’Esprit saint, de son côté, nous sanctifie et parfait ce qui manquait aussi à nos premiers parents. Ils étaient sans passions (vices) mais pas encore déifiés. Par leur chute, ils ont perdu l’innocence et par leur impénitence ils furent chassés du paradis. 

S’ils se étaient repentis, Dieu les aurait probablement laissé en Eden, mais à leur péché ils ont encore rajouté l’impénitence. D’abord ils se sont cachés devant Dieu, («l’homme et sa femme se cachèrent loin de la face du Seigneur Dieu, au milieu des arbres du jardin.» Gen 3,8) et ensuite chacun a essayé de mettre la faute sur autrui. Adam disait : «La femme que tu m’as donnée,» (Gen 3,12) comme si Dieu était le responsable de son péché. Ève de son côté : «Le serpent m’a séduite,» en mettant la culpabilité sur le serpent. Ce n’est, – une fois chassés du paradis, – qu’ils se sont répentis et ont fait fait pénitence. Avant la chute, ils étaient sans vices, impassibles. C’est pour cela que leur faute fut si grave, et à cela leur impénitence a agrandi encore la culpabilité.

Nous, pour notre part, viciés et vivant dans un monde corrompu, nous sommes conditionnés et n’avons plus cette liberté. Pourtant l’Esprit saint nous affranchit, nous purifie et nous sanctifie. C’est pour cela qu’il fut envoyé au monde, et les fruits de son œuvre ces sont les saints.

L’Église ne fête pas aujourd'hui uniquement les saints glorifiés, «canonisés», mais tous ceux qui se sont sanctifiés et que Dieu seul connait. Ce sont ceux dont l’Apocalypse parle : les «cent quarante-quatre mille», «ceux qui avaient été marqués du sceau» (Apo 7,4 et 14,1). Ce chiffre est un chiffre symbolique et veut dire douze fois douze – la plénitude.

Il est aussi question (Apo 7,9) «d'une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue.» Selon mon humble avis, ces sont tous ceux qui par la miséricorde de Dieu et les prières de l’Église sont finalement aussi sauvés.

Tous ces saint vivront dans l’autre vie pour toujours, dans les éons, ce qu’on traduit par siècles, ce qui n’est ni le temps ni l’éternité. L’Apocalypse dit plus loin : «La louange, la gloire, la sagesse, l’action de grâces, l’honneur, la puissance, et la force, soient à notre Dieu, aux siècles des siècles ! Amen !» (7,12) «Sæcula sæculorum,» dit le texte latin.

Tous ces saints «sont ceux qui viennent de la grande tribulation; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l’agneau.» (Apo 7,14) A travers les épreuves ils se sont purifiés de leurs vices et péchés, ont retrouvés l’état paradisiaque et ont atteint la gloire qui leur fut prédestinée de toute éternité.

Leur gloire est parfaite, mais varie – comme pour les étoiles – en intensité et splendeur et reflète la gloire du soleil de Justice, qui est le Christ lui-même. «Une étoile diffère en éclat d’une autre étoile.» (I Cor 15,41) Rien ne vient d’eux, mais tout est gratitude.

De suite, après la fête de Toussaint, débute le carême des apôtres, qui ne fait plus partie du cycle pascal mais du cycle des mois (menées). On en parlera peut-être une autre fois – sine die.


a. Cassien


En note : Bien sûr on peut mieux écrire, mais je fais comme je peux et non comme je devrais, n’ayant pas appris le français à l’école. Je me rappelle que, dans le monastère où je vivais autrefois, le premier livre en français était la correspondance de saint Dorothée de Gaza. Il me fallait une heure pour lire une page, le dictionnaire en mains et les larmes aux yeux ! Qu’on use donc aussi un peu de l’indulgence à mes fautes orthographes et linguistiques.




 

 Le bulletin 194 est prêt.

Déjà un bon carême des apôtres ! 

Que les apôtres nous rendent dignes de marcher sur leur traces !

a. Cassien

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