samedi 5 septembre 2015

LE PARDON DE L’AVORTEMENT



 Le «pape» a, ces jours-ci, dans une lettre adressée à  l’archevêque Fisichella, «décidé, nonobstant toute chose contraire, d’accorder à tous les prêtres, pour l’année jubilaire, la faculté d’absoudre du péché d’avortement tous ceux qui l’ont provoqué, et qui, le cœur repenti, en demandent pardon»
L’interruption volontaire de grossesse ne peut être d’ordinaire formellement pardonnée que par un évêque, par le principal confesseur du diocèse, ou par un missionnaire, a précisé le porte-parole adjoint du Vatican, Ciro Benedettini.


Tout cela est bien joli, mais voyons la pratique dans l’Église orthodoxe au sujet de l’avortement : une femme qui avorte et se confesse avec un cœur contrit peut recevoir l’absolution du confesseur. Bien que ce soit un péché grave, considéré même comme un meurtre (bien que cela déplaise à ceux qui ont l’esprit du siècle !), l’excommunication pour un certain temps et une pénitence s’imposent et le confesseur en décide avec discernement et selon d’éventuelles circonstances atténuantes.
Voici ce que le synode local d’Ancyre, dans son 21ème canon stipule : «Les femmes qui se prostituent, et tuent leurs nouveau-nés ou qui cherchent à les détruire dans leur sein, étaient excommuniées par l'ancienne ordonnance jusqu'à la fin de leur vie; nous avons adouci cette mesure et leur ordonnons de faire dix ans de pénitence selon les divers degrés.»
Saint Basile écrit : «Celle qui a usé des moyens de tuer l'enfant qu'elle portait dans son sein est responsable d'un meurtre. La distinction entre fœtus déjà formé et foetus non-formé n'existe pas chez nous. Dans notre cas on ne venge pas seulement l'enfant à naître, mais on punit aussi «celui qui a attenté à sa propre vie», vu que le plus souvent les femmes succombent à de tels actes. La mort de l'enfant à naître s'y ajoute, comme un autre meurtre, dans l'estimation du moins de celles qui osent cela. Il ne faut cependant pas différer leur absolution jusqu'à l'heure de la mort, mais les admettre à la pénitence des dix ans, et juger de leur guérison non pas d'après le temps, mais d'après leurs dispositions.» (canon 2)
Le 91 canon du Concile «in Trullo» décide : «Les femmes qui procurent les remèdes abortifs et celles qui absorbent les poisons à faire tuer l’enfant qu’elles portent, nous les soumettons a la peine canonique du meurtrier.»
L’avortement n’est permis que si la vie de la mère est en danger selon un canon qui m’échappe pour le moment.
Bien sûr n’importe quel confesseur peut pardonner l’avortement et cela n’est pas réservé à l’évêque.


archimandrite Cassien

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