samedi 3 mai 2014

3e Dimanche de Pâques

3e Dimanche de Pâques
Dimanche des Myrrhophores
Marc 15,42-16,6
De l'Explication de l'évangile de saint Marc
par le bienheureux Théophylacte, archevêque d'Ochrid et de Bulgarie

42-47. Le soir étant venu, comme c'était la préparation, c'est-à-dire, la veille du sabbat, arriva Joseph d'Arimathée, conseiller de distinction, qui lui-même attendait aussi le royaume de Dieu. Il osa se rendre vers Pilate, pour demander le Corps de Jésus. Pilate s'étonna qu'Il fût mort si tôt ; il fit venir le centenier et lui demanda s'Il était mort depuis longtemps. S'en étant assuré par le centenier, il donna le corps à Joseph. Et Joseph, ayant acheté un linceul, descendit Jésus de la croix, L'enveloppa du linceul, et Le déposa dans un sépulcre taillé dans le roc. Puis il roula une pierre à l'entrée du sépulcre. Marie de Magdala, et Marie, mère de Joses, regardaient où on Le mettait.

Encore serviteur de la Loi, le bienheureux Joseph reconnut le Christ comme Dieu,  et c’est pourquoi il osa faire un acte de courage aussi louable. Il n’arrêta pas à la pensée secrète : «Je suis un homme riche, et je risque de perdre ma fortune en demandant le corps d’un condamné par l’autorité gouvernante, et les Juifs vont me calomnier.» Non, il ne nourrissait pas de telles pensées, mais plaçant toutes autres  considérations au second rang, Il supplia d’ensevelir le Corps de l’Unique condamné. Pilate s’étonna qu'Il fût déjà mort, parce qu’il pensait que Jésus tiendrait longtemps sur la croix, comme le firent les larrons. Il demanda donc au centurion si Jésus était déjà mort quelque temps auparavant. Joseph prit alors le Corps, après avoir acheté du linge, et quand il l’eut descendu de la croix, il l’enveloppa dans le linge et ensevelit avec respect ce qui était digne de respect. Car Joseph était aussi un disciple du Christ, et il savait qu’il était nécessaire d’honorer le Maître. Il était noble, c’est-à-dire dévoué, pieux et sans reproche. Et il avait le rang de conseiller, un titre qui conférait des devoirs de service et de responsabilité publics ; les conseillers surveillaient les affaires du marché, et celui qui avait cette position était souvent exposé au danger provenant d’actes criminels du marché. Que les riches et ceux qui sont engagés dans les affaires publiques tiennent bien compte du fait que le haut rang de Joseph ne l’empêchait pas du tout de vivre une vie de vertu. Joseph signifie «accroissement», et Arimathée veut dire «s’emparer de cela». Soyons comme Joseph, toujours croissant en vertus et nous emparant de ce qui est vraiment bon. Prenons aussi le Corps de Jésus par la sainte Communion, et plaçons-Le dans un tombeau taillé dans le roc, c’est-à-dire dans une âme qui se souvient toujours de Dieu et ne L’oublie pas.

Et que cette âme soit taillée dans le Roc, c’est-à-dire : dans le Christ qui est le Roc sur lequel nous sommes établis. Enveloppons le Corps de Jésus dans le linge, c’est-à-dire : recevons-le dans un corps pur. Car le corps est le linge et le vêtement de l’âme. Nous devons recevoir le Corps divin du Seigneur non seulement avec une âme pure, mais aussi avec un corps pur. Et nous devons l’envelopper et le serrer en nous-mêmes, et ne pas le laisser exposer. Car ce mystère est quelque chose de voilé et caché, et non quelque chose à exposer.

16,1-8. Lorsque le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates, afin d'aller embaumer Jésus. Le premier jour de la semaine, elles se rendirent au sépulcre, de grand matin, comme le soleil venait de se lever. Elles disaient entre elles : Qui nous roulera la pierre loin de l'entrée du sépulcre ? Et, levant les yeux, elles aperçurent que la pierre, qui était très grande, avait été roulée. Elles entrèrent dans le sépulcre, virent un jeune homme assis à droite, vêtu d'une robe blanche, et elles furent épouvantées. Il leur dit : Ne vous épouvantez pas ; vous cherchez Jésus de Nazareth, qui a été crucifié ; Il est ressuscité, Il n'est point ici ; voici le lieu où on L'avait mis. Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu'Il vous précède en Galilée : c'est là que vous Le verrez, comme Il vous l'a dit. Elles sortirent du sépulcre et s'enfuirent. La peur et le trouble les avaient saisies ; et elles ne dirent rien à personne, à cause de leur effroi.

Les femmes n’avaient pas compris la Divinité du Christ pendant qu’elles étaient assises près du tombeau, et achetèrent de la myrrhe pour oindre son Corps selon la pratique juive, afin qu’il reste de bonne odeur et ne commence pas à avoir une odeur nauséabonde de décomposition. La myrrhe dessèche aussi les choses et absorbe ainsi l’humidité du corps pour le préserver de la corruption. En pensant à ces choses, les femmes se levèrent et vinrent au tombeau très tôt le matin, ou comme le dit Matthieu : après le sabbath, ou comme le dit Luc : de grand matin (Mt 28,1, Lc 24,1). Tous les évangélistes disent : Le premier du sabbath (mias Sabbaton), à savoir le premier jour de la semaine (car «sabbath» était aussi le nom qu’ils donnaient aux sept jours de la semaine considérés ensemble, donc «le premier jour du sabbath» signifiait le dimanche). Comme les femmes s’approchaient du tombeau, elles se parlaient entre elles en se demandant qui roulerait la pierre loin. Pendant qu’elles pensaient à cela, l’ange roula la pierre sans qu’elles l’eussent remarqué. Matthieu dit que l’ange roula la pierre après que les femmes étaient venus au tombeau. (Mt 28,2) Marc garde le silence à ce sujet, parce que Matthieu a déjà dit qui avait roulé la pierre. Ne soyez pas troublés de ce que Matthieu dit que l’ange était assis sur la pierre, alors que Marc dit que, après qu’elles furent entrées dans le tombeau, les femmes virent l’ange assis à droite. Il est possible qu’elles aient vu d’abord l’ange assis sur la pierre, à l’extérieur du tombeau, comme le dit Matthieu, et qu’il allât ensuite devant elles dans le tombeau, où elle le virent de nouveau. Il y en a qui disent que les femmes mentionnées par Matthieu n’étaient pas les mêmes que celles mentionnées ici par Marc. Marie Madeleine y était pourtant avec toutes, comme elle était fervente et enflammée de zèle. L’ange qui apparut aux femmes dit : Ne vous épouvantez pas. D’abord, il ôte leur effroi, et ensuite il leur annonce la bonne nouvelle de la Résurrection. Il appelle Jésus «le Crucifié», car l’ange n’avait pas honte de la croix, qui est le salut du genre humain et le début de bonnes choses. Il est ressuscité. Comment le savons-nous ? Parce qu’Il n’est pas là. Voulez-vous une assurance supplémentaire ? Voici le lieu où on L'avait mis. C’est la raison pour laquelle l’ange a roulé la pierre : pour leur montrer le lieu. Mais allez dire à ses disciples et à Pierre… II nomme Pierre séparément des autres disciples, car Pierre était le principal des apôtres. Aussi, parce que Pierre avait renié le Christ, l’ange le distingue nommément, de sorte que quand les femmes seraient allées dire que le Seigneur leur avait commandé de raconter aux disciples, Pierre ne puisse pas dire : «J’ai renié le Seigneur, je ne suis donc plus son disciple, Il m’a rejeté et m’abhorre.» L’ange ajouta les mots : et à Pierre, afin que Pierre ne fût pas tenté de penser que Jésus le trouvait indigne d’être mentionné et indigne d’être compté parmi les disciples du Seigneur à cause de son reniement. Il les envoie (de Judée) en Galilée, les délivrant de la sorte du tumulte et de leur grande crainte des Juifs. La crainte et l’étonnement s’étaient emparés des femmes à la vue de l’ange et au mystère redoutable de la résurrection, et elles ne dirent rien à personne, à cause de leur effroi. Elles étaient soit effrayées des Juifs, soit si impressionnées de ce qu’elles avaient vu que leur esprit en était déconcerté. Pour cette raison, elles ne dirent rien à personne, et oublièrent même l’ordre que l’ange leur avait donné.


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