dimanche 23 juin 2013

HOMÉLIE POUR PENTECÔTE

Aujourd’hui s’est accomplie la promesse du Christ, de nous envoyer l’Esprit saint, qui procède du Père, et, qui nous induira dans toute la vérité. Le Seigneur nous a sauvés, par sa mort et sa résurrection, et le saint Esprit nous sanctifie et achève ainsi l’oeuvre de notre salut.
Cinquante jours après Pâque a lieu Pentecôte, et dix jours après l'Ascension du Sauveur.
    Que s’est-il passé exactement à Pentecôte ? Les Actes des Apôtres nous le relatent. Alors que les apôtres étaient tous ensemble dans le même lieu, «il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du saint Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer.» (Ac 2,2-3) Le saint Esprit se montra donc sous la forme de langues de feu. Non qu’il soit un feu matériel, pas plus qu’une colombe, mais il se rendit visible ainsi, étant pur esprit qui ne peut être vu ni dans cette vie ni dans l’autre, et pas plus que le Père. Seul le Christ, dans son humanité, en qui habite toute la divinité, peut être vu.
    Les apôtres parlèrent en différents langues. Ce n’était pas le but mais un moyen pour amener ceux de bonne volonté à la foi. Notre but n’est pas d'acquérir des charismes (parler en langues, prophétiser, faire des miracles etc.) mais de nous sanctifier. Les charismes ne servent qu’à édifier les autres et les amener à la foi.
    Ceux qui étaient de mauvaise foi accusaient les apôtres d’être ivres. «D’autres se moquaient, et disaient : Ils sont pleins de vin doux.» (Ac 2,13) Quand on est ivre, on ne parle pas dans d’autres langues mais on dit n’importe quoi comme les athées dont le raisonnement est obscurci.
    Ensuite Pierre adressa la parole à ceux qui étaient assemblés et leur expliqua les merveilles de Dieu. «Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s’augmenta d’environ trois mille âmes.» (Ac 2,41)
    «À quelle époque de l'année se célébrait la fête de la Pentecôte ? Au moment de mettre la faux dans la moisson, et de recueillir le froment; telle est la figure, et voici la vérité.» (saint Jean Chrysostome, 3ème homélie sur la Pentecôte) Sept semaines après la fête des azymes, les juifs célébraient la fête des récoltes. Les chrétiens fêtent également Pentecôte sept semaines après Pâque. La Pentecôte juive n’était que la figure de ce qui devait arriver lors de la venue du Messie.
    «Tu observeras la fête de la moisson, des prémices de ton travail, de ce que tu auras semé dans les champs; et la fête de la récolte, à la fin de l’année, quand tu recueilleras des champs le fruit de ton travail,» fut-t-il dit aux juifs (Ex 23,16) Eux offraient les fruits de leur moisson. À nous d’offrir des fruits spirituels ! Si nous nous présentons, dans l’autre vie, les mains vides devant le Seigneur, nous allons être punis comme ce mauvais serviteur qui avait enfoui son talent par crainte de son maître. À nous donc de travailler dans cette vie afin de pouvoir offrir à notre Maître de nombreux fruits spirituels ! C’est en cela que consiste notre tâche essentielle dans cette vie. Le reste n’est qu'accessoire et passager.
    Voilà quelques mots brefs mais suffisants lors de cette grande fête; à vous de les ruminer !

Archimandrite Cassien

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