jeudi 18 juillet 2024

LES INQUIETUDES DE LA VIE

     L’évangile du dimanche passé (Mt 6,22-33) nous parlait des inquiétudes de la vie. Revenons un peu là-dessus pour ceux qui ne l’ont pas bien compris.

Le Seigneur ne dit pas de ne pas travailler, de ne pas s’occuper de la nourriture et des vêtements, mais de mettre notre confiance dans la providence divine et de ne pas nous laisser emporter par des soucis et des inquiétudes. Cela est propre aux païens qui n’ont pas foi en Dieu. Si donc nous nous laissons absorber par ces préoccupations matérielles, cela montre que nous sommes encore un peu «païen» et que notre foi est faible.

L’important dans notre vie doit être «le royaume de Dieu et sa justice», dit l’évangile, et le reste est secondaire.

Il est question de «la lampe du corps», qui n’est autre que notre foi en Dieu. Avec la foi nous voyons et sans la foi ces sont les ténèbres, et le dieu Mammon (de l’argent) l’emporte sur nous, et nous en sommes prisonniers comme les mouches en été dans la glue de l’appât. Si «l’œil est malade,» c’est à dire notre foi, cela veut dire que nous vivons terre à terre, horizontalement.

«Mammon est un mot syriaque qui signifie richesse. Que l’avare qui porte le nom de chrétien apprenne ici qu’il ne peut à la fois servir Jésus Christ et les richesses. Et remarquez que le Sauveur ne dit pas : «Celui qui a des richesses,» mais «celui qui est le serviteur et l’esclave des richesses,» car celui qui en est l’esclave les garde comme fait un esclave; celui au contraire qui est affranchi de leur servitude, les distribue comme en étant le maître.» (vénérable Jérôme) 

Regardons le monde actuel qui gît dans le mal. Les dieux de l’argent, du sport, du plaisir emportent, et les malheurs, qu’on peut lire chaque jour dans les journaux : guerres, maladies, cataclysme, en remplissent les pages.

Si Dieu, l’Eglise, notre foi orthodoxe ne sont pas primordiales dans notre vie, alors les travers sont inévitables, comme c’est le cas dans le monde apostat actuel. En ce cas, le Christ nous taxe de «gens de peu de foi.» S’il ne s’agit de réserver que notre surcroît en argent et en temps pour l’Église, c’est bien triste, et les juifs d’autrefois l’emportent alors sur nous, qui donnaient la dîme et les prémisses ! En ce cas n’espérons pas trop sur la Providence !

L’évangile est simple. Il ne parle que de la lampe du corps, – notre foi – et les soucis qui en découlent, si cette foi fait défaut, si nous adorons Dieu et Mammon à la fois, si nous clochons de deux pieds, comme autrefois les Israélites au temps du prophète Elie.

«À la sueur de ton front, tu gagneras ton pain, jusqu’à ce que tu retourne à la terre» (Gen 3,19) disait Dieu à Adam après la chute, et c’est donc inévitable que nous peinions et subissions les travers de la vie. Ce que le Seigneur nous demande, c’est de ne pas nous laisser emporter par les soucis mais de mettre notre confiance en Dieu qui «sait bien que vous en avez besoin», et qui trouve toujours des solutions.

J’écris cela pour tous les fidèles, qui sont plus ou moins concernés, sans excepté moi-même. 


a. Cassien 


«Si Dieu revêt avec tant de magnificence les fleurs qui ne naissent que pour satisfaire un instant les yeux et périr presque aussitôt après, pourra-t-il oublier les hommes, qu’il a créés non pour apparaître un instant, mais pour exister éternellement. C’est cette vérité dont il veut nous convaincre en ajoutant : «Si donc Dieu prend soin de vêtir ainsi l’herbe des champs qui est aujourd’hui et qui demain sera jetée au four, combien prendra-t-il plus soin de vous, hommes de peu de foi ?» 

«En effet, dans leur opinion, (des païens) les choses humaines dépendent de la fortune et non de la Providence; elles ne sont point gouvernées par les justes décrets de Dieu, mais par le hasard et à l’aventure. Leurs craintes et leurs défiances sont donc fondées, puisqu’ils ne croient à aucune direction supérieure. Mais pour celui qui croit à n’en pouvoir douter que c’est la main de Dieu qui gouverne son existence, il lui abandonne le soin de sa nourriture, c’est pourquoi le Sauveur ajoute : «Car votre Père sait que vous avez besoin de toutes ces choses.» 

(Saint Jean Chrysostome; sur saint Matthieu)


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