samedi 22 juin 2019

La Toussaint

J’avais déjà écrit une homélie pour Toussaint, si ma souvenance ne se joue pas de moi. Mais comme on dit : «doublement cousu, tient mieux.»
Le Christ est venu sur terre afin de nous sauver, nous libérer de l’esclavage du Malin et nous remettre dans l’état paradisiaque. Ensuite il nous a envoyé l’Esprit saint pour que celui-ci nous sanctifie. «Je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai.» (Jn 16,7) Au paradis, les protoplastes étaient purs et sans péché mais leur sanctification n’était pas encore achevée. Nous, de même, après le baptême, sommes de nouveau purs mais il s’agit ensuite de nous sanctifier.
Lors de Pentecôte nous fêtons la venue du saint Esprit, et la fête de Toussaint nous montre les fruits de cette sanctification : tous ceux qui se sont sanctifiés sur terre, en portant leurs croix avec patience et persévérance dans les épreuves. Chacun bien sûr dans le contexte dans lequel il a vécu. Il y a eu des rois, des hiérarques, des ex-prostituées, des moines etc. On peut se sanctifier partout, même en prison. Donc aucun prétexte n’est valable pour notre négligence et notre tiédeur. « N'importe où, celui qui veut faire le bien en a reçu de Dieu la possibilité.» saint Syméon le Nouveau Théologien (catéchèse 22)
Tous ces saints que nous fêtons ce jour-ci ont se purifier par l’ascèse, les larmes, les souffrances, etc. Chacun a eu son lot à supporter. Leur vie a passé comme un songe et maintenant il se reposent et jouissent de la béatitude pour l’éternité. «Quelle tristesse, quelle douleur pour un cœur qui cherche la paix ! Mais grande est la récompense de la constance dans les épreuves endurées pour la foi.» saint Basile le Grand (Traité du saint Esprit)
L’Église nous les donne en exemple, nous les glorifions et les vénérons et tâchons de marcher sur leurs traces afin d’arriver ils sont maintenant. Les travers de cette vie nous apprennent à devenir patients, humbles, doux, et sans eux, sans notre croix, personne ne sera sauvé. Ne nous arrêtons pas en surface : pourquoi j’ai raté cet examen, pourquoi je dois supporter cette maladie, mais regardons l’essentiel, les fruits qui en ressortent. Les échecs de cette vie, on peut les transformer par la foi, comme le Christ sur la croix, lorsque tout semblait perdu.  
«Ceux qui acceptent les maux dans leur vie sont ceux qui supportent les fardeaux et les tribulations de la vie présente dans la crainte de Dieu, et, le coeur contrit et humilié, aspirent non pas à des joies temporelles mais aux joies éternelles; ils ne désirent pas des biens passagers mais durables.» saint Fulgence, évêque de Ruspe (lettre 7)
À peine la fête d’aujourd’hui passée, il faudra remettre la main à la pâte et parcourir le stade du jeûne qui est léger pourtant, et même court cette année, en évitant les chutes et en se remettant à faire les métanies ! afin de fêter dignement les saints apôtres sur lesquels l’Église apostolique est fondée, cette Église qui est sainte, une et catholique selon le vrai sens du terme. À nous donc aussi d’apporter notre pierre de construction pour qu’elle soit achevée à la fin des temps, et être réunis à notre tour au cortège des saints. «Ils suivent l’agneau partout il va. Ils ont été rachetés d’entre les hommes, comme des prémices pour Dieu et pour l’agneau.» (Apo 14,4)

a. Cassien


Dès le 4 ème siècle les Églises d'Orient célébraient en une Fête commune tous les martyrs de la terre.
Saint Éphrem composa pour cette circonstance une hymne l'on voit qu'à Edesse cette fête était fixée au 13 mai.

En Syrie, elle était placée au vendredi après Pâques. Dans une homélie sur les martyrs, saint Jean Chrysostome précise qu'il parle le premier dimanche après la Pentecôte; cet usage a été conservé jusqu'à nos jours par l'Église orthodoxe, qui a par une évolution normale transformé la fête des "Martyrs de toute la terre" en celle de "Tous les Saints".

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