samedi 11 mai 2019

LE RENIEMENT DE PIERRE

La faiblesse et la fragilité humaine ont toujours existé dans l’Église et ce n’est que rarement que furent atteints l’idéal de l’orthodoxie et de l’orthopraxie. Cela n’a pourtant pas empêché l’Église d’avancer sur la route de l’éternité. Autres sont l’Orthodoxie et l’Église, qui seules sont infaillibles –, et autres les hommes qui composent cette même Église
Les apôtres déjà se distinguèrent par la lâcheté, le manque de foi, le reniement etc. Au moment de la passion du Sauveur, hormis Jean –, tous se sauvèrent et Pierre renia lâchement son Sauveur, devant une simple servante. Cependant, il le regretta immédiatement et «Et étant sorti, il pleura amèrement.» (Mt 26,75 et Lc 22,62) Il n’y a que les saintes femmes qui ne craignirent pas et ce furent Nicodème et Joseph d’Arimathée qui demandèrent à Pilate le corps de Jésus, en non les apôtres (cf Jn 19,38-40). Le «grand matin» de Pâque, ce furent les Myrophores qui allèrent en hâte au tombeau sans craindre les gardes pendant que les disciples se cachaient encore. Le soir seulement «de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu’ils avaient des Juifs.» (Jn 20,19) Voilà leur intrépidité !

Ce ne sont donc pas toujours les hiérarques de l’Église qui tiennent bon et gardent l’Orthodoxie, mais parfois les simples fidèles. Il existe maints exemples dans l’histoire ecclésiastique. Par exemple à la fausse-union de Florence en Italie, seul saint Marc d’Ephèse, quelques clercs et les fidèles gardèrent la foi droite, ou lors du schisme en 1924 en Grèce durant lequel aucun évêque ne resta fidèle à la Tradition, mais seulement le peuple fidèle et quelques représentants du clergé, pour ne citer que ces deux exemples.
Mais revenons à nos moutons ! Pierre se retrouva donc réuni avec les autres apôtres le soir de Pâques, ayant repris son bon sens. Enfin, sur les bords de la mer de Tibériade, le Christ demanda à Pierre une confession de foi en lui demandant par trois fois : «Pierre, fils de Jonas, m’aimes-tu (Jn 21,15) La question lui fut posée trois fois, car Pierre avait renié son Maître par trois fois. Il n’avait pas apostasié le Christ du fond de lui-même, mais par la bouche, par crainte et lâcheté.
Plus tard, n’avait-t-il pas faibli encore quand il voulut quitter Rome et toute cette lourde charge qui pesait sur lui ? Sur le chemin du départ, il croisa le Seigneur qui venait en sens inverse. Pierre lui demandant il allait, Jésus lui répondit simplement : «Je vais à Rome pour être recrucifié.» Cette remarque fit rentrer Pierre en lui-même et il reprit sa charge d’apôtre
La conclusion, ce que je veux dire avec tout cela : Ce n’est que la fidélité à la foi droite qui nous sauve, c’est pour le Christ que nous pratiquons et allons à l’église, et c’est Dieu qui jugera chacun, du premier au dernier, selon ses œuvres, quand la moisson sera prête.


a. Cassien

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