mardi 27 août 2024

DORMITION

 A tous une sainet fête de la Dormition de la Toute Sainte !

Le bulletin 209

Vôtre a. Cassien



mardi 20 août 2024

SAXON

 Nous avons pu célébrer la divine liturgie le dimanche avant la Transfiguration à Saxon (Suisse).

Le jour avant (samedi) furent baptisés : Patrick, Antoine, Ignace et Marie.


Les voici.





Vôtre a. Cassien

jeudi 15 août 2024

HOMÉLIE POUR LA TRANSFIGURATION

 Puisque je partirai pour la Suisse, voici déjà l'homélie pour la Transfiguration :

    Sans vouloir me faire l’avocat du diable… Hitler faisait toujours lire d’abord ses discours à un homme simplet et les modifiait jusqu’à que celui-ci les comprenne bien. N’ayant pas un simple d’esprit à ma disposition – nos fidèles sont tous des fortes têtes sans avoir toujours les pieds sur terre – je joue moi-même ce simplet jusqu’à ce que le texte devienne compréhensible.

Le mystère de la Transfiguration du Christ n’est compréhensible que dans l’Orthodoxie qui a une théologie claire sur la divinisation de l’homme et sa communion avec Dieu. 

Je ne fais donc pas comme ce brave curé catholique qui disait franchement à ses ouailles qu’il ne savait rien dire concernant la Transfiguration, et qui changeait simplement le sujet de son prêche en parlant de l’enlèvement du prophète Elie au paradis. Il ne fallait qu’un char et quatre chevaux pour le tirer et le tour était joué. 

C’est le même prophète Elie, qui représentait les prophètes, qui apparut sur le mont Thabor avec Moïse le législateur. Tous les deux avaient déjà eu l’expérience de l’apparition de Dieu dans leur vie terrestre, non une apparition de la nature divine, mais soit l’expérience d'un aspect emprunté, soit de la future humanité du Christ. Moïse entendait une voix, que Dieu empruntait pour se faire entendre, dans le buisson ardent et sur le Mont Horeb. Elie entendait souvent le Seigneur comme «un bruissement doux et léger.» (I R 19,11) Ainsi se fit aussi entendre Dieu lors du baptême du Christ dans le Jourdain. L’Esprit saint prit une figure de colombe sans en être une bien sûr.

En bas du Mont Tabor gisaient, effrayés, les trois apôtres Pierre, Jacques et Jean, que le Seigneur avait choisis. Pourquoi Jésus n’a-t-il pas pris tous les apôtres avec lui pour être témoins de la Transfiguration ? Simplement du fait qu’il aurait dû prendre aussi l’indigne Judas le traître. 

Ce n’est pas tellement le Christ qui a changé lors de la Transfiguration, mais les yeux spirituels des apôtres qui se sont ouverts sur le monde surnaturel. Jusqu’à présent ils ne voyaient qu’avec les yeux de la chair, comme nous aussi lors de la divine liturgie lorsque nous sommes en train de célébrer. Que Dieu nous rende digne de contempler aussi un jour avec les yeux spirituels les mystères divins !

«Moïse et Elie «parlaient tous deux avec Jésus». Leur conversation n’est pas transmise, et les apôtres probablement ne les comprenaient même pas. Il est à supposer qu’il conversaient de la passion du Messie qui s’approchait. L’évangéliste Luc nous l’explique : «Ils parlaient de la manière dont Jésus allait achever sa mission en mourant à Jérusalem.» (9,31)

«Ses vêtements devinrent blanc comme de la neige,» dit le texte. Marc dit : «ses vêtements devinrent éblouissants et si parfaitement blancs que personne sur la terre ne peut produire une telle blancheur.» (Mc 9,3) Comment cela ? Expliquons cela par une métaphore. Le fer au contact du feu devient incandescent et brillant. Par lui-même, le fer ne le peut pas, mais sous l’effet du feu, cela se produit. Ainsi les vêtements du Christ furent transfigurés par la grâce de l’Esprit saint – la gloire qui émanait du Christ. 

«Il fut transfiguré». C’est l’humanité du Christ qui fut transfigurée passivement mais c’est la divinité du Christ qui en est la cause, et qui se cachait d’habitude sous le manteau de l’humanité.

Pierre prit la parole disant : «Seigneur, il est bon que nous soyons ici. Si tu es d’accord, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie.» «En fait, il ne savait ce qu’il disait, car ils étaient tous les trois remplis de peur,» selon Marc. De son côté, Matthieu dit : «En entendant cette voix, les disciples furent terrifiés et tombèrent le visage contre terre.» Le Sauveur n’avait nullement besoin d’une tente et Elie et Moïse encore moins, vivant dans l’autre monde. Ainsi, lors de la Pentecôte, les apôtres parlèrent en langues sous l’influence de la grâce. La nature humaine est hors de son état normal, en ce cas, et est sous l’influence de la grâce.

«Cette frayeur avait fait sortir leur âme de son état ordinaire pour l'élever dans une région supérieure; ils voyaient de leurs yeux Moïse et Elie, mais en même temps leur âme, comme soustraite par la contemplation aux impressions des sens, était tout absorbée par un sentiment tout céleste.» (saint Jean Chrysostome)

Dieu le Père se fit entendre par une voix humaine, disant : «Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Ecoutez-le !» (Mc 9,7) La même voix parla déjà au Jourdain, lors du baptême du Christ : «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qui fait toute ma joie.» (Mt 3,17) Matthieu écrit un peu différemment : «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qui fait toute ma joie. Ecoutez-le !» (Mt 17,5) C’était bien Dieu le Père et non la sainte Trinité, ni l’Esprit saint seul, car il a dit «mon Fils bien-aimé…»

Une fois la voix de Dieu entendue, «les disciples regardèrent autour d’eux, et ils ne virent plus personne, sinon Jésus, qui était seul avec eux.» Ainsi s’achève l’épisode de la Transfiguration. 

Terminons donc aussi notre modeste explication, ayant dépassé à peine l’ingénieux curé susmentionné.

a. Cassien