mercredi 21 décembre 2022

L’ÉVANGILE CONCERNANT LA FEMME COURBÉE

 «En ce temps-là, Jésus enseignait dans une synagogue le jour du sabbat. Or il y avait là une femme possédée depuis dix-huit ans d'un esprit qui la rendait infirme : elle était toute courbée et ne pouvait aucunement se redresser. Jésus, la voyant, l'interpella et lui dit : Femme, te voilà délivrée de ton infirmité ! Puis il lui imposa les mains; et à l'instant même elle se redressa et rendit gloire à Dieu. Mais le chef de la synagogue, indigné de ce que Jésus eût fait une guérison le jour du sabbat, prit la parole et dit à la foule : Il y a six jours pour travailler; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat. – Hypocrite, lui dit Jésus, est-ce que chacun de vous ne délie pas de la crèche son bœuf ou son âne le jour du sabbat pour le mener à l'abreuvoir ? Et cette fille d'Abraham que Satan tenait enchaînée depuis dix-huit ans, ne fallait-il pas la délier de ses chaînes le jour du sabbat ? Comme il disait cela, tous ses adversaires étaient remplis de confusion, tandis que la foule entière était dans la joie de toutes les merveilles qu'il accomplissait.»  (Luc 13,10-17)


    Nous avons entendu le dimanche passé cet évangile, dont seul l’évangéliste Luc parle.

Selon la médecine allopathique, l’infirmité de cette femme se réduisait au niveau physique. Pourtant l’évangile indique clairement que la racine allait bien plus loin, – au niveau spirituel. Depuis la chute du paradis, la maladie et la mort ont fait leur apparition. Donc le péché en est la cause. Comme le sous-entendait Kent, un homéopathe renommé, disant que la mauvaise volonté et les mauvaises pensées sont à l’origine de nos infirmités. L’évangile dit clairement que c’est le malin qui avait causé cette infirmité à cette femme.

«C’est pour triompher de la corruption de la mort et de l’envie du démon, que le Verbe s’est incarné, les faits évangéliques nous en donnent la preuve : «Et voici qu’une femme, qui avait un esprit d’infirmité depuis dix-huit ans,» etc. L’Évangéliste dit : «Un esprit d’infirmité,» parce que les souffrances de cette femme venaient de la cruauté du démon; abandonnée qu’elle était de Dieu pour ses propres fautes, ou à cause de la transgression d’Adam qui a soumis le corps de l’homme aux infirmités et à la mort. Or, Dieu donne au démon ce pouvoir, afin que les hommes, accablés sous le poids de l’adversité, éprouvent le désir de s’élever à une condition meilleure. Saint Luc nous fait ensuite connaître quelle était l’infirmité de cette femme : «Elle était courbée et ne pouvait aucunement regarder en haut.» (saint Cyrille)

Donc, ne nous contentons pas d’inc nos maladies aux microbes, à l’allergie etc., mais soyons conscient que la première cause en est notre état spirituel délabré.

Un deuxième aspect de cet évangile est l’attitude du chef de la synagogue, qui mettait l’observation de la Loi au-dessus du salut de l’homme. Déjà le Christ avait bien dit que «le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat.» (Mc 3,27) En Matthieu, chapitre 12, le même problème se posa quand les disciples arrachèrent du blé le jour du sabbat. Jésus remit les pharisiens à leur place. Juste après, quelqu’un tenta le Christ, lui demandant : «Est-il permis de faire une guérison les jours de sabbat ?» (Mt 12,10) La réponse du Sauveur, – en expliquant pourquoi cela est permis, – fut : «Il est donc permis de faire du bien les jours de sabbat.»

Le Christ traita le chef de la synagogue d’hypocrite, car une chose était ce qu’il disait et une autre ce qu’il pensait dans son cœur.

Saint Cyrille explique ceci : «Le chef de la synagogue est traité d’hypocrite, parce qu’il délie ses animaux le jour du sabbat pour les faire boire, tandis que pour cette femme, fille d’Abraham, autant par la foi que par le sang, il ne croit pas qu’on doive briser les liens de son infirmité.»

Saint Jean Chrysostome, de son côté : «C’est donc, à juste titre, qu’il traite d’hypocrite le chef de la synagogue, qui sous l’apparence d’un zélé défenseur de la loi, cachait le coeur d’un homme fourbe et envieux, car ce qui l’émeut ce n’est point la violation du sabbat, mais la gloire que tous rendent à Jésus Christ.»

Encore saint Basile : «On appelle hypocrite celui qui joue sur un théâtre le rôle d’une personne étrangère, c’est ainsi que dans cette vie, quelques-uns ont dans le coeur des sentiments tout différents de ceux qu’ils affichent à l’extérieur devant les hommes.»

Ce n’est donc pas pour rien que «tous ses adversaires étaient remplis de confusion.» Ils avaient le même sentiment, la même hypocrisie dans leur cœur que ce chef de la synagogue.

Quelle leçon pouvons-nous tirer de cet évangile ?

D’abord, de nous adresser en premier lieu à Dieu, dans nos maladies et problèmes, car c’est Lui qui est le vrai médecin de nos âmes et de nos corps, et après aux secours humain.

Ensuite d’avoir le discernement quand il s’agit du salut de l’âme et des moyens pour y parvenir, lesquels ne doivent pas entraver mais aider à notre bien.

Et finalement, que nos paroles et nos sentiments soient en accord et ne se contredisent pas.

a. Cassien





lundi 19 décembre 2022

saint Nicolas

 Bonne fête de saint Nicolas !


Si on l'aurait pas le Chris comme Dieu, 

on mettrait saint Nicolas à sa place, disent les vieilles russes.



La dormition de saint Nicolas (monastère des philanthropes à Joannina)

Le bulletin 197 est prêt.


vôtre a. Cassien


vendredi 9 décembre 2022

Retour

 Mes chers, 

je suis du retour au foyer. 

En partant d'ici Marc Lavador fut baptisé.

Plaise à Dieu, la Nativité du Sauveur sera célébrée à Mirabeau

A. Cassien



mardi 11 octobre 2022

HOMÉLIE POUR LE DIMANCHE DES SAINTS PÈRES DU 7ÈME CONCILE ŒCUMÉNIQUE

    Dimanche prochain, nous commémorons les saints Pères du 7ème et dernier concile œcuménique. Cette commémoration tombe toujours un dimanche entre le 11 et le 17 octobre. D’abord quelques mots sur ce concile et ensuite sur l’évangile de ce dimanche.

Le 7ème concile œcuménique fut réuni à Nicée (province de Bytinie, en Asie Mineure) entre le 24 septembre et le 13 octobre 787, sous l'impulsion de l'impératrice Irène. Connu aussi sous le nom de concile de Nicée II, ce synode œcuménique a rassemblé 350 évêques orthodoxes, a été présidé par saint Taraise, patriarche de Constantinople, a condamné l'iconoclasme comme hérésie et a rétabli le culte des saintes icônes. Ce concile clôt l'ère des grandes querelles dogmatiques, qui ont permis à l'Eglise de préciser en des définitions excluant toute ambiguïté les limites de la sainte foi orthodoxe.

Le triomphe de la juste vénération des saintes icônes est célébré également le premier dimanche du grand Carême.

L’évangile du jour parle du semeur qui alla semer du bon grain. Une partie tomba sur le chemin, une autre dans les épines, quelques semences sur le roc et une grande partie sur la bonne terre. L’explication de cela, le Seigneur la donne lui-même sur la demande des apôtres.

Attardons-nous un peu sur la semence qui est tombée sur la bonne terre. Voici ce qu’en dit saint Grégoire : (hom. 45 sur les Ev.) «Or, la bonne terre produit du fruit par la patience, parce que le bien que nous faisons est nul, si nous ne supportons en même temps avec patience le mal qui nous est fait. Ainsi ceux qui sont représentés par cette bonne terre, produisent du fruit par la patience, car après avoir supporté en toute humilité et en toute patience les épreuves qui leur sont envoyées, ils entrent dans le repos et dans la joie de l’éternité.»

Par la patience dans les épreuves ! Saint Cyrille dit de ceux dépourvus de patience : «Si la foi chrétienne n’est l’objet d’aucune attaque, ils demeurent fidèles, mais si la persécution vient à se déclarer, ils se dérobent par la fuite au danger, parce que leur foi n’a point de racine.»

Ce qui «est tombé dans la bonne terre, a poussé et donné du fruit au centuple.» Saint Bède le Vénérable en dit : « Le fruit au centuple, c’est le fruit dans sa perfection, car le nombre dix exprime toujours la perfection, parce que l’accomplissement de la loi consiste dans l’observation des dix commandements; mais le nombre dix multiplié par lui-même, produit le nombre cent, qui est ainsi le symbole de la plus grande perfection possible.»

L’évangile termine : «Ayant ainsi parlé, Jésus s’écria : Entende qui a des oreilles pour entendre !»

«Tous aient les oreilles du corps, parce que ce n’est pas entendre véritablement, que d’entendre sans attention; de même qu’on ne touche véritablement, que lorsqu’on est inspiré par la foi.» Saint Grégoire 

Donc, ce ne sont pas les oreilles du corps qui sont visées mais bien la disposition du cœur ! Comme il est dit ailleurs, en Isaïe : «Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point. Vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point.»

La leçon à tirer de cet évangile : La patience dans les épreuves, et l’ouverture de notre cœur aux paroles du salut; en d’autres mots : devenir une bonne terre pour faire fructifier la semence. Alors se réalisera ce que dit l’évangéliste Marc : «qu’il dorme ou qu’il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu’il sache comment.» (4,27)


a. Cassien




mercredi 17 août 2022

Les sept Dormants d'Ephèse

 Puisque aujourd'hui c'est leur fête, voici leur histoire :

Des sept frères dormants à Ephèse.


Voici la raison pour laquelle il y eut sept frères dormants dans la ville d'Ephèse. Du temps de l'empereur Decius, quand la persécution s'émut contre les chrétiens, sept personnages furent pris et menés devant le prince, desquels voici les noms : Maximien, Malchus, Martinien, Constantin, Denys, Jean, et Sérapion, qui ayant été sollicités en diverses manières d'obéir aux ordres du prince, touchant les choses qui concernent la superstition des dieux, n'y voulurent point acquiescer. L'empereur (à cause que c'étaient des gens bien faits) ne voulant point les faire périr en un moment, leur donna du temps pour y penser. Ceux-ci s'en allèrent renfermer dans une caverne, où ils demeurèrent plusieurs jours, l'un desquels néanmoins sortait de temps en temps pour aller acheter des vivres, et les autres choses nécessaires. Et comme l'empereur revint en cette ville-là, ils demandèrent au Seigneur qu'il lui plût de les délivrer de ce péril. Et quand ils eurent fait leur oraison étant prosternés contre terre, ils s'y endormirent tous. Et l'empereur ayant appris qu'ils s'étaient retirés dans cette caverne, Dieu permit qu'il en fit boucher l'entrée avec de grosses pierres, disant : Que ceux-là périssent misérablement dans cette caverne, qui ont refusé de sacrifier à nos dieux. Comme ces choses se passaient, un chrétien ayant écrit les noms et le genre du martyre de ceux-ci sur une lame de plomb, la renferma secrètement à l'entrée de cette caverne devant qu’elle fut bouchée. 



Et plusieurs années depuis, après que la paix eut été rendue aux Eglises, et que Théodose prince chrétien eut obtenu l'empire, il s'éleva une misérable hérésie des Saduceens, qui nient la résurrection future. Alors un citoyen d'Ephèse ayant voulu faire une bergerie proche de cette  montagne, fit amener de là des pierres pour en faire l'enceinte, sans savoir ce qu’il y avait au dedans. Il ouvrit donc l'entrée de la caverne, ne connaissant point du tout qu'il y eut rien d’extraordinaire. Cependant le Seigneur répandit l'esprit de vie en ces sept hommes, qui se levèrent, croyant n'avoir dormi une nuit, envoyèrent celui qui avait accoutumé de leur acheter des vivres, lequel étant venu au-dessus de la porte de la ville, où il vit une croix représentant la Croix glorieuse de notre salut, et entendant le peuple jurer par le Nom de Jésus Christ, fut émerveillé. Et ayant présenté de la monnaie qu'il avait du temps de Decius, il fut arrêté par un marchand qui lui dit, qu'il avait trouvé des trésors de l'antiquité. Mais celui-ci l'ayant nié, il fut mené à l’évêque et au juge de la ville, qui l'ayant interrogé et repris aigrement, la nécessité le pressa de leur révéler tout le mystère qui leur était caché, et les mena dans la caverne où étaient les personnages. Et comme l’évêque y entrait, il trouva la table de plomb sur laquelle étaient écrites toutes les choses qu'ils avaient souffertes; et après qu'il se fut entretenu avec eux, on donna promptement avis de toutes ces choses à l’empereur Théodose, qui étant venu diligemment pour les voir, se prosterna devant eux, à qui ceux-ci parlèrent en cette sorte. Nous avons appris, glorieux Auguste, qu’il y a une hérésie qui s'efforce de détourner le peuple chrétien de l'attente des promesses de Dieu, disant, qu'il n'y a point de résurrection des mort. Afin donc que vous sachiez que tous tant que nous sommes, de vous être représentés devant le tribunal de Jésus Christ, le Seigneur nous a ressuscités pour vous dire ces choses. Prenez donc bien garde de n'être point séduit par ces gens-là, et d'être exclus du royaume de Dieu. L'empereur Théodose ayant ouï ces choses glorifia le Seigneur, de ce qu'il n'avait point permis que son peuple périt. 

Ces personnages s'étant derechef prosternés en terre, s'y endormirent, pour ne se réveiller plus qu'au dernier jour. Pour lesquels l’Empereur Théodose ayant voulu faire des cercueils d'or pur, en fut empêché par une vision. Ces personnages couverts jusques à ce jour de petits manteaux de soie ou de toile de fin lin, reposent encore en ce lieu-là. Ce que l'histoire de leur passion, que nous avons tournée en latin, sur l'interprétation que nous en a donnée un certain Syrien, contient plus amplement.


Saint Grégoire de Tours (La gloire des martyrs chap. 95)

lundi 15 août 2022

195

 Un nouveau bulletin est disponible : 195

lundi 8 août 2022

LA VIERGE CONCEVRA


Dans Isaïe (7,14) il est écrit : «Le Seigneur lui-même vous donnera un signe. Voilà que la Vierge concevra dans son sein, et elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom d’Emmanuel.»

Grammaticalement, on peut aussi traduire, – puisque le mot hébreux peut dire les deux – : La jeune fille concevra, mais théologiquement c’est faux, comme nous allons le démontrer.

Si Isaïe voulait dire simplement jeune fille, cela n’aurait aucun sens prophétique car tant de jeunes filles hébraïques enfantaient, sans pour autant rester vierges. Tout ce que dit l’évangéliste Luc concernant la virginité de Marie n’aurait aucun sens non plus.

Quand l’ange Gabriel annonçât à Marie : «tu concevras dans ton sein et tu enfanteras un fils,» (Luc 1,31), elle répondit à Gabriel : «Comment cela m'adviendra-t-il puisque je ne connais point d’homme ?» L’ange donnât la solution : «Le saint Esprit viendra sur toi et la vertu du Très-Haut te couvrira de son ombre.» 

Marie n’était que fiancée à Joseph et les fiancés qui avaient des rapports sexuels, chez les hébreux, furent punis par la loi. «Joseph, son époux, qui était un homme juste, et qui ne voulait pas, l’exposer à la honte se proposa de la répudier sans éclat.» (Mt 1,19) Comment Joseph aurait voulu la répudier, si l’enfant serait de lui ? En plus, comme il était juste, comme aurait-t-il coucher avec Marie n’étant pas fiancé avec elle ? Un ange lui confirmât : «Joseph, fils de David, ne crains point de prendre chez toi Marie, ton épouse; car l'enfant qui a été engendré en elle vient du saint Esprit.» (Mt 1,20) Plus loin il est écrit : «Cependant il ne la connut point jusqu’au jour où elle mit au monde son fils premier-né, à qui il donnera le nom de Jésus.» Donc l’enfant ne venait pas de lui et la virginité de Marie était toujours intacte !

«Cependant, il ne la connut point jusqu’au jour …» demanderait un autre explication, pour montrer que Joseph n’a pas eu non plus des rapports sexuels avec la Toute Sainte dans la suite.

Si donc les Protestants et les autres sectaires, – dans leur esprit rationaliste –, traduisent : la jeune fille concevra, leur théologie ne vaut pas plus que celle de Google !

Pour terminer, comment l’évangéliste Jean pouvait-t-il dire, si le Christ serait né de Joseph, c’est-à-dire de la chair et du sang ? «Mais il a donné à tous ceux qui l'ont reçu le pouvoir d'être faits enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom. Ceux-là ne sont point nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu.» (Jn 1,12-13)


a. Cassien


Plaise à Dieu, la Dormition de la Toute Sainte, qui tombe cette année sur un dimanche, sera célébrée à Mirabeau.

Venez nombreux de "l'orient et de l'occident" !


mercredi 13 juillet 2022

L’ÉGLISE APOSTOLIQUE

 Ces jours-ci nous fêtons les saints apôtres. D’abord les coryphées Pierre et Paul et ensuite tous les douze. Une occasion pour expliquer donc en peu de mots pourquoi et comment l’Église est apostolique. 

Dans le Credo, nous confessons que l’Église et une, sainte, catholique et apostolique. Qu’elle soit une, et non divisée, les paroles du Seigneur attestent : «que les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle.» (Mt 16,18) Toute division vient du diable et le nom diable vient précisément de cela : diviseur. Elle est sainte en tant que corps du Christ. Cela n’exclut pas que ses membres, qui en font partie, sont des simples pécheurs. Elle est également catholique dans ce sens que saint Vincent de Lérins lui donne : ce qui est cru partout, toujours et par tous. Le mot, catholique, vint du grec : cath = chaque et olon : tous. 

Finalement l’Église est apostolique car remontant historiquement sans discontinuité aux apôtres, et surtout elle est basée sur la foi des apôtres. Elle n’est pas basée sur leurs personnes, et les pères de l’Église ont toujours interprété ces paroles de l’évangile : «et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle,» (Mt 16,18) et dans ce sens et par extension sur tous les apôtres. Les hérétiques et schismatiques qui portent le nom apostolique abusivement, peuvent tout au plus se baser sur l’apôtre Judas le traître, car ils ont trahi le Christ et son Église. L’Église est donc basée sur cette f
oi invariable et inébranlable des apôtres, de leurs successeurs, et de tous ses membres.

Le Christ demande : «quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?» (Luc 18,8) C’est une demande et non une affirmation. Oui, il trouvera encore cette même foi car l’Église durera jusqu’à la fin des temps et dans l’éternité !

«Or, lorsque le Créateur tout-puissant apparaîtra sous la forme du Fils de l’homme, les élus seront en si petit nombre, que la ruine du monde sera comme accélérée, moins par les instantes prières des fidèles que par l’indifférence et la tiédeur des autres. Le Sauveur semble parler ici sous une forme dubitative, mais ne nous y trompons pas, ce n’est pas un doute, c’est un reproche qu’il exprime.» (saint Bède le Vénérable)

Dans le Credo, sont donné quatre attributs à l’Église. On pourra et pourrait en donne mille autres. Par exemple, elle est immaculée car sainte. L’un ne va pas sans l’autre. On peut même l’appeler mariale car grâce au fiat de la Toute Sainte, de son obéissance et de sa foi, l’Église a prise naissance.

Finissons là, car «l'important n'est pas que je vous dise beaucoup de choses, mais que vous reteniez ce que je vous dis.» (Saint Jean Chrysostome, homélie sur la Génèse 13)


a. Cassien


mardi 12 juillet 2022

Fête des ses apôtres Pierre et Paul

 De quelles hymnes fleuries célébrerons-nous Pierre et Paul ? Sur les ailes de la théologie ils ont gagné les confins de l'univers et se sont élevés jusqu'au ciel; à l'Evangile de justice ils ont servi de mains, leurs pieds ont cheminé pour annoncer la parole de vérité; ils sont les fleuves de la sagesse et les bras de la croix; par eux le Christ a brisé l'orgueil du démon en nous accordant la grâce du salut. 

Grandes vêpres (Lucernaire)


Bonne fête des saints apôtres Pierre et Paul,

vôtre a. Cassien

mercredi 6 juillet 2022

L’ORGUEIL

 Voici quelques mots concernant l’orgueil dont j’ai bien fait l’expérience au long de ma vie. Malheureusement, lors des confessions, je n’entends que rarement quelqu’un qui s’en culpabilise. Est-ce par oubli ou ignorance, Dieu le sait ? Pourtant avec l’égoïsme c’est le pire vice, et ils engendrent toutes les autres passions déréglées. 

Le premier péché dans la création fut bien l’orgueil qui a fait chuter les anges apostats. Même nos premiers parents y sont tombés. Au lieu de prendre conseil, ils se sont fiés à leur propre jugement. Par dessus tout, ils ont essayé encore de mettre leur tort sur autrui. 

Les pères en parlent avec abondance de cette passion. Saint Jean Cassien en parle dans la conférence sur les huit vices principales. Saint Jean Climatique, dans son Échelle, et traite dans le 22 e degré. Par exemple il dit : «Quiconque a de l'aversion pour les réprimandes et ne peut les supporter, prouve que l'orgueil lui ronge le coeur.» Ou : «Un vieillard très versé dans la science des choses spirituelles exhortait un jour avec beaucoup de charité un frère rempli d'orgueil, à combattre courageusement ce vice, et à pratiquer la sainte humilité. Or voici la réponse que cet insensé lui fit : «Vous vous trompez, mon père; je ne suis pas ce que vous croyez : non, je vous l'assure, je ne suis pas un orgueilleux.» Mais ce vieillard plein de sagesse lui répliqua aussitôt : «Mon Fils, pourriez-vous nous donner une preuve plus évidente que vous l'êtes, qu'en nous assurant que vous ne l'êtes pas ?» L'abbé Marcien a dit : «Si nous prenions soin de l'humilité, nous n'aurions pas besoin de correction. En effet toutes les choses mauvaises nous arrivent à cause de notre orgueil. Car si un ange de Satan a été donné à l'Apôtre pour qu'il ne s'enorgueillisse pas, combien plus Satan doit-il nous être donné pour nous fouler aux pieds jusqu'à ce que nous nous humiliions.»

La jactance est un rejeton, ou une autre forme d’orgueil. La vaine gloire s’y apparente, mais est plutôt axée sur ce qu’on a et ce qu’on fait, tandis que l’orgueil sur ce qu’on est. Se dire, par exemple, qu’on chante bien, c’est de la vanité, mais se croire un excellent chanteur, c’est de l’orgueil.

L’orgueil engendre un tas d’autres vices : la désobéissance, le jugement et le mépris du prochain, la dureté et la sécheresse du cœur, vouloir avoir toujours le dernier mot, le rejet du blâme, ne pas demander pardon, etc. L’orgueil a aussi des «petits enfants» : la bavardage, la paresse, le rire fol etc.

Le contraire de l’orgueil c’est l’humilité qui seule suffit pour être sauvé, comme on le voit dans la parabole du publicain. L’orgueil gâche tout, – comme on voit pour le pharisien, avec ses bonnes œuvres, – et l’humilité embellit toutes les autres vertus.

L’orgueilleux se fait remarquer dans tout son comportement : son regard, ses paroles, et même comme il se déplace.  

Quoi dire de plus sur cette funeste passion ? Que le Seigneur nous en libère, car l’orgueil précède la chute !


A. Cassien


Une fille demanda à son confesseur : "N'est-ce pas un péché de penser que je suis belle ?" 

– "Non, dit le confesseur, c'est une illusion."

mercredi 15 juin 2022

LA FÊTE DE TOUSSAINT


    Le dimanche après la Pentecôte nous célébrons la fête de Toussaint, avec laquelle s’achève le cycle pentecostaire qui commence avec Pâques. Pourquoi cette fête suit la Pentecôte ? Avec elle culmine l’économie de notre salut. Le Christ, par sa mort et sa résurrection, nous a sauvés et remis dans l’état paradisiaque. L’Esprit saint, de son côté, nous sanctifie et parfait ce qui manquait aussi à nos premiers parents. Ils étaient sans passions (vices) mais pas encore déifiés. Par leur chute, ils ont perdu l’innocence et par leur impénitence ils furent chassés du paradis. 

S’ils se étaient repentis, Dieu les aurait probablement laissé en Eden, mais à leur péché ils ont encore rajouté l’impénitence. D’abord ils se sont cachés devant Dieu, («l’homme et sa femme se cachèrent loin de la face du Seigneur Dieu, au milieu des arbres du jardin.» Gen 3,8) et ensuite chacun a essayé de mettre la faute sur autrui. Adam disait : «La femme que tu m’as donnée,» (Gen 3,12) comme si Dieu était le responsable de son péché. Ève de son côté : «Le serpent m’a séduite,» en mettant la culpabilité sur le serpent. Ce n’est, – une fois chassés du paradis, – qu’ils se sont répentis et ont fait fait pénitence. Avant la chute, ils étaient sans vices, impassibles. C’est pour cela que leur faute fut si grave, et à cela leur impénitence a agrandi encore la culpabilité.

Nous, pour notre part, viciés et vivant dans un monde corrompu, nous sommes conditionnés et n’avons plus cette liberté. Pourtant l’Esprit saint nous affranchit, nous purifie et nous sanctifie. C’est pour cela qu’il fut envoyé au monde, et les fruits de son œuvre ces sont les saints.

L’Église ne fête pas aujourd'hui uniquement les saints glorifiés, «canonisés», mais tous ceux qui se sont sanctifiés et que Dieu seul connait. Ce sont ceux dont l’Apocalypse parle : les «cent quarante-quatre mille», «ceux qui avaient été marqués du sceau» (Apo 7,4 et 14,1). Ce chiffre est un chiffre symbolique et veut dire douze fois douze – la plénitude.

Il est aussi question (Apo 7,9) «d'une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue.» Selon mon humble avis, ces sont tous ceux qui par la miséricorde de Dieu et les prières de l’Église sont finalement aussi sauvés.

Tous ces saint vivront dans l’autre vie pour toujours, dans les éons, ce qu’on traduit par siècles, ce qui n’est ni le temps ni l’éternité. L’Apocalypse dit plus loin : «La louange, la gloire, la sagesse, l’action de grâces, l’honneur, la puissance, et la force, soient à notre Dieu, aux siècles des siècles ! Amen !» (7,12) «Sæcula sæculorum,» dit le texte latin.

Tous ces saints «sont ceux qui viennent de la grande tribulation; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l’agneau.» (Apo 7,14) A travers les épreuves ils se sont purifiés de leurs vices et péchés, ont retrouvés l’état paradisiaque et ont atteint la gloire qui leur fut prédestinée de toute éternité.

Leur gloire est parfaite, mais varie – comme pour les étoiles – en intensité et splendeur et reflète la gloire du soleil de Justice, qui est le Christ lui-même. «Une étoile diffère en éclat d’une autre étoile.» (I Cor 15,41) Rien ne vient d’eux, mais tout est gratitude.

De suite, après la fête de Toussaint, débute le carême des apôtres, qui ne fait plus partie du cycle pascal mais du cycle des mois (menées). On en parlera peut-être une autre fois – sine die.


a. Cassien


En note : Bien sûr on peut mieux écrire, mais je fais comme je peux et non comme je devrais, n’ayant pas appris le français à l’école. Je me rappelle que, dans le monastère où je vivais autrefois, le premier livre en français était la correspondance de saint Dorothée de Gaza. Il me fallait une heure pour lire une page, le dictionnaire en mains et les larmes aux yeux ! Qu’on use donc aussi un peu de l’indulgence à mes fautes orthographes et linguistiques.




 

 Le bulletin 194 est prêt.

Déjà un bon carême des apôtres ! 

Que les apôtres nous rendent dignes de marcher sur leur traces !

a. Cassien

samedi 11 juin 2022

PENTECÔTE

En cette fête d'achèvement, fidèles, célébrons joyeusement la Pentecôte où s'accomplit la promesse du Christ : car en ce jour le feu du Consolateur sous forme de langues sur terre descend et les disciples illuminés sont initiés aux mystères du ciel : voici la lumière du Consolateur brillant sur l'univers.


Cathisme de Matines de Pentecôte



A tous, je souhaite l'effusion de l'Esprit très saint !


vôtre a. Cassien




samedi 28 mai 2022

L'INFINITÉ

 L’univers est immense mais pas infini. Selon les scientifiques, il s’étend de plus en plus – vers où ? Vers le néant ? Mais le néant n’existe pas, c’est la non-existence, une pure conception de notre esprit. Je dirais : il s’étend dans le creux de la main du Créateur. 

De l’éternité, on pourra dire pareillement. Elle n’a ni début ni fin. La vouloir comprendre, à partir de notre conception du temps, qui s’écoule, c’est faire fausse route. Je dirais, elle est, c’est l’éternel présent.

Dieu disait à Moïse, dans le buisson ardent : «Je suis celui qui est – l’étant. En grec : O ON, comme c’est marqué dans le nimbe du Christ. Pourtant le Christ a commencé à exister dans le temps, en tant qu’homme; comme Dieu, il est éternel.

Parfois je regarde une petite fleur. Je n’en peux comprendre que ce qui est «scientifique», les aspects extérieurs : la couleur, le nombre des pétales, l’apparenté etc. Sa vie, son «âme» m’échappe complètement. Comment alors comprendre l’éternité et l’infinité, qui sont des attributs de Dieu (lui seul est éternel et infini) ? Cette fleur n’est qu’un atome en face de Dieu, et même un atome d’un atome !

Cela me fait penser à une épisode dans la vie de saint Augustin, qui voyait une enfant, au bord de la mer, qui cherchât à vider avec son récipient, l’océan, qui pourtant est fini.

Vouloir donc comprendre absolument et opiniâtrement l’infinité et l’éternité, nous fait «péter les plombs», pour m’exprimer vulgairement, et finirait dans la folie.

Comme pour cette petite fleur, je ne peux m’émerveiller avec frissonnement et laisser ma raison limitée, qui est déjà assez visée par mes péchés, à sa place – dans le fini et le temps.  

On pourrait encore développer ce texte infiniment, mais on le fera dans l’autre vie, où on aura du temps et la compréhension.

Je termine avec les paroles de Job en face de Dieu : «Oui, j’ai parlé, sans les comprendre, de merveilles qui me dépassent et que je ne conçois pas.» (Job 42,3)


a. Cassien



dimanche 15 mai 2022

CHRIST EST RESSUSCITÉ !

 Lors du temps pascal, – qui dure de Pâques à l’Ascension, – on se salue, dans l’Église avec «Christ est ressuscité», et l’autre répond : «vraiment il est ressuscité.»

Ailleurs, on répond : «en vérité il est ressuscité.» Selon mon faible français, ces deux réponses n’ont pas la même signification. Dire «en vérité il est ressuscité,» exprime le mode, la façon; comme on pourrait dire par exemple «au ciel il est ressuscité,» ou dans «son corps il est ressuscité.»

Par contre, dire «vraiment il est ressuscité,» est une affirmation, une certitude; oui c’est vrai et non une imagination, un subterfuge, comme les juifs prétendaient après sa Résurrection. 

Si on traduit à partir du grec, c’est bien «vraiment il est ressuscité (en grec : Alithos Anesti ! Αληθώς Ανέστη !)» On pourrait voir dans d’autres langues des pays orthodoxes, mais je laisse cela à d’autres.

Ceux qui veulent continuer de dire «en vérité il est ressuscité,» qu’il soit, «mais si quelqu’un paraît vouloir contester, nous, nous n’avons pas une telle coutume, ni les Églises de Dieu,» comme dit l’Apôtre. (I Cor 11,16)


A. Cassien


Même la fillette en bas, en mangeant son œuf de Pâques, comprend cela !






lundi 9 mai 2022

QUELQUES MOTS SUR L’HEXAPSAUME

     L’hexapsaume se lit au début des Matines, comme chaque fidèle le sait. Il consiste en six psaumes et pour cela se dit hexapsaume. Hexa veut dire 6 (ἕξ en grec ancien), comme dans les six jours de la création : hexaeimeron; ou dans hexagone (polygone à six sommets et six côtés). De toute façon, les Français ne savent pas articuler le h, qu’il soit muet ou non.

L’hexapsaume symbolise le dernier Jugement, où notre pauvre âme se tient, en tremblant, devant le juste Juge, attendant la sentence, et en espérant sa miséricorde. Lors de la lecture de l’hexapsaume, on se tient donc debout sans bouger. Les fidèles qui rentrent dans l’église à ce moment restent même à l’entrée, et c’est seulement après la lecture qu’ils vont vénérer les icônes.

Pendant la récitation de l’hexapsaume, on éteint tous les cierges et seul le prêtre et le lecteur tiennent chacun un cierge allumé, symbolisant l’Ancien Testament où il n’y avait que le sacerdoce et la lecture des psaumes, comme lumières.

Pendant que le lecteur lit solennellement les six psaumes, en descendant de l’ambon, * le prêtre récite, à voix basse et tête découverte, douze prières, pour signifier ainsi l’Ancien Testament et le Nouveau, qui en est l’accomplissement.

Généralement, l’hexapsaume est lu par une personne distinguée. Dans les monastères, c’est le supérieur ou la supérieure, et dans les paroisses, un fidèle âgé.

Voici quelques extraits de ces prières, que les fidèles n’entendent pas : «Seigneur, envoie ton secours à tous ceux qui se tiennent en ce moment devant ta sainte Gloire et attendent ta riche Bonté…» – «nous Te supplions : si jusqu’à cette heure, nous avons péché en parole, en actes, en esprit, volontairement ou non, remets, efface, pardonne, car si Tu tiens compte des iniquités Seigneur, Seigneur qui pourra subsister ?…» – «Fais-nous connaître la joie de ton salut, ne nous  rejette pas loin de ta Face, bon et Ami de l’homme, fais que jusqu’à notre dernier souffle, nous offrions sur tes saints autels le sacrifice de justice et de l’offrande».

Les six psaumes parlent de tribulations que nous subissons dans cette vallée des larmes, qui est notre vie ici-bas : «Je suis dans la misère, courbé à jamais, tous les jours en deuil je chemine.» Ils invoquent aussi les Grandeurs de Dieu : «Je parais devant Toi dans ton sanctuaire, pour voir ta Puissance et ta Gloire. Car ta Miséricorde est meilleure que la vie; mes lèvres Te loueront.» «Fais-moi entendre au matin ta Miséricorde, parce que j’ai mis en Toi mon espérance. Fais-moi connaître la voie où je dois marcher, car vers Toi j’ai élevé mon âme.»

Lʼhexapsaume se lit toute lʼannée, hormis la semaine de Pâques, où «tout est rempli de lumière, le ciel, la terre et le fond de lʼenfer,» comme dit le tropaire lors des Matines de Pâques.

Tout cela, je lʼavais appris autrefois dʼun évêque russe, qui connaissait bien la Tradition de lʼÉglise, et ses usages.

a. Cassien


l'ambon (du grec άναβαινειν, anabainein, «monter» dans le sens «bord relevé» ou «saillie») est le pupitre, placé à l'entrée du choeur, dans une église.


vendredi 6 mai 2022

La translation des reliques de sainte Marie-Madeleine d'Ephèse à Constantinople en 890

 


Selon la tradition de l’Église, vers la fin de sa vie, sainte Marie Madeleine se rendit à Éphèse, où l'apôtre Jean le Théologien a vécu. Là, elle est devenue son aide et son soutien dans ses épreuves et ses tribulations, dans son emprisonnement et dans tous ses afflictions. A Ephèse, la sainte a amené beaucoup de gens à la foi et à la conscience de la vérité. Le peuple d'Ephèse l’honorait et la vénérait.

Après sa mort, son corps vénéré a été enterré par le saint apôtre et l'évangéliste Jean, dans une grotte près d'Ephèse, comme un précieux trésor. Au cours de l'enterrement, de nombreux miracles ont été accomplis, comme ainsi que plus tard, jusqu'à aujourd'hui, la sainte ne s'arrête pas accomplissant des miracles.

En l'an 890, l'empereur Léon VI le Sage (886-912) faisait récupéré la relique sacrée et amené d'Éphèse à Constantinople. Avec son frère Alexandre, il l'a pris sur ses épaules et l'a posé avec respect dans l'église à Constantinople, qu’il a construite au nom du saint ami du Christ Lazare mort depuis quatre jours. La relique sacrée a été placée sur le côté gauche du saint autel, dans un coffret en argent.

Notre Église célèbre la mémoire de la sainte myrrophore et égale aux apôtres Marie-Madeleine le 22 juillet. Elle est aussi vénérée avec les autres femmes porteuses de myrrhe le seconde dimanche après Pâques, le dimanche des myrrophores. Le la translation de sa dépouille est célébrée le 4 mai.




mardi 26 avril 2022

CHRIST EST RESSUSCITÉ !

 Je viens de rentrer de Suisse, où nous avons célébré Pâques. 

Voici la photo d'agapes :


Vôtre, en Christ, a. Cassien

vendredi 8 avril 2022

LE BIENFAIT DU JEÛNE

 On sait d'après les derniers résultats de la science que le renoncement volontaire à la nourriture sous forme de jeûne a un effet rajeunissant et régénérant. Le jeûne agit comme un choc de guérison pour le corps, déclenchant une série de réponses biomécaniques et de processus de guérison. Les réserves de glucides dans le foie sont décomposées et la glycémie chute. Après environ 24 heures, le corps passe en mode jeûne. Le tissu adipeux est ensuite décomposé en acides gras riches en énergie. À partir de là, le foie forme ce qu'on appelle des cétones – un carburant alternatif. Cela alimente le cerveau au lieu du sucre et semble avoir un effet positif sur les maladies neurologiques telles que la maladie de Parkin- son, la sclérose en plaques ou la démence. Entre autres choses, de nouvelles cellules nerveuses se forment à partir des cellules souches du cerveau. Il existe même des résultats scientifiques initiaux qui indiquent que les gènes du vieillissement et du cancer dans la substance génétique sont réduits au silence pendant le jeûne.

Au lieu des 2000 calories habituelles par jour, seulement environ 300 sont disponibles. Le régime de famine est un stress pour le corps – mais seulement pendant une courte période et donc sans danger. Au contraire, les gènes et les protéines responsables de la protection et du renouvellement cellulaire sont activés. Une sorte de programme de recy- clage des déchets cellulaires – ce qu'on appelle "autophagie" – démarre. Les protéines anciennes et endommagées dans les cellules sont d'abord enrobées, transportées dans des emballages, puis décomposées et fina- lement utilisées pour fabriquer de nouvelles protéines. Un processus qui aurait un effet positif sur le vieillissement cellulaire. Le microbiome se régénère également et le jeûne agit également comme un temps de récupération pour l'intestin et ses habitants microscopiques. Bien que plus d'adrénaline et de cortisol soient également libérés, le cerveau réduit ra- pidement les points d'ancrage de ces hormones de stress. Leur nombre détermine à quel point l'effet des hormones de stress s'avère lourd.

En science nutritionnelle, l'opinion se répand de plus en plus : ce ne sont pas les calories dans l'assiette qui comptent, mais les heures de la journée sans nourriture. Surtout, la différence dans les processus phy- siques pendant un régime ou un jeûne est grande. Si vous jeûnez, votre corps passera bientôt à la combustion des graisses. Les soi-disant céto- nes sont alors utilisées comme source d'énergie à la place du sucre. Le métabolisme de ces composés chimiques semble avoir un effet positif sur la formation de nouvelles cellules cérébrales.

Alexandra Kraft

jeudi 7 avril 2022

FÊTE DE L'ANNONCIATION

 En ce jour, c'est l'heureuse annonce de la joie, c'est la fête de la Vierge; le monde d'ici-bas s'accorde aux choses d'en-haut; Adam est renouvelé, Eve délivrée de sa première affliction et le tabernacle de notre condition humaine devient le temple de notre Dieu par divinisation de la nature assumée. Mystère que la façon dont s'abaisse le Seigneur, merveille que le mode inouï de sa conception ! Et du miracle un Ange se fait le serviteur; le sein d'une Vierge reçoit le Fils par l'envoi de l'Esprit divin et d'en haut le Père exprime sa bienveillance; l'union s'accomplit en la commune volonté; en lui et par lui nous voilà sauvés; unissons donc nos voix à celle de Gabriel et crions à la Vierge : Réjouis-toi, Pleine de grâce de qui nous vient le salut, le Christ notre Dieu, car il a pris notre nature pour l'élever jusqu'à lui. Intercède auprès de lui pour qu'il sauve nos âmes.

Apostiches de la fête



Une bonne fête de l'Annonciation à tous !

vôtre a. Cassien


samedi 2 avril 2022

HOMÉLIE POUR LE QUATRIÈME DIMANCHE DE CARÊME


 Lors du deuxième dimanche du Carême, l’Église nous a expliqué, – à travers l’enseignement de saint Grégoire Palamas, – comment nous pouvons connaître le Dieu inconnaissable : non pas dans sa nature, mais à travers ses énergies.

Aujourd’hui, le quatrième dimanche du Carême, elle nous explique, non la théorie mais la pratique pour y parvenir, par l’enseignement de saint Jean Climaque. Celui-ci, en tant que maître spirituel, en pratique et en connaissance, nous montre, dans son traité de l’Échelle sainte (d’où son nom Climaque = échelle) qu’il faut monter par 30 degrés, travers la purification, vers l’illumination et la connaissance de Dieu. Il nous met aussi en garde contre les pièges tendus par le malin, et, sur la représentation, on voit en bas des moines engloutis par l’Hadès «tout-dévorant». En haut se tient le Christ qui accueille le vainqueur. 

Voici quelques extraits qui nous montrent cette lutte qu’il faut mener surtout lors du grand Carême, qui est un temps privilégié.

«… je me borne et m'arrête aux choses qui peuvent servir à l'édification de leurs âmes; que, quelque incapable que je doive me reconnaître, je prenne la plume de leurs mains, et que, la trempant avec simplicité dans l'humble soumission à leurs voeux prononcés, j'aie lieu, malgré mon impuissance et mon incapacité, d'espérer et de recevoir de mon obéissance quelques grâces et quelques lumières, afin que, traçant sur un papier d'une admirable blancheur les règles d'une vie sainte et pure, je les trace aussi dans leurs coeurs bien préparés et saintement purifiés, que je les écrive sur des cahiers mystérieux et vivants. C'est de cette manière et dans ces dispositions que je vais commencer.» (1e degré, 3)
«Le propre des anges, ajouta-t-il, c'est de n'être plus exposés à faire des chutes, et même, ainsi que quelques docteurs l'enseignent, de ne pouvoir tomber; le propre des hommes est de faire des fautes mais, par la grâce de Dieu, ils peuvent s'en relever toutes les fois que ce malheur leur arrive. Les démons, au contraire, sont tombés pour ne jamais pouvoir se relever de leur chute.» (3e degré, 35)

«Après avoir parlé de toutes les choses qui nous ont occupés jusqu'à présent, nous pouvons dire avec l'Apôtre qu'il nous reste à considérer la foi, l'espérance et la charité, vertus qui sont le fondement et le lien de toutes les vertus chrétiennes et religieuses. Or la plus grande et la plus belle de ces trois vertus, c'est la charité; car Dieu même est appelé Amour.» (30e degré, 1)

Voici quelques «échantillons», de son enseignement. Le dimanche prochain, l’Église nous donne comme exemple une sainte qui a réalisé parfaitement cet enseignement : d’une prostituée, elle est devenue sainte Marie l’Égyptienne. 


a. Cassien


mercredi 30 mars 2022

193

 Un nouveau bulletin est disponible : 193

samedi 26 février 2022

LE DIMANCHE DE CARNAVAL

 D’abord une petite explication du mot carnaval avant d’aborder l’évangile de ce jour. Le mot carnaval a pour origine carnelevare, un verbe latin formé de caro, carnis «viande» et levare «enlever». Il signifie donc littéralement «enlever la viande.» Le mot grec apokreas veut dire exactement la même chose. Donc on cesse de consommer de la viande avant d’entrer dans le stade du grand Carême. 

Déguisements, masques, soirée carnavalesque, etc. remontent aux festivités préchrétiennes et n’ont rien à faire dans l’Église orthodoxe. Malheureusement à Patras, en Grèce, on a introduit ces pratiques, qui ont pris racine sur un terrain en friche, où l’orthodoxie n’est plus cultivée – sous l’influence occidentale, bien sûr. 

Cela dit, regardons ce que nous enseigne l’évangile du dimanche. Il nous parle du Jugement dernier, quand le Christ «viendra dans sa Gloire», prendre «place sur le trône», afin de juger toutes les nations. Il est question des brebis  et des boucs, qui seront séparés les uns d'avec les autres, et par lesquels le Seigneur entend les élus et les damnés. 

On sera jugé, non sur la vraie foi (orthodoxie) seulement, mais aussi sur l’orthopraxie, c’est-à-dire la pratique juste envers le prochain, sous lequel le Christ s’est déguisé. L’apôtre Jacques en parle longuement dans son épître, chapitre 2 : «que sert–il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les œuvres», et la suite. 

Dans la parabole du pharisien, qu’on avait entendue récemment, on voyait qu’il observait scrupuleusement la Loi, mais à la lettre et non selon l’esprit. Tout en jeûnant strictement et en priant hypocritement, il méprisait et jugeait son prochain. L’apôtre Jean dit bien : «Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut–il aimer Dieu qu’il ne voit pas ?» (I Jn 4,20) Donc l’évangile qu’on vient d’entendre nous met en garde contre l'erreur de nous contenter de jeûner strictement lors du Carême, de nous focaliser sur des œuvres extérieures, et de négliger l’amour du prochain. D’autre part, assister le prochain, le nourrir, vêtir, visiter, etc. cela ne suffit pas non plus. L’assistante sociale, par exemple, le fait aussi, mais juste pour gagner sa vie. Il faut donc cette foi agissante comme base dans notre vie. 

«Cette partie du discours du Sauveur est pleine d’attrait, et nous devons l’avoir sans cesse présente à l’esprit pour la méditer avec empressement et componction; car Jésus Christ lui-même traite ce sujet en termes aussi clairs qu’effrayants. Il ne dit plus comme précédemment : Le royaume de Dieu est semblable, mais il parle de lui-même ouvertement : Or, quand le Fils de l’homme viendra,» etc. (Saint Jean Chrysostome; hom. 79) 


a. Cassien



samedi 19 février 2022

HOMÉLIE POUR LE DIMANCHE DU FILS PRODIGUE


 La parabole d’aujourd’hui concerne l’humanité dans son ensemble, et chacun de nous en particulier. Tous, nous avons dilapidé l’héritage paternel, c’est-à-dire la ressemblance avec Dieu. «Tout son avoir», dit l’évangile. Il ne nous reste que l’image (selon Dieu) – la liberté de choisir entre le bien et le mal. Au lieu des vertus, en lesquelles consiste notre ressemblance avec Dieu, les vices se sont installés. 

«Le bien de l’homme, c’est la raison accompagnée du libre arbitre; tout ce que nous tenons de la main libérale de Dieu, peut aussi être regardé comme notre bien, le ciel, la terre, toutes les créatures, la loi et les prophètes.» (Théophylacte) 

C'est le chemin du repentir, en d’autres termes, du revirement, de la pénitence, qu’il faut prendre. 

Le grand Carême est devant la porte, et nous chantons : «Ouvre nous les portes de la pénitence ...» C’est un chemin qu’il faut parcourir, et qui dure toute notre vie; il demande effort et persévérance. 

Si les hommes actuels ne prennent pas ce chemin, le même sort les attend que celui des Sodomites d'autrefois. Jamais l’humanité n’avait été si bas, si loin de Dieu, et la voix de l’ange, dont parle l’Apocalypse, se fera entendre : «Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande. (Apo 18,2) Le texte explique ensuite ce qu’est cette Babylone : «une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux, parce que toutes les nations ont bu du vin de la fureur de son impudicité, et que les rois de la terre se sont livrés avec elle à l’impudicité, et que les marchands de la terre se sont enrichis par la puissance de son luxe.» 

La parabole parle des carouges, dont le fils prodigue voulait se rassasier, et qui symbolisent les vices. «Mais personne ne lui en donnait,» dit l’évangile, c’est-à-dire les vices ne nous rassasient jamais et nous laissent toujours à notre faim, en l’augmentant même. Les pourceaux en mangent, selon l’évangile; cela veut dire que ce n’est pas la nourriture de l’homme mais des animaux impurs. 

C’est «une espèce de légume vide au-dedans et assez tendre à l’extérieur, qui remplit le corps sans le fortifier, et qui, par conséquent, est plus nuisible qu’utile,» dit saint Ambroise. 

«Il alla se mettre au service d'un des habitants de la contrée,» marque l’évangile. Qui sont ces habitants, sinon les malins esprits, auxquels nous sommes assujettis ? Et on «garde les porcs.» 

«Cet habitant de cette région, c’est quelque puissance de l’air, faisant partie de la milice du démon.» (Saint Augustin : Quest. évang.) 

En prenant conscience, le fils prodigue se repentit et prit le retour vers la maison paternelle. Prenons conscience, en profondeur, de notre état de déchéance, et le chemin du salut s’ouvrira pour nous ! Tant que nous y «bricolons» seulement, en nous contentent de quelques pratiques extérieures, nous n’avançons pas vraiment, nous piétinons sur place. 

En quoi consiste réellement le vrai repentir ? N’est-ce pas en ce que nous ouvrons notre cœur, et entendons la voix de Dieu qui frappe pour entrer. «Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.» (Apo 3,20) 

En d’autres termes, c’est rentrer en soi-même, comme dit l’évangile. «Il a bien raison de rentrer en lui-même, lui qui s’en est tant éloigné; car en retournant à Dieu, on se rend à soi-même, et on s’en sépare quand on se sépare de Jésus Christ.» (saint Ambroise) 

Avec le psalmiste, nous chantons aujourd’hui, – après le Polyéléos : «Sur les bords des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion...» (Ps 136) Pour les Hébreux, leur exil était à Babylone. Notre exil à nous, c’est l’éloignement de l’état paradisiaque, loin d’Eden. 

«Apportez vite la plus belle robe pour l'en revêtir,» poursuit l’évangile. Qu’est-ce que cette robe ? «C’est la dignité qu’Adam a perdue par son péché : les serviteurs qui l’apportent sont les prédicateurs de la réconciliation», dit le vénérable Augustin. 

«... un anneau au doigt et des chaussures aux pieds,» demande d’autres explications, qu’on laisse pour une autre fois. 


a. Cassien