mardi 11 octobre 2022

HOMÉLIE POUR LE DIMANCHE DES SAINTS PÈRES DU 7ÈME CONCILE ŒCUMÉNIQUE

    Dimanche prochain, nous commémorons les saints Pères du 7ème et dernier concile œcuménique. Cette commémoration tombe toujours un dimanche entre le 11 et le 17 octobre. D’abord quelques mots sur ce concile et ensuite sur l’évangile de ce dimanche.

Le 7ème concile œcuménique fut réuni à Nicée (province de Bytinie, en Asie Mineure) entre le 24 septembre et le 13 octobre 787, sous l'impulsion de l'impératrice Irène. Connu aussi sous le nom de concile de Nicée II, ce synode œcuménique a rassemblé 350 évêques orthodoxes, a été présidé par saint Taraise, patriarche de Constantinople, a condamné l'iconoclasme comme hérésie et a rétabli le culte des saintes icônes. Ce concile clôt l'ère des grandes querelles dogmatiques, qui ont permis à l'Eglise de préciser en des définitions excluant toute ambiguïté les limites de la sainte foi orthodoxe.

Le triomphe de la juste vénération des saintes icônes est célébré également le premier dimanche du grand Carême.

L’évangile du jour parle du semeur qui alla semer du bon grain. Une partie tomba sur le chemin, une autre dans les épines, quelques semences sur le roc et une grande partie sur la bonne terre. L’explication de cela, le Seigneur la donne lui-même sur la demande des apôtres.

Attardons-nous un peu sur la semence qui est tombée sur la bonne terre. Voici ce qu’en dit saint Grégoire : (hom. 45 sur les Ev.) «Or, la bonne terre produit du fruit par la patience, parce que le bien que nous faisons est nul, si nous ne supportons en même temps avec patience le mal qui nous est fait. Ainsi ceux qui sont représentés par cette bonne terre, produisent du fruit par la patience, car après avoir supporté en toute humilité et en toute patience les épreuves qui leur sont envoyées, ils entrent dans le repos et dans la joie de l’éternité.»

Par la patience dans les épreuves ! Saint Cyrille dit de ceux dépourvus de patience : «Si la foi chrétienne n’est l’objet d’aucune attaque, ils demeurent fidèles, mais si la persécution vient à se déclarer, ils se dérobent par la fuite au danger, parce que leur foi n’a point de racine.»

Ce qui «est tombé dans la bonne terre, a poussé et donné du fruit au centuple.» Saint Bède le Vénérable en dit : « Le fruit au centuple, c’est le fruit dans sa perfection, car le nombre dix exprime toujours la perfection, parce que l’accomplissement de la loi consiste dans l’observation des dix commandements; mais le nombre dix multiplié par lui-même, produit le nombre cent, qui est ainsi le symbole de la plus grande perfection possible.»

L’évangile termine : «Ayant ainsi parlé, Jésus s’écria : Entende qui a des oreilles pour entendre !»

«Tous aient les oreilles du corps, parce que ce n’est pas entendre véritablement, que d’entendre sans attention; de même qu’on ne touche véritablement, que lorsqu’on est inspiré par la foi.» Saint Grégoire 

Donc, ce ne sont pas les oreilles du corps qui sont visées mais bien la disposition du cœur ! Comme il est dit ailleurs, en Isaïe : «Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point. Vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point.»

La leçon à tirer de cet évangile : La patience dans les épreuves, et l’ouverture de notre cœur aux paroles du salut; en d’autres mots : devenir une bonne terre pour faire fructifier la semence. Alors se réalisera ce que dit l’évangéliste Marc : «qu’il dorme ou qu’il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu’il sache comment.» (4,27)


a. Cassien