samedi 26 février 2022

LE DIMANCHE DE CARNAVAL

 D’abord une petite explication du mot carnaval avant d’aborder l’évangile de ce jour. Le mot carnaval a pour origine carnelevare, un verbe latin formé de caro, carnis «viande» et levare «enlever». Il signifie donc littéralement «enlever la viande.» Le mot grec apokreas veut dire exactement la même chose. Donc on cesse de consommer de la viande avant d’entrer dans le stade du grand Carême. 

Déguisements, masques, soirée carnavalesque, etc. remontent aux festivités préchrétiennes et n’ont rien à faire dans l’Église orthodoxe. Malheureusement à Patras, en Grèce, on a introduit ces pratiques, qui ont pris racine sur un terrain en friche, où l’orthodoxie n’est plus cultivée – sous l’influence occidentale, bien sûr. 

Cela dit, regardons ce que nous enseigne l’évangile du dimanche. Il nous parle du Jugement dernier, quand le Christ «viendra dans sa Gloire», prendre «place sur le trône», afin de juger toutes les nations. Il est question des brebis  et des boucs, qui seront séparés les uns d'avec les autres, et par lesquels le Seigneur entend les élus et les damnés. 

On sera jugé, non sur la vraie foi (orthodoxie) seulement, mais aussi sur l’orthopraxie, c’est-à-dire la pratique juste envers le prochain, sous lequel le Christ s’est déguisé. L’apôtre Jacques en parle longuement dans son épître, chapitre 2 : «que sert–il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les œuvres», et la suite. 

Dans la parabole du pharisien, qu’on avait entendue récemment, on voyait qu’il observait scrupuleusement la Loi, mais à la lettre et non selon l’esprit. Tout en jeûnant strictement et en priant hypocritement, il méprisait et jugeait son prochain. L’apôtre Jean dit bien : «Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut–il aimer Dieu qu’il ne voit pas ?» (I Jn 4,20) Donc l’évangile qu’on vient d’entendre nous met en garde contre l'erreur de nous contenter de jeûner strictement lors du Carême, de nous focaliser sur des œuvres extérieures, et de négliger l’amour du prochain. D’autre part, assister le prochain, le nourrir, vêtir, visiter, etc. cela ne suffit pas non plus. L’assistante sociale, par exemple, le fait aussi, mais juste pour gagner sa vie. Il faut donc cette foi agissante comme base dans notre vie. 

«Cette partie du discours du Sauveur est pleine d’attrait, et nous devons l’avoir sans cesse présente à l’esprit pour la méditer avec empressement et componction; car Jésus Christ lui-même traite ce sujet en termes aussi clairs qu’effrayants. Il ne dit plus comme précédemment : Le royaume de Dieu est semblable, mais il parle de lui-même ouvertement : Or, quand le Fils de l’homme viendra,» etc. (Saint Jean Chrysostome; hom. 79) 


a. Cassien



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