dimanche 13 février 2022

HOMÉLIE POUR LA PRÉSENTATION AU TEMPLE

 La Présentation au Temple, ou la sainte Rencontre, se célèbre quarante jours après la Naissance du Christ, – le deux février. On pourrait l’appeler une fête mineure; pourtant elle fait partie de l’économie du salut et le Sauveur est venu pour accomplir toute la Loi. «Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir.» (Mt 5,17) «Les parents apportaient le petit enfant Jésus pour accomplir à son égard ce qu’ordonnait la loi.» (Luc 2,27) 


«Quand les jours de leur purification furent accomplis, selon la loi de Moïse, Joseph et Marie le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, – suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur : Tout mâle premier–né sera consacré au Seigneur, – et pour offrir en sacrifice deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, comme cela est prescrit dans la loi du Seigneur.» (Luc 2,22) 

«Le huitième jour, l’enfant sera circoncis. Elle restera encore trente–trois jours à se purifier de son sang; elle ne touchera aucune chose sainte, et elle n’ira point au sanctuaire, jusqu’à ce que les jours de sa purification soient accomplis.» (Lev 12,3-4) 

Il s’agissait donc, et de la purification de la Toute-Sainte, et de la présentation de l’enfant nouveau-né. Pourtant la Vierge pure n’avait pas besoin de se purifier. Voici ce qu'en dit saint Bède le Vénérable : 

«Si vous examinez avec attention le texte de cette loi, vous conclurez certainement que la Mère de Dieu était affranchie de cette prescription légale, comme elle l’avait été de toute union charnelle. Car ce n’est point toute femme qui enfante qui est déclarée immonde, mais celle qui enfante par les voies ordinaires, pour distinguer de toutes les autres femmes celle qui conçut et enfanta sans cesser d’être vierge. Cependant, Marie, à l’exemple de Jésus-Christ son Fils, se soumet d’elle-même à cette loi, pour nous délivrer du joug de la loi.» 

Tite de Bostre écrit de son côté : «Et en réalité la Vierge sainte n’avait nul besoin d’attendre le jour de sa purification, elle qui, ayant conçu de l’Esprit saint, n’avait contracté aucune souillure.» 

«Ce n’est point l’union conjugale qui a ouvert le chaste sein de la Vierge, mais l’Esprit saint qui a déposé dans ce sanctuaire inviolable le principe d’une naissance immaculée. Celui qui avait sanctifié le sein d’une autre femme pour la rendre mère d’un prophète, ouvrit Lui-même le sein de sa mère pour en sortir sain et sans aucune souillure.» (saint Ambroise de Milan) 

En action de grâces, les parents offraient deux tourterelles. «Si elle n’a pas de quoi se pro- curer un agneau, elle prendra deux tourterelles ou deux jeunes pigeons; l’un pour l’holocauste, l’autre pour le sacrifice d’expiation. Le sacrificateur fera pour elle l’expiation, et elle sera pure.» (Lev 12,8) 

«C’était l’offrande des pauvres; en effet, d’après la loi, ceux qui en avaient le moyen devaient offrir pour un enfant mâle ou pour une fille, un agneau, et en même temps une tourterelle ou une colombe : s’ils étaient pauvres et n’avaient pas le moyen d’offrir un agneau, ils offraient à la place deux tourterelles ou deux petits de colombe. Ainsi le Seigneur, de riche qu’Il était, a daigné se faire pauvre, afin de nous faire entrer par sa pauvreté.» (Bède le Vénérable) 

«Examinons quelle est la signification mystérieuse de ces offrandes. La tourterelle est de tous les oiseaux celle dont le chant est le plus fréquent et le plus continu; et la colombe est un animal plein de douceur. Or, c’est sous ces deux qualités que notre Sauveur S’est présenté à nous, toute sa vie a été le modèle de la plus parfaite douceur, et comme la tourterelle il a attiré à Lui tout l’univers, en remplissant son jardin de ses célestes mélodies. On immolait donc une tourterelle ou une colombe en figure de Celui qui devait être immolé pour la vie du monde.» (saint Cyrille) 

L’évangile continue : «Et voici, il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon. Cet homme était juste et pieux, il attendait la consolation d’Israël, et l’Esprit saint était sur lui. Il avait été divinement averti par le saint Esprit qu’il ne mourrait point avant d’avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint au temple, poussé par l’Esprit. Et, comme les parents apportaient le petit enfant Jésus pour accomplir à son égard ce qu’ordonnait la loi, il le reçut dans ses bras, bénit Dieu, et dit : Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, salut que tu as préparé devant tous les peuples, lumière pour éclairer les nations, et gloire d’Israël, ton peuple.» 

«Nous pouvons juger de là combien vifs et ardents étaient les désirs des saints du peuple d’Israël, pour voir le mystère de l’Incarnation du Sauveur,» dit saint Grégoire le Grand 

«Or l’avènement du Christ était ce mystère qui a été révélé dans les derniers temps, mais qui avait été préparé dès l’origine du monde, c’est pour cela que Siméon ajoute : Que tu as préparé devant la face de tous les peuples.» (saint Cyrille) 


Le cantique de Siméon se chante, ou se lit lors des vêpres.
«Son père et sa mère étaient dans l’admiration des choses qu’on disait de lui.» Prophétiquement, Siméon les bénit, et dit à Marie, sa mère : Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction, et à toi–même une épée te transpercera l’âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées.» 

«Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était fort avancée en âge, et elle avait vécu sept ans avec son mari depuis sa virginité. Restée veuve, et âgée de quatre vingt–quatre ans, elle ne quittait pas le temple, et elle servait Dieu nuit et jour dans le jeûne et dans la prière. Lorsqu’ils eurent accompli tout ce qu’ordonnait la loi du Seigneur, Joseph et Marie retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville. Étant survenue, elle aussi, à cette même heure, elle louait Dieu, et elle parlait de Jésus à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.» (Luc 2,22-39) 

«L’Évangéliste entre dans tous les détails qui peuvent nous faire connaître cette sainte prophétesse, il nous dit quel était son père, sa tribu, et semble produire de nombreux témoins qui connaissaient son père et sa tribu.» (Théophilacte) 

L’évangile de la Présentation se termine ainsi : «Lorsqu’ils eurent accompli tout ce qu’or- donnait la loi du Seigneur, Joseph et Marie retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville.» (Luc 39,41) 

«Saint Luc omet ici ce qu’il savait avoir été raconté par saint Matthieu, c’est-à-dire, la fuite en Égypte, où les parents de l’enfant Jésus le transportèrent pour le dérober aux recherches homicides du roi Hérode; et après la mort de ce tyran, le retour en Galilée, dans la ville de Nazareth, où le Sauveur fixa son séjour,» selon Bède le Vénérable. 

Moi aussi, j’omets tant des choses à dire, après avoir fait parler les pères, dont je ne peux qu’admirer la sagesse, mais, hélas, jamais l’égaler ! 

a. Cassien 



Un nouveau bulletin est disponible.

Aucun commentaire: