vendredi 19 février 2021

HOMÉLIE POUR LE DIMANCHE DU PHARISIEN ET DU PUBLICAIN

 


«Puisque le devoir de «scruter les Écritures» est aussi l'un des préceptes du Seigneur, il faut absolument, même si notre intelligence se trouve en-deçà de la vérité et n'atteint pas à la grandeur de ces pensées, réussir au moins à ne pas paraître négliger le commandement du Seigneur en mettant autant d'ardeur que possible à étudier le texte. Aussi, scrutons l'écrit qui nous est proposé autant que nous en sommes capables.» saint Grégoire de Nysse (sur l’Écclesiaste)


Le triode, qui commence, nous prépare au grand Carême. Les trois dimanches – d’où le nom triode – sont comme des marches. Le premier dimanche, celui du pharisien et du publicain, nous enseigne dans quelle attitude nous devons nous convertir au Seigneur. Le second dimanche – celui du Fils prodigue – nous montre dans quelle déchéance nous sommes tombés. Le troisième dimanche – celui du Carnaval – indique quels fruit nous devons porter pour être sauvés.

Concentrons-nous maintenant un peu sur le dimanche du pharisien et du publicain. En deux mots, l’évangile nous explique que Dieu rejette la suffisance dans nos bonnes œuvres et désire par contre une attitude d’humilité, d’être conscient de nos péchés.

Le jeûne, la dîme etc. du pharisien ne sont pas mauvais en soi; cela nous est demandé par l’Église, surtout lors du Carême, mais la suffisance gâche tout. Les mauvaises actions du publicain étaient certes mauvaises, mais son humilité et son repentir les ont effacés et l’ont justifié, comme dit l’évangile. Le fait de juger les autres, – second défaut du pharisien – l’ont rendu odieux aux yeux du Seigneur.

«Deux hommes montèrent au Temple», ainsi débute cette parabole. Monter au Temple est l’image de notre cheminement vers Dieu, vers le salut.

Cet évangile n’est qu’une parabole, mais il stigmatise ce qui se passe souvent dans la vie des chrétiens. Le pharisien indique un rang élevé et le publicain celui de celui qui est méprisé. L’évangile parle plusieurs fois des publicains et des prostituées, qui furent méprisés par les autres, qui se croient justes, mais le Christ dit : «ils vous devanceront dans le royaume de Dieu.» (Mt 21,31) 

Pendant la semaine qui suit le dimanche du pharisien et du publicain, tout jeûne est aboli afin de nous montrer que le Sauveur prend «plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices.» (Mt 9,13) Et l’évangile continue : «Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.» Il s’agit des justes qui le sont à leurs propres yeux et se fient à leurs œuvres, et oublient ce que dit le prophète Isaïe : «Nous sommes tous comme des impurs, et toute notre justice est comme un vêtement souillé. Nous sommes tous flétris comme une feuille, et nos crimes nous emportent comme le vent.» (Is 64,6)

Terminons avec les paroles d’un père : «Ce n'est pas lorsque le discours coule d'abondance et s'écarte du sujet qu'il est admirable, mais lorsque, bref autant que riche en idées, complet dans sa concision, trouvant son souffle essentiellement dans le sujet, il montre une grande vivacité.» saint Isidore de Péluse (lettre à Grammaticos)


a. Cassien


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