samedi 11 juillet 2020

Pour la fête des saints Pierre et Paul

saint Jean de Kronstadt.

Nous l’attendions, chers frères, cette fête des glorieux, très glorieux et très éminents apôtres Pierre et Paul. Il est digne qu’ils soient vénérés dans tous l’univers. Cela est digne car pour le Christ Jésus, notre Seigneur, et pour le salut des âmes des hommes, ils ont renoncé à eux-mêmes et ont offert leur âme. Ils ont renoncé à toutes les beautés et les douceurs de ce monde. Ils ont illuminé le monde entier par leurs enseignements, ce monde vautré dans l’idolâtrie et les passions diverses. Et ils ont amené jusqu’au Christ une multitude d’âmes, c’est-à-dire qu’ils les ont délivrées de la chute éternelle et conduites au royaume des cieux. Ainsi, nous, tous les chrétiens des mondes présent et passé, nous leurs sommes redevables de la proclamation évangélique et des règles salvatrices de la vie chrétienne. C’est pourquoi nous les glorifions dignement. L’un et l’autre connurent une fin de martyr. L’apôtre Pierre fut crucifié la tête en bas, et le saint apôtre Paul décapité d’un coup d’épée. Et quelle fut la cause de ces exploits ascétiques des deux apôtres, pour lesquels l’univers tout entier les bénit ? Qu’est-ce qui les incita et les mena à de si glorieux actes ? Leur foi et leur amour vivants pour le Christ, cette foi selon laquelle ils considéraient tout ce qui est terrestre comme poussière et fumier, et chérissaient tout ce qui est céleste. Et ils accordaient une valeur infiniment élevée à chaque parole proférée par notre Seigneur Jésus Christ. Ils gardaient précieusement chacun de ses mots dans leur cœur, et ils de toutes leurs forces, ils s’employaient à accomplir chacun de ses commandements. Ils chérissaient infiniment chaque âme humaine, et chacune de ces âmes, ils s’évertuaient à la sauver du péché et de la perte éternelle. Car dans leur mémoire et dans leur cœur ils retenaient sans cesse les paroles du Sauveur «Car le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu» (Mt 18,11). Leur amour pour le Christ les rendit prêts à cheminer jusqu’à Lui, à travers les prisons et la mort. Leur amour pour tous les êtres humains, tel celui par lequel le Christ les avait aimés, et les aime, les incita à tout sacrifier au monde pour le salut des âmes humaines, à renoncer à jouir de tous les biens de ce monde, à se soumettre à toutes les détresses et les dangers imaginables, jusqu’à la mort. Voilà la source des glorieux exploits ascétiques des saints apôtres, et en particulier, Pierre et Paul ! Apprenons d’eux cette foi et cet amour pour le Christ.
De nos jours, l’incroyance et la pusillanimité croissent et de nombreux cœurs sont devenus froids envers le Christ. Phénomène extrêmement affligeant ! Ainsi donc, notre foi à nous les Russes, les orthodoxes faiblirait-elle, alors que le Christ, notre Maître qui nous mène à la foi, s’est tellement glorifié et se glorifie toujours parmi nous en d’innombrables miracles, tant à travers les saintes reliques, les saintes icônes miraculeuses, les mystères vivificateurs que dans diverses forces, se manifestant ainsi aux fidèles qui mettent leur foi en Lui, dans tous les coins et horizons de notre patrie ? Ainsi donc, nous ne croirions pas en Christ, le Fils de Dieu, le Sauveur du monde, alors qu’Il a clairement sauvé et sauve encore notre patrie et notre tsar orthodoxe de tous les ennemis et rivaux perfides, protégeant une fois encore, voici peu, de sa droite puissante son Oint bien-aimé ? Ainsi, frères, nous ne croirions pas en Christ, alors qu’Il nous sauva vous et moi, à de nombreuses reprises, du malheur, de la maladie, de l’affliction, et surtout évidemment, de nos péchés, alors qu’Il nous nourrit, nous habille, nous enseigne, nous apaise, nous donne vie ? Nous ne croirions pas en Christ, alors que dans nos cœurs, nous sentons qu’Il vit en nous, agit en nous, nous sauve en permanence, nous vivifie et nous fortifie ? Il faut avoir perdu la raison pour dire qu’on ne croit pas en Christ, le Fils de Dieu, il faut être fou, idiot. Chez nous, en Russie, quasi chaque endroit, chaque ville, chaque village, chaque monastère et église témoigne de la puissance du Christ; chaque pieux chrétien est le témoin vivant de la puissance du Christ, qui s’accomplit à travers nos infirmités. Nous les Russes, les chrétiens orthodoxes, nous n’aimerions pas le Christ, alors que la foi en Christ nous a éclairés, fortifiés, élevés et rendus heureux ? Nous n’aimerions pas le Seigneur Jésus Christ, quand la foi en Lui, l’accomplissement de ses commandements, est le gage de notre bien-être, de notre prospérité et de notre force, le gage du pardon de nos péchés, du bénéfice de l’intercession et du salut dans les malheurs, les afflictions, les attaques, le gage de notre résurrection d’entre les morts et de notre vie éternelle ? Sans le Christ, qui va nous consoler quand nous serons dans l’affliction et subirons des attaques ? Qui pardonnera nos péchés ? Qui nous nourrira de son corps et de son sang vivificateurs ? Qui nous dira : «Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos» (Mt 11,28). Qui nous dira : «Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort»(Jn 11,25).
Dès lors, ne pas aimer le Christ signifie ne pas s’aimer soi-même, être son propre ennemi, ne pas aimer la vie éternelle, la béatitude sans fin, bref, cela signifie qu’on a perdu la raison.
Frère, soyons fermes dans notre foi et notre amour pour le Christ, jusqu’à notre dernier souffle, et lors de notre dernier souffle, remettons notre esprit entre ses mains à Lui, notre vie éternelle. Amen.


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