mardi 17 septembre 2019

MISE AU POINT

«Il est bien normal que je sois gêné par la faiblesse de la mémoire, moi qui suis déjà vieux et qui peut-être, comme les plantes dans un état semblable, penche vers l’abandon.» (acte de déposition du défunt patriarche Mouzalon)
Étant dans cette situation, il me faut pourtant suivre les paroles de saint Grégoire de Nysse : «Puisque le devoir de scruter les Écritures est aussi l'un des préceptes du Seigneur, il faut absolument, même si notre intelligence se trouve en-deçà de la vérité et n'atteint pas à la grandeur de ces pensées, réussir au moins à ne pas paraître négliger le commandement du Seigneur en mettant autant d'ardeur que possible à étudier le texte. Aussi, scrutons l'écrit qui nous est proposé autant que nous en sommes capables.» (sur l’Écclesiaste)
«La sainte Écriture, oeuvre du Dieu tout-puissant, a ceci d'admirable que, même quand on l'a expliquée de mainte façon, il lui reste toujours des replis secrets où elle tient cachés des mystères. Il est très rare qu'une fois expliquée, elle ne garde pas un surplus pour de nouvelles et quotidiennes explications. Ainsi, par un grand dessein providentiel, le Dieu tout-puissant l'a mise au-dessus de toute compréhension, pour parer à la faiblesse changeante des hommes. Afin d'éviter qu'elle ne s'avilisse en devenant trop connue, elle a été faite de telle sorte que, paradoxalement, en la connaissant, on l'ignore. On la lit avec d'autant plus d’agrément que, chaque jour, on y trouve à apprendre. Le plaisir qu'elle procure est plus vif, du fait qu'elle a toujours quelque chose de neuf à offrir.» Saint Grégoire le Grand (explication du Livre de Rois 1, 76,2)
L’évangile du dimanche passé (13e Matthieu) nous parlait de «la pierre rejetée par les bâtisseurs est devenue la pierre d'angle; c'est là l'œuvre du Seigneur, une merveille à nos yeux.» (Mt 21,42)
Ce passage se rapporte d’abord à notre Seigneur qui fut rejeté par les pharisiens et les scribes qui le persécutèrent et le crucifièrent même. Le début de l’évangile parle d’eux en les comparant à des vignerons ingrats agissant de même. L’Écriture sainte nous montre d’autres histoires dans ce sens, qui sont des figures pour notre Seigneur, comme Joseph le Tout-bon, qui fut maltraité et presque tué par ses propres frères, mais fut élevé finalement très haut par Dieu, ou David que ses frères méprisaient jusqu’à ce qu’il tue le géant Goliath et monte finalement sur le trône royal. «J’étais le plus petit d’entre mes frères, le plus jeune dans la maison de mon père. Je menais paître le troupeau de mon père. … Mes frères étaient beaux et grands, pourtant le Seigneur ne les a pas préférés.» (Psaume 151)
Pourquoi je parle de cela ? C’est que «les affaires de l'Eglise sont en souffrance, quoique vous pensiez que tout soit en paix. Et c'est un grand malheur de ne pas savoir que nous sommes dans le malheur, lorsque nous sommes plongés dans des maux sans nombre. Que dites-vous ? Nous avons des églises, des biens, et le reste, les collectes se font, chaque jour le peuple assiste à l'office divin, et nous méprisons. La prospérité de l'Eglise ne se reconnaît pas à ces signes,» comme quelqu’un a dit quelque part.
Je sais que ces lignes sont un peu énigmatiques, mais ceux à qui cela est adressé sauront lire entre les lignes, et comme dit l’Écriture : «Reprends le sage, et il t'aimera. Donne au sage, et il deviendra plus sage. Instruis le juste, et il augmentera son savoir.» (Pro 9,8)


a. Cassien

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