jeudi 5 septembre 2019

La ressemblance de la chair du péché

En préparant un texte, pour notre site, «Livre des Promesses», attribué à Quodvuitdeus, évêque de Carthage (5e siècle), je me suis achoppé à ce passage : « … le Christ : celui-ci prit, non pas la chair du péché, mais la ressemblance de la chair du péché.» (livre 1 chapitre 21) Et l’original en latin : «accepit non carnem peccati, sed simililudinem carnis peccati.»
Nos pères se sont acharnés à soutenir fermement que le Christ a la même nature que nous, et non en apparence seulement, comme ils se sont battus pour soutenir que le Christ a la même nature (homoousios) que le Père, et non une nature semblable (homoiousios). Ici, dans ce texte, pourtant il s’agit de la ressemblance, non spécifiquement de notre chair ou de notre corps, mais de la chair du péché. Le Christ, cependant, a un corps d’avant la chute, donc sans péchés ni vices. Cette chair ressemble à celle de la chair du péché, mais n’est pas la même. Elle a les passions naturelles (faim, soif, sommeil, etc), mais pas ce que la chute a entrainé : les péchés et les vices. Les passions naturelles, nos premiers parents les ont eues. Adam était endormi quand Dieu a créé Ève de son côté. Les protoplastes ont mangé les fruits du paradis, mais malheureusement aussi du fruit défendu. Jésus, pour sa part, a eu faim après les 40 jours dans le désert. Il a sommeillé sur la barque et il a eu soif près du puits de Jacob.
Revenons au texte en question. L’apôtre Paul dit à maintes reprises la même chose, comme en Romains 8,3 par exemple : «ν μοιώματι σαρκς μαρτίας.» «Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché».
Donc finalement ma crainte n’est pas justifiée, et l’évêque Quodvuitdeus écrit juste. Je continue donc à préparer le texte pour notre site.


A Cassien

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