dimanche 8 juin 2014

Homélie sur la Pentecôte

1. Ils sont grands, mes bien-aimés, et ils surpassent de beaucoup le langage humain les trésors dont nous sommes redevables aujourd'hui à la bonté de notre Dieu. Réjouissons-nous donc tous unanimement, et chantons avec transport les louanges du Seigneur. C'est pour nous une fête, une grande solennité que le jour présent. De même que, par suite des révolutions des saisons, l'une succède à l'autre, ainsi dans l'Eglise, une fête succède à une autre fête, en sorte qu'elles nous conduisent les unes vers les autres. Il n'y a pas longtemps, nous avons fêté la croix, la passion, la résurrection, et ensuite l'ascension de notre Seigneur Jésus Christ dans le ciel. Aujourd'hui, nous voici arrivés au comble de tous les biens, nous voici parvenus à la métropole des solennités, nous voici prêts à recueillir les fruits de la promesse du Seigneur. «Si je m'en vais, nous disait-il, je vous enverrai un autre Consolateur, et je ne vous laisserai point orphelins.» (Jn 16,7) Voyez-vous sa sollicitude ? voyez-vous son ineffable charité ? Il y a quelques jours à peine, il est retourné dans les cieux, il est rentré en possession du trône royal, il a repris son siège à la droite du Père; et aujourd'hui il nous gratifie de la venue de l'Esprit saint, et il nous envoie du haut des cieux des biens innombrables. N'est-il pas vrai, je vous le demande, que tous les biens nécessaires à notre salut nous ont été dispensés par ce divin Esprit ? Par lui nous sommes délivrés de tout esclavage, nous sommes appelés à la liberté, nous sommes élevés à l'adoption des enfants, nous recevons pour ainsi dire une nouvelle nature et nous sommes déchargés du lourd et dégoûtant fardeau de nos péchés. C'est à l'Esprit saint que nous devons les chœurs des prêtres, l'ordre des docteurs. De cette source découlent et la grâce des révélations et celle de guérir les maladies. Enfin, c'est là que toutes les choses qui concourent à la beauté de l'Eglise de Dieu, trouvent leur principe. 

Aussi Paul s'écrie-t-il : «Tous ces effets, un seul et même Esprit les produit, les divisant à chacun en particulier, comme il l'entend.» (I Cor 12,11) Comme il l'entend , dit l'Apôtre, et non comme il lui est ordonné; il divise, mais il n'est pas divisé; il agit en souverain, mais il n'est soumis à aucune souveraineté. La même puissance qu'il déclare appartenir au Père, Paul l'attribue également au saint Esprit. Comme il dit du Père : «C'est Dieu qui fait tout en toute chose,» (Ibid. 6) il dit du saint Esprit : «Tous ces effets, un seul et même Esprit les produit, les divisant à chacun en particulier, comme il l'entend.» (Ibid., 11) Telle est la perfection de sa puissance. Du reste, là où la nature est la même, il faut évidemment que l'autorité soit la même; là où la dignité est égale, il doit y avoir une seule et même puissance, une seule et même vertu. C'est à l'Esprit saint encore que nous devons la rémission de nos péchés; c'est par lui que nous avons été purifiés de toute souillure; par sa bienfaisance, d'hommes que nous étions, nous sommes devenus des anges, nous qui avons reçu la grâce : non pas que nous ayons changé de nature, mais ce qui est encore plus admirable, tout en gardant la nature humaine, nous menons une vie pareille à celle des anges. Voilà ce que fait la vertu de l'Esprit saint. De même que le feu sensible transforme en un corps solide, l'argile molle que l'on soumet à son influence; de même l'âme qui est soumise au feu de l'Esprit divin, fût-elle plus molle que l'argile, deviendra, si les dispositions en sont bonnes, plus solides que le fer. Pareillement, celui qui peu auparavant était souillé de la fange du péché, le saint Esprit le rendra, en un instant, plus resplendissant que le soleil. Et voilà ce que le bienheureux Paul nous enseignait lorsqu'il nous disait de sa grande voix : «Ne vous y trompez pas, ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les voluptueux, ni les abominables, ni les avares, ni les voleurs, ni les intempérants, ni les médisants, ni les ravisseurs du bien d'autrui, n'auront part à l'héritage du royaume de Dieu.» (I Cor 6,9-10) Et, après avoir énuméré en quelque sorte toutes les espèces de vices, et nous avoir appris que les personnes livrées à des crimes de ce genre n'auront rien à attendre du céleste royaume, il ajoute aussitôt : «Et c'est là ce que quelques-uns d'entre vous ont été autrefois; mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés.» (Ibid., 11) – Comment, de quelle manière ? dites-le nous; car c'est là ce qui nous intéresse. – «Au nom de Jésus Christ notre Seigneur, répond-il, et par l'Esprit de notre Dieu.» (Ibid.) Voyez-vous, mon bien-aimé, quelle est la vertu de l'Esprit saint ? Voyez-vous cet esprit effaçant toutes nos iniquités et honorant en un instant de la dignité la plus haute, ceux que leurs prévarications vouaient auparavant à la perdition ?
2. Qui déplorera ensuite, qui plaindra, comme il le mérite, le sort de ces hommes qui attaquent par leurs blasphèmes la majesté de l'Esprit saint, qui, en proie à une espèce de démence, ne sauraient être détournés par la grandeur des bienfaits qu'ils ont reçus, des sentiments de l'ingratitude la plus noire ? Poussant l'audace jusqu'à compromettre de toute façon leur propre salut, ils dépouillent cet Esprit saint, autant qu'il est en eux, de la dignité souveraine, et s'efforcent de le rabaisser au rang des créatures. Je leur adresserais volontiers cette question : Pourquoi donc, malheureux, cette guerre acharnée que vous faites à la majesté du divin Esprit, ou plutôt à votre propre salut ? Ne laisserez-vous donc pas pénétrer dans votre cœur ces paroles du Sauveur à ses disciples : «Allez, enseignez toutes les nations, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du saint Esprit ?» (Mt 28,19) Voyez-vous exprimée par ces paroles l'égalité d'honneur, la parfaite harmonie, l'indivisibilité qui caractérise la Trinité ? Rien qui indique en elle la moindre différence, le moindre changement, la moindre diminution. Comment osez-vous altérer le sens des paroles du Maître ? Ignorez-vous que, dans les choses humaines, si quelqu'un essayait ou entreprenait dans son audace, d'ajouter ou d'effacer quoi que ce soit, dans une pièce émanée de l'Empereur, quoique l'Empereur possède la même nature et appartienne à la même race que nous, le dernier supplice punirait l'auteur d'un pareil attentat, sans que rien pût le soustraire à ce châtiment ? Si tel est le danger qui nous menacerait dans l'ordre des choses humaines, quel pardon espéreraient ceux qui poussent la folie jusqu'à essayer d'altérer le langage sorti de la bouche de notre Sauveur, et jusqu'à fermer l'oreille à la parole de Paul, qui, rempli du Christ dont il est l'organe, nous crie d'une voix éclatante : «L'œil de l'homme n'a point vu, son oreille n'a point entendu, son cœur n'a point compris les biens que Dieu a préparés à ceux qui l'aiment.» (I Cor 2,9) Mais si l'œil n'a point vu, si l'oreille n'a point entendu, si le cœur n'a pu comprendre les biens préparés par Dieu à ceux qui l'aiment, comment, ô bienheureux Paul, pourrons-nous en acquérir la connaissance ? – Attendez un instant, et vous verrez Paul nous l'apprendre. Il ajoute, en effet : «Mais Dieu nous l'a révélé par son Esprit.» (Ibid. 10) Il ne s'arrête pas là : afin de nous montrer la grandeur de la puissance de l'Esprit saint, et l'identité de sa substance avec celle du Père et du Fils, «l'Esprit, dit-il, pénètre tout, même les profondeurs de Dieu.» Désirant, ensuite, nous faire mieux saisir sa doctrine, il recourt à des comparaisons humaines, et il ajoute : «Qui d'entre les hommes connaît ce qui est dans l'homme, sinon l'esprit de l'homme qui est en lui ? De même, personne ne connait ce qui est en Dieu, sinon l'Esprit qui est en Dieu.» (Ibid., 11) Voyez-vous la parfaite clarté de cette doctrine ? De même, dit-il, que personne n'est capable de connaître ce qui se passe dans l'esprit d'un homme, si ce n'est cet homme seul; de même, personne ne connaît ce qui se passe en Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu : comparaison frappante et très propre à nous instruire de la dignité de l'Esprit saint. En employant cette comparaison, l'Apôtre semble nous dire : il est impossible, assurément, qu'un homme puisse ignorer ce qui se passe dans son âme. Eh bien, si cela est impossible, il ne l'est pas moins que les choses de Dieu ne soient pas connues aussi parfaitement du saint Esprit. Evidemment le bienheureux apôtre en s'exprimant de cette manière, atteint les hommes qui, suivant leur pensée particulière, combattent avec acharnement, au détriment de leur salut, la divinité de l'Esprit, le dépouillent autant qu'il est en eux, de la majesté souveraine, et l'abaissent au niveau des choses créées. Mais si ces hommes possédés de l'esprit de dispute, combattent ouvertement les enseignements de la divine Ecriture, pour nous, accueillons ces enseignements divins comme des oracles descendus des cieux, rendons au Seigneur les louanges qui lui sont dues, et mettons notre conduite d'accord avec la rectitude de la foi, avec la vérité. 
Quant il ceux qui s'efforcent d'enseigner une doctrine contraire aux enseignements de l'Esprit lui-même, ce qui précède suffit pour les réfuter. Il nous faudrait maintenant dire à votre charité pourquoi le Seigneur ne nous a pas envoyé l'auteur de si grands biens, aussitôt après son ascension dans les cieux; pourquoi il a laissé quelques jours s'écouler, en sorte que les disciples se trouvaient livrés à eux-mêmes lorsque la grâce de l'Esprit leur fut envoyée. Ce n'est point sans raison ni sans but que ces choses se sont passées de la sorte. Dieu n'ignorait pas que le genre humain n'apprécie pas comme ils le mériteraient les biens dont il lui a donné la jouissance, et qu'il n'attache pas l'estime convenable aux avantages qui lui sont accordés, tant que les maux opposés ne lui en ont pas fait sentir par contraste la douceur et le prix. Ainsi, par exemple, pour mettre ce point en parfaite évidence, celui dont le corps est sain et vigoureux, ne sent pas et ne saurait parfaitement comprendre de quels biens il est redevable à la santé, tant qu'il n'a pas fait l'expérience de quelques maladies et de quelques infirmités : de même celui qui voit le jour reparaître, n'est frappé de cette apparition de la lumière, que parce qu'il a fait l'expérience de l'obscurité de la nuit. En effet, l'expérience des maux opposés nous donne toujours la claire connaissance des biens dont nous jouissions auparavant. C'est pourquoi, au temps du Sauveur, les disciples avaient joui, par sa présence, d'une infinité de biens et ils trouvaient à converser avec lui une rare félicité : leurs visages étaient pour tous les habitants de la Palestine comme autant de flambeaux vers lesquels ceux-ci tournaient leurs regards. Les disciples de Jésus ressuscitaient les morts, guérissaient les lépreux, chassaient les démons, délivraient les hommes de leurs maladies et opéraient une foule d'autres prodiges. C'est à cet éclat de renommée et de considération qu'ils étaient parvenus, lorsque le Sauveur permit qu'ils fussent quelque temps séparés de Celui dont la vertu les assistait, afin que, laissés il eux-mêmes, ils apprissent ce qu'ils devaient au bienfait de sa présence, et que, appréciant comme il convenait les biens passés, ils se préparassent il recevoir avec une ardeur plus grande la grâce du Consolateur. Car, le saint Esprit les consola véritablement dans leur tristesse, les réjouit de sa divine lumière, quand l'éloignement de leur maître les remplissait d'amertume et d'un sombre chagrin; il les releva au moment où ils allaient entièrement succomber; il dissipa les nuages de leur douleur, et mit un terme à leurs angoisses. 
Lorsqu'ils eurent entendu cette parole du Seigneur : «Allez, enseignez toutes les nations;» (Mt 28,19) les apôtres n'en étaient pas moins dans l'ignorance et dans le doute, à l'endroit de la direction que chacun devait prendre, et de la partie du monde où ils devaient annoncer l'Evangile. Le saint Esprit descend sous la forme de langues, il indique à chacun les contrées de la terre où il doit enseigner, et, au moyen de la langue dont il lui accorde la science, il assigne à chacun comme par une lettre de créance, les limites des fondions et de l'enseignement dont il est chargé. Voilà pourquoi l'Esprit apparut sous forme de langues : il le fit encore, pour nous remettre en mémoire un fait de la plus haute antiquité. Les hommes en étaient venus autrefois à un tel point de démence, qu'ils entreprirent de bâtir une tour qui s'élèverait jusqu'aux cieux, et le Seigneur avait brisé par la division des langues l'accord de leurs desseins pervers; en apparaissant maintenant sous la forme de langues de feu, l'Esprit saint ramène la concorde sur la terre livrée antérieurement à la division. Il arriva, à ce sujet une chose nouvelle et étrange : de même que la division des langues produisit autrefois sur la terre la division des peuples, et substitua cette division à l'unité qui régnait parmi les hommes pervers, de même aujourd'hui les langues rendent l'unité à la terre, et substituent à la division l'harmonie. 
Telle est la raison pour laquelle l'Esprit se montra sous la forme de langues; il se montra sous la forme de langues de feu, pour consumer en nous les ronces et les épines du péché. Une terre grasse et fertile qui n'est point cultivée, produit des épines en abondance : ainsi la nature humaine, qui était sortie des mains de Dieu bonne et propre à porter en abondance des fruits de vertu; parce qu'elle n'avait point été déchirée par le soc de la piété et qu'elle n'avait point reçu la semence de la connaissance de Dieu, avait produit des épines et une foule d'autres plantes inutiles; elle avait produit l'impiété. Et comme souvent la surface de la terre disparait complètement sous la multitude des épines et des mauvaises herbes, de même ce qu'il y avait de noble et de pur dans notre lime, resta caché jusqu'à ce que vint le cultivateur de la nature humaine; jusqu'à ce que, la remettant au feu de l'Esprit, il l'eût purifiée et rendue capable de recevoir en son sein la céleste semence. 
3. Ces biens si considérables et une foule d'autres encore, nous ont été accordés en ce jour. C'est pourquoi, je vous en conjure, par la haute valeur de ces mêmes biens, mettons-nous tous en fête. Il ne s'agit pas de parer nos portes de couronnes, mais d'embellir nos âmes; non point d'orner la place publique de riches tapis, mais de donner à notre âme le vêtement splendide de la vertu. De cette façon, il nous sera permis de recevoir la grâce de l'Esprit, et d'en recueillir les fruits précieux, Et quels sont les fruits de l'Esprit saint ? Ecoutons ces paroles de Paul : «Les fruits de l'Esprit saint sont : la charité, la joie, la paix.» (Gal 5,22) Remarquez la précision de son langage, l'enchaînement de sa doctrine : il met en première ligne la charité, et ne parle qu'ensuite des autres fruits. Il commence par planter la racine avant d'en montrer les rejetons; il établit le fondement avant d'élever l'édifice; il part de la source avant d'arriver aux fleuves. En effet, nous ne saurions nous réjouir à bon droit, si nous ne regardons la prospérité des autres comme notre propre prospérité, et si nous n'estimons comme notre bien propre, le bien qui arrive au prochain. Or, ces sentiments n'apparaîtront que là où règne l'empire de la charité, La charité est la racine, la source, la mère de toute sorte de biens. Elle est la racine d'où s'élancent d'innombrables rameaux de vertus, la source d'où jaillissent une infinité de ruisseaux, la mère qui abrite dans sou sein ceux qui cherchent auprès d'elle un refuge. Aussi le bienheureux Paul, comprenant ces choses, a-t-il appelé la charité, le fruit de l'Esprit. Ailleurs même, il lui accorde une telle excellence, qu'il voit en elle la plénitude de la loi : «La plénitude de la loi, dit-il, est la charité,» (Rom 13,10) Le Seigneur de toute chose, quand il s'agit d'indiquer un signe suffisant et un caractère infaillible, auxquels on reconnaîtrait ses disciples, ne les cherche point ailleurs que dans la charité. «A cela tous les hommes reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres.» (Jn 13,35) 
Cherchons donc tous un asile auprès de la charité, attachons-nous, je vous en supplie, étroitement à elle, et accueillons la solennité présente avec un cœur où règne la charité. Là où règne la charité, les misères de l'âme ne tardent point à disparaître: là où règne la charité, les mouvements contraires à la raison, font place à un calme parfait. «La charité, dit l'Apôtre, n'agit jamais témérairement, elle ne s'enfle point d'orgueil, elle n'est point ambitieuse.’ (I Cor 13, 4-5) La charité ne fait point de mal au prochain : là où s'exerce l'empire de la charité, il n'y aura point de Caïn, immolant son frère. Tarissez la source de l'envie, et vous aurez desséché le fleuve de tous les maux : coupez la racine, et vous aurez retranché le fruit. Si je parle de la sorte, c'est que les envieux m’inspirent plus de sollicitude que les personnes objet de leur envie. Les envieux se font il eux-mêmes le plus grand mal, ils s'exposent à la plus grande des calamités; tandis que les personnes objet de l'envie trouveront, si elles le veulent, dans leurs épreuves, une moisson de couronnes. Voyez, s'il vous plaît, les louanges chantées en l'honneur du juste Abel, sa gloire qui s'étend tous les jours, et sa triste fin, devenue pour lui l'occasion d'une renommée glorieuse. Après sa mort, le sang d'Abel réclame hautement vengeance; il poursuit le fratricide d'une voix retentissante et accusatrice. Caïn, au contraire reçut dès cette vie le juste fruit de son forfait, et il passa son existence sur la terre à gémir et à trembler. Immolé et gisant sur le sol, Abel n'en eut que plus de puissance et d'autorité. Si le crime de Caïn réduisit le fratricide à mener une vie plus triste que la mort, la vertu de son frère n'obtint par la mort que plus de splendeur. Et nous aussi, pour acquérir une plus grande confiance dès ce monde et puis dans l'autre, pour recueillir de cette fête des joies plus abondantes, rejetons les haillons qui couvrent notre âme, et dépouillons-nous surtout du vêtement de l'envie. Quelque bonnes que paraissent être nos actions, elles seront perdues pour nous, si nous sommes infectés de cette funeste et sauvage passion. 

Puissions-nous tous nous y soustraire, et principalement ceux qui ont aujourd'hui déposé dans les eaux de la grâce le vêtement antique de leurs péchés, et dont l'éclat peut désormais rivaliser avec celui des rayons du soleil. Vous donc, qui en ce jour avez été inscrits au nombre des enfants adoptifs du Seigneur, vous qui avez revêtu cette tunique glorieuse, conservez avec le plus grand soin, je vous en conjure, l'éclat que vous possédez maintenant, fermez de toute part l'accès au démon, et, recueillant ainsi en plus grande abondance la grâce de l'Esprit, vous fructifierez dans la proportion de trente, de cinquante ou de cent, et vous mériterez d'aller avec confiance au-devant du Roi des cieux lorsqu'il viendra récompenser par d'ineffables biens, les âmes qui auront passé la vie présente dans la pratique de la vertu; par Jésus Christ notre Seigneur, auquel gloire et puissance soient, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen. 

saint Jean Chrysostome (seconde homélie sur la Pentecôte)

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