vendredi 6 janvier 2012

MESSAGE DE LA NATIVITÉ DU SAUVEUR



«Gloire à Dieu dans les hauteurs, paix sur la terre, bienveillance parmi les hommes !» (Lc 2,4) Ainsi chantaient les anges lors de la Naissance du Christ.

En premier lieu la Gloire de Dieu qui apporte la paix sur la terre et nous rend Dieu bienveillant à notre égard. Si l’homme ne glorifie plus son Dieu, il ne peut avoir la paix sur la terre et tous les efforts qu’il mène restent vains comme on voit dans le monde actuel qui est en plein crise. C’est la raison première et profonde de l’apostasie de l’humanité qui ne croit plus, qui ne glorifie plus son Créateur et veut construire un paradis terrestre dont lui-même sera le centre et le créateur.

Là où Dieu est chassé, le malin s’installe comme un parasite, et fait des ravages. Noël se vide de son contenu et devient alors une fête purement profane où le plaisir et la sentimentalité dominent comme pour d’autres fêtes chrétiennes : Pâques, Carnaval etc. Et finalement – comme on pouvait entendre sur les ondes d'une radio tout ce qu'il y a de sérieux – Noël est aussi une fête chrétienne.

Laissons le monde apostate, – qui va à sa perte –, de côté et voyons ce qu’est réellement la Naissance du Messie, pour un orthodoxe qui croit et vit sa foi.

«Rien de nouveau sous le soleil», disait le sage (Ec 1,9) Si ! la Naissance d'Emmanuel qui a changé complètement le monde et qui a réconcilié les hommes de bonne volonté avec Dieu. «Rien de nouveau dans le ciel», depuis toute l’éternité pourrait-t-on dire. Si ! Le «Dieu d'avant les siècles» (kontakion de la Nativité) est devenu homme afin de nous sauver. Celui «qui sans changement se fit homme», comme nous chantons dans la Liturgie, est devenu un de nous : un simple homme sans perdre sa Divinité.

Ce Dieu de gloire, dans la Kénosis (abaissement, dépouillement), est né comme un pauvre enfant dans une grotte, sans défense, persécuté, méconnu, calomnié et finalement crucifié par amour pour nous afin de nous donner une seconde chance après la chute au paradis, où l’homme s’est tourné contre son Dieu en désobéissant.

Le paradis terrestre nous est, et nous restera, fermé, mais le paradis céleste nous est maintenant ouvert et nous pouvons y accéder librement et directement depuis ce monde déchu. (Les protoplastes auraient pu y accéder directement depuis l’Éden.)

Depuis la chute du paradis il y a eu, de nouveau, une montée, où Dieu chercha à relever l’homme de sa chute et où Il S’est finalement incarné afin d’achever son oeuvre du salut. Depuis l’Incarnation il y a, de nouveau, une descente, où le Malin cherche à perdre l’homme, comme au paradis, et cela s'accélérera jusqu’à la venue de l’Antichrist qui sera anéanti par le Fils de l’homme quand Il reviendra, cette fois-ci, en gloire, pour vaincre définitivement le mal et prendre avec Lui tous ceux qui seront sauvés.

Le mystère d’iniquité, où des hommes et le Malin se perdent, ne saura anéantir le mystère du salut, où des hommes et des anges répondent librement à l’amour de Dieu. Les anges ont eu le choix entre Dieu et le mal et les hommes l’ont également. Chacun de nous est mis devant ce choix tout au long de sa vie et si par le péché il refuse son Sauveur, par la pénitence, il peut à chaque instant y revenir jusqu’au moment où il quitte cette vie.

La Naissance du Christ s’est faite une fois dans l’histoire à un lieu et une date précis. Nous la célébrons liturgiquement chaque année et elle se fait à chaque instant en nous jusqu’à ce que l’homme nouveau soit né en nous, non plus un simple homme mais un Dieu-homme par grâce.

Je termine avec les paroles de saint Jean Chrysostome : «Ce n'est point à moi de tout vous apprendre, mais à vous de travailler et de chercher, pour ne pas devenir trop paresseux». (Explication de l’épître aux Romains I)

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