dimanche 4 juin 2017

HOMÉLIE POUR LA PENTECÔTE


Pentecôte est l'une de trois grandes fêtes de l’année liturgique. C’est pour ainsi dire l’achèvement de l’économie du salut. La Résurrection du Christ nous a potentiellement apporté le salut, mais c’est Esprit saint qui l'accomplit, par l’effusion de ses dons. Nous fêterons le dimanche suivant, – dimanche de Toussaint, – cette réalité que nous avons vue achevée dans les saints.
Nous avons dit, lors de l’Ascension, que la Toute Sainte était présente aux milieu des apôtres. Sur l’icône de Pentecôte, – je ne parle pas de l’imagerie pieuse de l’Occident dont certaines icônes de la décadence se sont inspirées, – la Vierge bénie n’est pas présente car l’Esprit saint l’avait déjà sanctifiée entièrement lors de l’Annonciation. Historiquement, bien sûr, elle était là au cénacle, mais théologiquement, la peindre sur l’icône n'a pas de sens. L’icône transcende toujours l’événement historique pour devenir théologique. C'est pour cela que l’apôtre Paul y figure, alors qu'il n'était encore historiquement que le persécuteur Saul.
Les apôtres sont assis en cercle, symbolisant, pour ainsi dire, leur collégialité. Au milieu, il y a une place vide, où préside le Christ invisiblement. Y mettre la Vierge Marie est également une aberration occidentale. Elle n’a jamais présidé le collège des apôtres, tout en étant la plus sainte des saints.
Au premier plan, on voit le "cosmos" à évangéliser, sous forme d’un vieillard tenant douze rouleaux en main. Parfois, c’est le prophète Joël qui prophétise : «Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair. Vos fils et vos filles prophétiseront. Vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens des visions.» (Joel 2,28)
Des langues de feu se voient aussi, comme relatent les Actes des Apôtres, se posant sur les têtes des apôtres. C’est bien de cette manière qu'à la Pentecôte l’Esprit saint s’est manifesté, et non sous forme de colombe, comme lors du Baptême du Christ. Dès lors, le peindre sur l'icône de Pentecôte sous forme de colombe, c’est encore une bourde, mais quand on n’a pas l’Esprit saint tout égarement peut se produire.
Je n’insiste pas, car ce serait trop facile de démonter complètement l’art religieux de l’Occident, où l'on n’a jamais rien compris de l’art sacré orthodoxe.
Les bâtiments, au fonds, rappellent le cénacle, où a eu lieu la sainte Pentecôte, et symbolisent l’Église apostolique.
Demain, l’après-fête, nous célébrerons la Sainte Trinité, car ce sont les trois Personnes qui ont agi de concert lors de la Pentecôte – à travers le saint Esprit.

archimandrite Cassien

1 commentaire:

Catherine a dit…

Père, j'ai beaucoup aimé votre homélie, mais je croyais qu'on fêtait la Trinité aujourd'hui et le saint Esprit demain.
En Christ,
K.