mardi 21 mai 2013

DIMANCHE DES MYROPHORES


La première fois, les femmes myrophores allèrent au tombeau quand Joseph d’Arimathie déposa le corps de Jésus dans le tombeau. «Or Marie Madeleine et Marie, mère de Joseph, regardaient où il était déposé.» (Mc 15,47) C’était la veille de la Pâque juive et le temps était trop juste pour embaumer le corps du Seigneur. Ce n’est donc qu’après le sabbat, qu’elles y retournèrent, «dès l’aube du premier jour de la semaine, dimanche, visiter le sépulcre.» (Mt 28,1)
«Le sabbat ou la loi commandait à chacun de rester en repos, étant passé, Madeleine ne put résister plus longtemps au désir qui la pressait; elle vint donc à la première aurore pour trouver quelque consolation en voyant le lieu où Jésus avait été enseveli : Le jour d'après le sabbat.» st. Jean Chrysostome (hom. 85 sur st. Jean)
Toutes étourdies encore, à cause de ce qui venait d’arriver, elles ne pensèrent ni aux gardes, ni à la pierre («qui était fort grande») qui fermait le sépulcre. Ce n’est que chemin faisant que leur vint la pensée du tombeau fermé. «Elles se disaient entre elles : Qui nous roulera la pierre de l'entrée du tombeau.» (Mc 16,3) Pourtant, elles y allèrent quand même. C’était l’amour pour le Seigneur qui les poussait et qui transcendait toute logique et raisonnement.
Arrivées au sépulcre, «il se fit un grand tremblement de terre : car un ange du Seigneur, étant descendu du ciel, vint rouler la pierre et s'assit dessus.» (Mt 28,2) «À sa vue les gardes tressaillirent d'effroi et devinrent comme morts.» (Mt 28,3) Donc les deux obstacles furent ôtés, et elles purent entrer au tombeau, non pour embaumer le corps du Seigneur, mais pour constater qu’il n’y était plus. Sous l’apparence des hommes, les anges leur parlèrent de la résurrection. «Et elles se rappelèrent les paroles de Jésus.» (Lc 24,6) «Sortant du sépulcre, elles s'enfuirent, toutes tremblantes de frayeur, et ne dirent rien à personne, car elles étaient saisies d'effroi.» (Mc 16,8) «Cette frayeur était produite à la fois par la vue de l'ange, et par l'étonnement où les jetait la résurrection du Sauveur.» (Théophylacte) «À leur retour du sépulcre elles annoncèrent tout cela aux Onze et à tous les autres.» (Lc 24,7)

Ensuite elles retournèrent encore au tombeau pour chercher le corps de Jésus. «Marie se tenait près du tombeau et pleurait.» (Jn 20,11) C’est là que le Seigneur se manifesta à elles. Le prenant pour le jardinier, Marie ne le reconnut qu’au moment où il l’appela par son nom «Marie».
Si un évangéliste parle d’un ange et l’autre de deux anges, cela n’est qu’une contradiction apparente, comme également en parlant d’une seule myrophore ou de plusieurs. Un évangéliste souligne d’avantage tel aspect et laisse de côté un autre, comme c’est exactement le cas lors des récits de différents témoignages sur un même fait dans la vie courante. En rassemblant les différents témoignages, qui se complètent donc, on arrive finalement à se rendre mieux compte de l’ensemble du fait.
L’iconographie, qui se base sur les évangiles, concernant les myrophores, procède pareillement, et une icône laisse de côté tel aspect et l’autre montre un autre. Donc si on voit sur une icône, par exemple, une fois Marie Madeleine seule aux pieds du Sauveur et sur une autre également la Mère de Dieu, cela confirme ce que je viens de dire.
Ce n’est que pour l’homme charnel, qui pense "terre à terre", que le mystère de la foi est contradictoire, et il ne trouve pas l’entrée du mystère, comme autrefois les gens pervers de Sodome ne trouvèrent pas la porte pour entrer dans la maison de Lot où logeaient les anges. C’est pour cela aussi que Dieu a posé des chérubins devant l’entrée du paradis.

Archimandrite Cassien

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