samedi 29 juin 2013

HOMÉLIE POUR LE DIMANCHE DE TOUSSAINT


    Pourquoi l’Église célèbre le dimanche après Pentecôte la fête de Toussaint ? La réponse est toute simple. Avec Pentecôte, l’économie de notre salut s’achève. Par sa mort et sa résurrection, le Christ nous a sauvé et l’Esprit saint nous sanctifie par sa venue. Ce sont donc les fruits de cette économie que nous célébrons aujourd’hui.
    L’Église ne «fait» pas des saints mais constate et certifie que tel ou tel chrétien l’est devenu. Dès ce moment nous pouvons, avec assurance, vénérer ce saint qui est généralement déjà vénéré avant que l’Église le proclame saint. Evidement l’Église n’a pas proclamé tous les saints. Quand l’Église proclame un saint on ne prie plus pour lui, pour son salut, mais on le prie pour notre salut. Il y a bien sûr des saints que Dieu seul connaît. Ceux qui sont proclamés saint le sont pour notre édification et la proclamation ne change rien à leur sainteté.
    Qu’est-ce qu’un saint ? Rien d’autre qu’un chrétien qui a vécu à fond ce que le Christ nous demande dans l’évangile, – la déification, dans d’autres termes, être uni à Dieu, devenir le temple de l’Esprit saint. Notre personne, morte spirituellement par les péchés, devient vivante comme le fer sous l’action du feu. Le fer reste entièrement fer mais il devient maniable, lumineux, chaud, etc. Et nous, nous gardons entièrement notre personnalité mais elle se transfigure, devient à ce qu’elle est appelé dès l’origine : dieu par adoption.
    Cette lumière transfigurante se voit parfois chez les saints, comme pour le Christ au Mont Thabor, ou Moïse qui se cachait le visage, («les fils d’Israël ne pouvaient fixer les regards sur le visage de Moïse, à cause de la gloire de son visage» [II Cor 3,7]), saint Séraphim de Sarov, abba Sisoès et tant d’autres.
    Il y a des saints de toute catégorie : hommes et femmes, enfants et vieillards, riches et pauvres; de tous âges et nations. Personne n’est exclu, tous nous sommes appelés à la sainteté, en quoi consiste notre vrai accomplissement.
    De même, il y a des saints de tous genres : martyrs, clergés, moines, prophètes, laïcs, anagyres etc. Evidemment aussi les saints anges mais qui ne sont pas vénérés aujourd’hui lors de cette fête. Ils se réjouissent pourtant avec nous, car les saints sont devenus des anges dans la chair et comblent le vide que les anges déchus ont laissé. La sainteté n’est pas non plus identique chez les saints, car comme une étoile diffère en éclat de l’autre, ainsi diffère un saint de l’autre.
    Qui est appelé à devenir saint ? Nous tous ! «Devenez saints comme Dieu est saint,» dit l’Ecriture quelque part. Si nous ne le devenons pas, alors il ne nous reste qu’à espérer que le Seigneur nous fasse miséricorde lors du dernier Jugement quand il viendra juger les vivants et les morts.
    Qu’est-ce qui nous empêche de devenir saint ? Notre volonté mauvaise et rien d’autre ! Nos péchés et passions nous conditionnent et parfois le contexte ou le malin mais ils ne peuvent nous empêcher. Pourquoi une fois nous faisons le mal et une autre fois nous nous opposons ? C’est le mystère de notre liberté qui joue, mais sans cette liberté il ne peut y avoir d’amour qui suppose la liberté – liberté bien redoutable. Que Dieu nous prenne en pitié et les saints également, eux qui ont dû éprouver les mêmes difficultés et qui ont dû marcher sur le même chemin !

Archimandrite Cassien
   

dimanche 23 juin 2013

HOMÉLIE POUR PENTECÔTE

Aujourd’hui s’est accomplie la promesse du Christ, de nous envoyer l’Esprit saint, qui procède du Père, et, qui nous induira dans toute la vérité. Le Seigneur nous a sauvés, par sa mort et sa résurrection, et le saint Esprit nous sanctifie et achève ainsi l’oeuvre de notre salut.
Cinquante jours après Pâque a lieu Pentecôte, et dix jours après l'Ascension du Sauveur.
    Que s’est-il passé exactement à Pentecôte ? Les Actes des Apôtres nous le relatent. Alors que les apôtres étaient tous ensemble dans le même lieu, «il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du saint Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer.» (Ac 2,2-3) Le saint Esprit se montra donc sous la forme de langues de feu. Non qu’il soit un feu matériel, pas plus qu’une colombe, mais il se rendit visible ainsi, étant pur esprit qui ne peut être vu ni dans cette vie ni dans l’autre, et pas plus que le Père. Seul le Christ, dans son humanité, en qui habite toute la divinité, peut être vu.
    Les apôtres parlèrent en différents langues. Ce n’était pas le but mais un moyen pour amener ceux de bonne volonté à la foi. Notre but n’est pas d'acquérir des charismes (parler en langues, prophétiser, faire des miracles etc.) mais de nous sanctifier. Les charismes ne servent qu’à édifier les autres et les amener à la foi.
    Ceux qui étaient de mauvaise foi accusaient les apôtres d’être ivres. «D’autres se moquaient, et disaient : Ils sont pleins de vin doux.» (Ac 2,13) Quand on est ivre, on ne parle pas dans d’autres langues mais on dit n’importe quoi comme les athées dont le raisonnement est obscurci.
    Ensuite Pierre adressa la parole à ceux qui étaient assemblés et leur expliqua les merveilles de Dieu. «Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s’augmenta d’environ trois mille âmes.» (Ac 2,41)
    «À quelle époque de l'année se célébrait la fête de la Pentecôte ? Au moment de mettre la faux dans la moisson, et de recueillir le froment; telle est la figure, et voici la vérité.» (saint Jean Chrysostome, 3ème homélie sur la Pentecôte) Sept semaines après la fête des azymes, les juifs célébraient la fête des récoltes. Les chrétiens fêtent également Pentecôte sept semaines après Pâque. La Pentecôte juive n’était que la figure de ce qui devait arriver lors de la venue du Messie.
    «Tu observeras la fête de la moisson, des prémices de ton travail, de ce que tu auras semé dans les champs; et la fête de la récolte, à la fin de l’année, quand tu recueilleras des champs le fruit de ton travail,» fut-t-il dit aux juifs (Ex 23,16) Eux offraient les fruits de leur moisson. À nous d’offrir des fruits spirituels ! Si nous nous présentons, dans l’autre vie, les mains vides devant le Seigneur, nous allons être punis comme ce mauvais serviteur qui avait enfoui son talent par crainte de son maître. À nous donc de travailler dans cette vie afin de pouvoir offrir à notre Maître de nombreux fruits spirituels ! C’est en cela que consiste notre tâche essentielle dans cette vie. Le reste n’est qu'accessoire et passager.
    Voilà quelques mots brefs mais suffisants lors de cette grande fête; à vous de les ruminer !

Archimandrite Cassien

mardi 11 juin 2013

«INVENTAIRE»

Le Christ parle de la parabole de la brebis perdue et des 99 brebis qu’il a laissées pour aller à la recherche de l’égarée. À notre époque, il me semble, la situation s’est bien renversée et il y a plutôt 99 de perdues et tout au plus une qui est restée dans la bergerie où elle est protégée du loup.
Quand je pense à tous ceux qui étaient avec nous mais qui n’étaient finalement pas des nôtres, et qui ont suivi leurs convoitises ! Comme dit l’apôtre Jean : «Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres; car s’ils eussent été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous, mais cela est arrivé afin qu’il fût manifeste que tous ne sont pas des nôtres.» (I Jn 2,19)
Ces jours-ci, j’ai entendu quelqu’un – qui se dit et veut chrétien – dire qu’il n’accepte pas tout ce qui est écrit dans l’évangile. C’est-à-dire qu’il se place au-dessus de l’évangile et fait des tris selon ses raisonnements, bien sûr sans expérience spirituelle ni formation théologique.
«Vous qui, dans l’Évangile, croyez en ce qui vous plaît et ne croyez pas en ce qui vous déplaît, vous croyez plus en vous-mêmes qu’en l’Évangile». (bienheureux Augustin)
«Mais, quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?» (Lc 18,8) Certes il trouvera encore la foi mais la foi dans l’homme, et, quand le moment sera venu, dans l’Antichrist. Ce sera alors le «petit troupeau,» dont parle l’évangile. (Lc 12,32)
«Dans les derniers jours, il viendra des moqueurs avec leurs railleries, marchant selon leurs propres convoitises,» dit l’apôtre Pierre (II Pi 3,3)
Pourquoi cette situation apostatique ? «Parce que l’iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre se refroidira.» (Mt 24,12) L’apôtre continue : «Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé.»
Je laisse de côté la piste de l’apostasie, – le pourquoi et le comment –, et me tourne vers ceux qui gardent la foi pure, qui acceptent les bornes que nos pères ont posé et les lois que l’Église a instituées afin de les protéger face à celui qui «rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer.» (I Pi 5,8) «Soyez sobres, veillez,» dit l’apôtre juste avant. C’est le moment de la grande tentation, dont parlent nos pères, et ceux qui résistent seront plus grands que ceux du temps passé, malgré leurs oeuvres faibles. Cette tentation est contre la foi et le Seigneur est indulgent concernant «la part du feu» que constituent nos jeûnes mitigés, nos métanies oubliées nos  faibles prières, etc.
Comme le Christ, portons notre croix, – notre lot de souffrances, – et ne nous laissons pas intimider ni détourner de notre chemin de croix par la populace, qui criait autrefois «crucifie-le» et qui se moque aujourd’hui de notre foi, de notre tradition, de notre façon de nous vêtir, etc.
Pourquoi j’écris ces lignes ? Dans l’espoir qu’une brebis perdue, en les lisant, retrouve la bergerie, et pour encourager ceux qui tiennent bon — tant bien que mal. Mieux vaut chanceler sur le chemin étroit et serré que ramper sur le chemin large et spacieux !
Heureux ceux «qui sèment dans les larmes, ils moissonneront dans l’allégresse !» (Ps 126,5)
Archimandrite Cassien

samedi 1 juin 2013

HOMÉLIE POUR LE DIMANCHE DE LA SAMARITAINE


L’évangile d’aujourd’hui est plein de sens et riche de détails. Essayons de l’expliquer en les prenant un par un, non en entier – l’Esprit saint seul le peut – mais selon nos faibles lumières.
«Jésus arriva dans une ville de Samarie nommée Sichar, près de la terre que Jacob avait donnée à son fils Joseph. Et là se trouvait le puits de Jacob.» Saint Jean Chrysostome nous aide d’expliquer ce passage : «C'était le lieu où Lévi et Siméon se vengèrent d'une manière sanglante de l'outrage fait à Dina, leur sœur. (Gn 34) Après que les fils de Jacob eurent rendu cette ville déserte par le meurtre des Sichimites, le patriarche la donna par la suite en héritage à son fils Joseph; c'est à cette donation qu'il faisait allusion lorsqu'il lui dit : Je te donnerai de plus qu'à tes frères la part de mon héritage que j'ai conquise par mon glaive et par mon arc de la main des Amorrhéens, (Gn 48) et que l'évangéliste rappelle en ces termes : Près de l'héritage que Jacob donna à son fils Joseph
C’est donc un lieu historique, qui n’appartenait plus au peuple juif mais aux Samaritains depuis la déportation à Babylone. Voici ce qu’en dit encore le même saint : «Dans la suite des temps, ils transgressèrent les lois de Dieu, le roi d'Assyrie ne voulut plus les laisser dans leur pays, il les emmena à Babylone et dans la Médie, et le repeupla de colons tirés de diverses provinces assyriennes. Mais Dieu voulant prouver que ce n'était point par impuissance qu'il avait livré les Juifs aux mains de leurs ennemis, mais pour les punir de leurs crimes, envoya contre ces peuples barbares et idolâtres des lions qui dévastaient le pays. Le roi d'Assyrie, en ayant été instruit, leur envoya un prêtre Israélite pour leur enseigner le culte et les lois du Dieu des Juifs. Toutefois ils ne renoncèrent pas entièrement à leur impiété, et ils revinrent insensiblement au culte des idoles, ils y mêlaient cependant le culte du vrai Dieu. Ils prirent le nom de Samaritains, de la montagne même de Samarie.»
Pour aller de Judée en Galilée, il fallait que le Christ passe par la Samarie, qui est située entre ces deux pays. Une nécessité, liée à l’Incarnation du Sauveur et qui s’inscrit dans l’économie du plan de Dieu. L’Humanité de Jésus a assumé toutes les faiblesses que le péché a entraînées, comme nous allons voir par la suite du récit. 

« Nous avons trouvé Jésus à la fois plein de force et de faiblesse; plein de force, parce qu'il est le Verbe qui était au commencement; plein de faiblesse, parce que le Verbe s'est fait chair,» dit le vénérable Augustin (Traité 15)
«Jésus, fatigué de la route, s'était assis sur le rebord du puits.» La chaleur et la marche en plein soleil, car «c'était environ la sixième heure du jour,» donc vers midi, ont fatigué le Christ, «fatigué des infirmités naturelles à la chair,» dit le même Augustin. C’est donc naturellement qu’il eut soif et cette soif lui servit de prétexte pour entrer en conversation avec la Samaritaine. Cela montre que même ce qui nous semble mal peut concourir au bien, comme ce qui est bien en soi, peut nous entraîner au mal. 
«Donne-moi à boire,» demanda-t-il à cette femme qui venait puiser de l’eau. Il n’avait pas de cruche, comme le fit remarquer la femme, et la demande n’était donc pas paradoxale mais posait un problème : Les juifs considéraient les Samaritains comme impurs. «Depuis le retour de la captivité, les Juifs étaient en garde contre les Samaritains et les regardaient comme des étrangers et des ennemis, car ils ne recevaient pas toutes les Ecritures, et n'admettaient que le livre de Moïse, sans tenir beaucoup de compte des prophètes,» (saint Jean Chrysostome homélie 31) Pourtant pour celui qui est pur, tout est pur, comme dit l’Écriture. Elle, pourtant, aveuglée par ses péchés, dont nous en parlerons plus loin, s’étonna et demanda : «Comment toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi une Samaritaine ?»
Au lieu de rester à ce niveau, terre à terre, le Christ l’emmena sur un niveau spirituel et lui parla des dons de Dieu, de l’eau vive et de la vie éternelle. Elle, pourtant, avait du mal à s’élever à ce niveau et ne comprit pas le sens de ses paroles. Combien  de fois, le Christ fit la même expérience avec ses disciples ? Quand il leur parla, par exemple, du levain des Pharisiens, ou de ce qui entre dans la bouche et ne rend pas l’homme impur mais ce qui en sort. (Mt 15,18) Plus loin, dans cet évangile d’aujourd’hui, nous le voyons, quand Jésus leur dit : «J'ai pour me nourrir un aliment que vous ne connaissez pas.» Alors «les disciples se demandaient entre eux : Quelqu'un lui aurait-il porté à manger ?» – «Jésus leur dit : Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre.» Est-ce que ses parents déjà n’avaient pas de la peine à saisir le sens de ses paroles ? Quand ils le cherchèrent dans le Temple «il leur dit : Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ? Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. … Sa mère gardait toutes ces choses dans son coeur.» (Lc 2,49-51)
Revenons : Cela explique aussi pourquoi le Seigneur, qui est seul sans péché, pouvait demander de l’eau à cette femme. L’impureté est en nous, dans nos mauvais pensées et nos intentions corrompues et non dans les objets et les personnes en face. Plus loin nous voyons que les disciples s’étonnèrent que le Seigneur parle avec cette femme : «Ils étaient surpris de le voir parler à une femme. Pourtant nul ne lui dit : Que lui demandes-tu ? ou : Pourquoi lui parles-tu ?» Eux aussi étaient encore tout charnels.
Jésus va donc faire un pas de plus pour ouvrir les yeux spirituels de cette femme et lui dit : «Va, appelle ton mari et reviens ici.» Il l’a poussa d’abord à avouer ses concubinages illicites, et par ses dons prophétiques lui fit enfin saisir qu’il est plus qu’un simple homme mais le Messie, que eux aussi, les Samaritains, attendaient. «Tu n'as pas de mari, car tu en as eu cinq, et celui que tu as actuellement n'est pas ton mari; en cela tu as dit vrai !» Là enfin la Samaritaine commença à comprendre : «Seigneur, je vois que tu es un prophète.»
Ces cinq maris, on peut le comprendre dans un sens allégorique pour les cinq livres de Moïse auxquels les Samaritains croyaient en rejetant les prophètes, ce qui corrompait leur croyance, comme le concubinage qui n’a rien à voir avec le mariage licite.
Poursuivons. La femme parle ensuite de la montagne de Garizim, lieu saint pour les Samaritains, comme la montagne de Sion était sacrée pour les Juifs. Jesus lui dit alors : «Femme, crois-moi, bientôt ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père … Mais l'heure vient, et nous y sommes, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité.»
«Il faut adorer en vérité, parce que les rites et les cérémonies de l'ancienne loi n'étaient que des figures, par exemple, la circoncision, les holocaustes et les oblations d'encens; maintenant au contraire tout est vérité,» dit encore le grand Chrysostome. (hom. 33)
Beaucoup de questions restent encore à creuser dans cet évangile si riche, par exemple : Est-ce que cette femme a finalement puisé de l’eau, ou le Seigneur resta-t-il sur sa soif, où mangea-t-il quand les disciples lui dirent : «Maître, mange ?»  
Je veux encore répondre à ces questions mais je ne le peux que par hypothèse en non affirmativement. Il est probable qu’elle ne puisa pas de l’eau pour faire boire le Christ. Un peu comme cette servante qui oublia d’ouvrir à l’apôtre Pierre. «… et, dans sa joie, au lieu d’ouvrir, elle courut annoncer que Pierre était devant la porte.» (Ac 12,14) Le Maître a probablement mangé avec ses disciples afin de satisfaire ses besoins naturels, qu’il a assumés dans son abaissement, car il n’était pas un «super-homme» mais le Dieu-homme.
Je passe outre le reste des questions, pour ne pas trop fatiguer vos oreilles, et je vous laisse ruminer aussi un peu cette nourriture spirituelle si riche.
Je veux juste ajouter que cette femme samaritaine devint par la suite une sainte : sainte Photinie la Samaritaine.

Archimandrite Cassien