mardi 23 août 2011

Jean

Je viens de mettre sur le site un écrit de saint Jean, évêque de Carpathe.
Voici un extrait :

Ne vous étonnez point si quelquefois des gens qui ne peuvent avoir du repos avec eux-mêmes, veulent troubler le vôtre et vous contrarier : ne vous irritez point non plus contre eux, et opposez-leur une parfaite soumission à la volonté de Dieu.


Jean de Carpathes (sentence 38)


samedi 20 août 2011

SUR L’AMOUR

L’amour sans sacrifice n’est que de la sentimentalité. C’est à travers le sacrifice que l’amour se montre et se purifie. Celui qui est l’Amour a donné l’exemple sublime en donnant sa Vie pour nous sur la croix. Nos petites croix quotidiennes sont là pour montrer si notre amour est véritable et elles nous aident à le purifier. Le jeûne, qui nous est pénible, la prière qui nous fatigue, la lecture spirituelle qui nous ennuie, l’habillement correct qui nous gêne etc. sont autant d’occasions – en plus, bien sûr, des travers de la vie qui ne manquent pas, et qui ne sont pas purement matériels mais ont généralement une raison plus profonde –, qui reflètent ce qui est en nous et ce que nous cherchons vraiment.


Je ne dis pas que la vie spirituelle soit facile, non, car le vieil homme se révolte en nous; mais sans effort, sans sacrifice, notre amour ne deviendra jamais pur. L’or et l’argent sont éprouvés sept fois, comme dit l’Écriture, et notre amour doit l’être aussi. «Un argent éprouvé sur terre au creuset, et sept fois épuré.» (Ps 12,6) «C’est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable qui cependant est éprouvé par le feu, …» (I Pi 1,7)


Pourquoi sept fois (un chiffre symbolique) ? Parce que ce n’est pas en une seule fois que notre purification se fait, mais à travers toute notre vie – si on y arrive, car beaucoup tournent en rond, piétinent sur place, et quand ils arrivent au terme de cette vie, se grattent la tête (autrement dit : se mordent les doigts). D’autres, hélas, relâchent sur le parcours et retournent à ce qu'ils ont vomi : l’amour égocentrique, le repliement sur soi, l’hédonisme etc.


Il est facile d’aimer le repas pascal, mais, s’il n’est pas précédé par le Carême, on ne peut l’apprécier. Celui que ne sait se priver de nourriture, – dont le ventre est toujours repu, – comment peut-il goûter cette douceur que seule la privation donne ? Celui qui aime son prochain dont la compagnie est agréable n’aime finalement que le plaisir que cette compagnie procure, mais pas nécessairement le prochain. L’amour doit se montrer aux moments difficiles, avec des personnes souffrantes, que la vie a marquées. C'est cela, la pierre de touche qui montre alors au grand jour si notre amour est pur ou non.


Le vrai amour suppose donc sacrifice, renoncement, continence, ascèse. Sans larmes, sueur et sang, quel prix l’amour peut-il avoir ? «Donne ton sang et reçois l’Esprit», disent le Pères. Certes, cela vaut aussi pour l’amour.


«L’amour ne périt jamais,» dit l’Apôtre (II Cor 12,8) en parlant de l’amour véritable et non de l’amour de soi qui est pourri et ne portera jamais de fruits.

Pourquoi l’amour suppose-t-il le sacrifice ? En deux mots : cela est dû à la chute de l’homme. L’amour s’est replié sur soi-même et il est devenu narcissique.

Résumons : Qu’est-ce que l’amour finalement ? Il ne peut être ni défini, ni raisonné, mais expérimenté partiellement dès cette vie et entièrement à la fin de l’éternité.